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Escorter un détenu qui passait sous charges

Des héros se racontent

Escorter un détenu qui passait sous charges

Transcription
Comme je vous disais au début, je ne connaissais rien de l'armée. Les premiers mois que j'étais en Allemagne, peut-être 6 mois plus tard quand je me suis ramassé au mortier, le bataillon était en congé ou il y avait beaucoup de monde en congé. Il y avait moi qui étais au peloton de mortier et il y avait mon fameux chum Hétu. On était encore tous les deux soldats dans ce temps-là. Notre adjudant arrive, il y a un gars qui passe sous charges, ça prend deux escortes. C'est quoi des escortes, vous accompagnez le détenu pour aller devant le commandant. Je dis à Hétu, ça doit être le fun, quand tu connais pas ça. Lui ne voulait pas, j'ai dit on va l'essayer, j'ai jamais vu ça un gars qui passait sous charges. On disait passer sous charges, devant le commandant. Il ne voulait pas mais il a dit OK, c'était un bon chum. L'adjudant nous dit brossez vos pantalons, enlevez les poils, soyez beaux, soyez propres, l'adjudant-chef va être là. OK, on va être beaux et propres. On arrive dans la place, le gars qui passait sous charges était déjà escorté par les policiers militaires. Oh mon dieu, ça commence bien. L'adjudant-chef arrive avec sa baguette, bien droit. Vous, placez-vous là, le détenu là et l'autre placez-vous là. Moi et Hétu on était les escortes. On ne m'avait rien dit. Il dit escortes et accusé garde-à-vous. On se met au garde-à-vous. Pas cadencé, marche. Il y a un mur. Il dit marquez le pas, gauche, droite. On marquait le pas, moi et lui et l'accusé. Il dit vire à droite, vire à gauche, on se tourne, on rentre dans le bureau, on marquait le pas, coudonc, c'est nous autres qui est accusé, il me semble qu'on travaille plus que lui. Hétu le savait parce qu'il l'avait déjà fait, mais moi je ne l’avais jamais fait. Il dit halte, repos. Le chef d'accusation, il pogne trois mois de prison, plus libération des Forces sur recommandation du général. Le gars s'était fait pogner avec de la drogue, je ne savais pas que quelqu’un pouvait avoir de la drogue dans l'armée. Pour moi c'était clair, net et précis qu'il n'y avait pas de drogue, personne se droguait, mais lui c'était fait pogner avec de la drogue. Je ne le savais pas ça non plus, l'adjudant qui nous a envoyé escorte. Ça recommence, garde à vous, gauche, droite, on s'en allait encore en sautillant, on est sorti de là, les deux policiers militaires ont ramassé le gars et sont partis avec, lui a disparu de la société, comme on dit. Là il me dit toi c'est fini, plus jamais, mon chum Hétu, tu ne me ramèneras jamais dans une affaire de même, tu as vu c'est quoi. Je sais c'est quoi, j'ai fait mon expérience mais là je sais c'est quoi. Quand je voyais des gars qui servaient d'escorte, c'est ça être escorte. Je pensais que c'était viens t'en mon gars, je pensais que c'était plus cool que ça, mais pas la drill, mais c'était dans la procédure militaire que je ne connaissais pas.
Description

M. Gingras parle d’une journée où il s’est porté volontaire avec son ami Hétu pour escorter un militaire détenu qui devait faire face à la justice.

Clément Gingras

M. Gingras est né en 1952 à Neuville. Il s’est enrôlé à 24 ans. Il a été fantassin, chauffeur, servant de mortier et a œuvré au poste de commandement des communications. M. Gingras a servi outre-mer à Lahr en Allemagne et à Chypre avec le 3e bataillon du Royal 22e Regiment

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Date d’enregistrement :
2 décembre 2013
Durée :
3:40
Personne interviewée :
Clément Gingras
Guerre ou mission :
Forces armées canadiennes
Emplacement géographique :
Allemagne
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Royal 22e Régiment
Grade militaire :
Sergent
Occupation :
Infanterie

Droit d’auteur ou de reproduction

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Date de modification :