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Le retour au Canada

Des héros se racontent

Transcription
Moi ça m'a pris quelques semaines à me réadapter. Au début, je savais pas quoi faire avec moi-même. J'avais rien à faire. J'ai fait trois heures d'exercice par jour parce que je voulais brûler de l'énergie. J'étais habituée à Go ! Go ! Go ! Tout le temps ! J'ai aussi trouvé que, moi je voulais retourner immédiatement. Je voulais pas rester au Canada. Logiquement, ça fait pas de sens, mais dans ma tête j'me sentais pas bien ici. Je voulais retourner pour aider. J'trouvais qu'on avait encore des soldats qui étaient là, de mes amis. Y'étaient là encore pour un mois, un mois et demi, et je voulais être une des dernières personnes à partir. J'étais pas la seule personne médicale qui disait ça. On était plusieurs qui voulaient faire sûr que tous nos amis de notre rotation revenaient avec nous. Mais on savait que l'autre équipe était incroyable aussi. Serait mieux que nous parce qu'ils étaient reposés. Nous autres, on n'était plus reposés. Mais moi j'me sentais responsable pour mes amis. Ouais. Mais j'ai réalisé éventuellement : « O.K., j'suis au Canada, faut que je retourne. » Des bruits m'ont dérangée quand j'ai revenu. Ouais. À chaque fois que, une porte klaxonnait, ou un gros bruit, on avait des bombes qui étaient envoyées sur notre camp et il fallait que je pense : « O.K., j'suis au Canada, c'est pas une bombe là. J'suis au Canada. » Mais c'était une réaction immédiate pis je le fais encore : « Ah, j'suis au Canada. Y'a rien là. » Mais c'est pas, j'suis pas nerveuse, c'est plus comme : « Ah ben, j'suis au Canada. » Une fois de temps en temps moi pis une de mes amies ont se voit. On est tout partout au Canada, les infirmières que j'ai fait la rotation avec, et si on va sur des conférences, on essaie de se rejoindre, et on parle souvent d'Afghanistan. Mais des bonnes choses d'Afghanistan, des choses qui nous faisaient rire. Et on a une liste de les cinq plus rigoleuses accidents qui sont arrivées à des patients. Mais pour vous, ça vous ferait pas rire. Pour moi, ça me fait rire à cause qu'on a vu tant de choses et, oui, souvent qu'on va retourner à « Est-ce que tu te souviens de ça ? Est-ce que tu t'en souviens de ça ? » On commence à rire, à rire, à rire. Ouais. C'est comme ça qu'on a survécu. Faut que tu trouves des choses drôles même dans des situations tragiques. C'est la seule manière, sinon, si vous pensez que c'est tragique, tragique, tragique, éventuellement votre corps sera pas capable de suivre.
Description

Après six mois en Afghanistan, il n’est pas si facile de revenir au pays…

Joanna Streppa

Mme Streppa est né à Montréal. Elle a joint les Forces canadiennes en 1989 en tant que membre non-officiers et une formation de signaleur naval. De 1990 - 1997, elle a travaillé dans la région de Halifax, à l'exception d'une tournée de deux ans au siège de la Défense nationale à Ottawa. Après l'obtention de son diplôme de l'Université Dalhousie en soins infirmiers, Mme Streppa reçu sa commission de la direction, spécialisée dans les soins intensifs, et en 2004 a été promu au grade de lieutenant. En Février 2006, elle a accepté un déploiement en Afghanistan / Kandahar et a été employé comme officier d'état major du quartier général de Groupe des Services de santé des Forces canadiennes à son retour.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
2:29
Personne interviewée :
Joanna Streppa
Guerre ou mission :
Forces armées canadiennes
Branche :
Marine
Grade militaire :
Lieutenant
Occupation :
Infirmière

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