Surtout connue comme centre industriel, Oshawa était l’un des lieux de production les plus achalandés en période de guerre. Mais bon nombre de Canadiens ne savent peut-être pas qu’un centre d’entraînement à proximité de cette petite ville de province était responsable d’un pan bien différent de la guerre. Dans ce dernier de nos trois articles portant sur le service en temps de guerre, nous nous intéressons au rôle qu’a joué Oshawa en période de guerre.
Une ville industrielle en expansion
Le secteur manufacturier d’Oshawa était encore à ses balbutiements durant la Première Guerre mondiale. En 1918, on a inauguré l’usine de montage de General Motors Canada pour y construire des ambulances et ainsi participer à l’effort de guerre. Cette même usine deviendra par la suite un pilier de l’économie locale pendant plus de 90 ans jusqu’à sa fermeture en 2009.
En 1939 et au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, d’autres usines ont ouvert leurs portes à Oshawa, faisant ainsi s’accroître les capacités et créant des emplois dans la ville. En 1942, General Motors Canada a transformé l’ensemble de ses usines du Canada afin d’y construire des véhicules militaires et des armes pour les Alliés. Plus particulièrement, les usines d’Oshawa ont produit un nouveau modèle de véhicule utilitaire lourd ainsi que des chars de reconnaissance blindés et d’autres véhicules spécialisés.
Les ouvriers étaient fortement sollicités. Au cours de la guerre, les journaux ont souvent publié des articles dans lesquels on invitait les ouvriers qualifiés ou non à se rendre à Oshawa. Le chômage, qui constituait parfois un enjeu dans d’autres régions en période de ralentissement, était pratiquement inexistant dans la région d’Oshawa.
Une arme d’une autre espèce
Mais à Oshawa, l’effort de guerre ne s’est pas limité au secteur manufacturier. Bien que la chose n’ait pas fait les manchettes des journaux, une base militaire établie à proximité a fourni une sorte de ressource bien différente aux forces alliées.
La Special Training School 103 avait également un nom plus filmique : Camp X. Selon des documents déclassifiés plus tard, le Camp X était une installation paramilitaire britannique exploitée conjointement avec la GRC et le service des Affaires étrangères du Canada.
Dans cette base, on formait des agents qui seraient chargés d’opérations clandestines à qui on apprenait :
- les techniques de sabotage et de collecte de renseignements;
- le maniement des explosifs;
- les techniques de communication et de transmission radio;
- les techniques de recrutement et de subversion;
- le crochetage des serrures;
- et même l’assassinat sans bruit et le combat à mains nues.
Cette base était si secrète que même le premier ministre William Lyon Mackenzie King n’était pas au fait de toutes ses activités.
Nous avions tous un rôle à jouer
Chaque ville et chaque citoyen doit apporter sa contribution en période de guerre. Et comme le montre l’exemple d’Oshawa, de nombreuses activités passent inaperçues et ne sont révélées que lorsque revient la paix.
Cette série d’articles sur les villes à l’appui des Forces canadiennes a mis en relief Halifax, Montréal et Oshawa, mais d’autres villes du Canada ont contribué à l’effort de guerre. L’apport de chacun, soldats, ouvriers et familles, a aidé le Canada et ses alliés à remporter la victoire en une période de conflits mondiaux.
Découvrez-en davantage à propos de l’histoire militaire du Canada et de la perpétuation du souvenir tout au long de l’année.
Date de publication : 2020-02-10