Guillaume Durand
La vie après le service est parfois semée d’embûches, mais un petit geste de bonté peut vous aider à reprendre pied.

S'est enrôlé
2005
Affectations
- 62e RAC Shawinigan
- CFB Borden
- CFB Valcartier
- CFB Winnipeg
Expérience opérationnelle
- 2009 – Afghanistan
- 2010-11 – Afghanistan
- 2019 – Lettonie
Le fond du baril
La vie après le service est rarement simple et souvent semée d’embûches, mais lorsque quelqu’un vous tend la main – ou les deux mains – pour vous aider à vous relever, il est possible de reprendre pied.
Lorsque le sergent (à la retraite) Guillaume Durand est libéré de l’armée pour des raisons médicales en 2021, il a l’impression qu’on lui enlève tout, y compris sa raison d’être et son identité. Aux prises avec des douleurs chroniques et un état de stress post‑traumatique, il se tourne vers l’alcool et la drogue. Il se retrouve même sans domicile fixe pendant un certain temps et se sent extrêmement seul. Ce n’est certainement pas l’avenir qu’il avait envisagé en s’enrôlant dans les Forces armées canadiennes en 2005.Chaque grand voyage commence par un premier pas
À 17 ans, Guillaume s’enrôle comme trompettiste dans la Réserve, au sein du 62e Régiment d’artillerie de campagne, et devient ainsi le premier membre de sa famille à servir dans les Forces armées canadiennes.
Deux ans plus tard, il passe dans la Force régulière et change de métier. Il devient fantassin pour le Royal 22e Régiment.
Hanté
En 2009, il vit son premier déploiement en Afghanistan. Il fait alors partie du peloton de protection, qui assure la sécurité des habitants des villages voisins. De 2010 à 2011, il retourne en Afghanistan, et c’est ce deuxième déploiement qui le hantera pour les années à venir.
« La première mission a été longue à cause des patrouilles, qui sont épuisantes. La deuxième mission de huit mois a aussi été longue, et j’ai vu beaucoup de choses que je ne veux plus jamais voir. »

Afghanistan, 2011. Guillaume Durand est vêtu de l’uniforme canadien de combat avec dessin de camouflage et porte son équipement militaire durant son second déploiement en Afghanistan.
En 2019, il participe à un dernier déploiement, cette fois en Lettonie. Bien que cette mission soit différente de ses déploiements en Afghanistan, Guillaume soutient que c’est à ce moment que les « flashbacks » liés à son état de stress post‑traumatique ont commencé. De plus, trois semaines après son retour au Québec, il est affecté à Winnipeg, loin de l’environnement familier de la Base des Forces canadiennes Valcartier.
Mains tendues
En 2021, le sergent Durand est libéré pour des raisons médicales, ce qui marque le début d’une vie mouvementée après le service. Il explique qu’il n’avait pas les outils nécessaires pour gérer les blessures subies pendant son service militaire. Pendant un certain temps, il a sombré dans l’alcool et la drogue. Mais son parcours ne s’arrêterait pas là. Le jour du Souvenir suivant sa libération, Guillaume se retrouve au plus bas. Sans abri et frigorifié, il erre près des locaux de la Légion royale canadienne. Un barman le remarque, à l’extérieur, sur la caméra de sécurité. Il fait entrer Guillaume, lui offre un repas, puis le conduit dans un hôtel avec l’aide d’autres membres.
Grâce au soutien de membres de la Légion, il s’inscrit dans un centre de désintoxication de Montréal, où il passe 10 semaines.
Un nouvel ami et une nouvelle raison d’être
Après sa sortie du centre, Guillaume fait appel aux services d’Anciens Combattants Canada (AAC). Il raconte avoir obtenu d’ACC l’aide dont il avait besoin pour se remettre sur pied. Au sein de son réseau de soutien : un cheval de thérapie, Millie. Millie est merveilleuse, non seulement dans le cadre de l’équithérapie, mais aussi grâce à sa présence à la ferme où Guillaume est bénévole. Millie lui donne une raison d’être et lui change les idées.

Québec, 2022. Guillaume travaille avec Millie, son cheval de thérapie, à la ferme où il fait du bénévolat.
Il reçoit du soutien de sa famille, mais garde aussi contact avec les membres de la Légion qu’il a rencontrés lors de ce jour du Souvenir qui a marqué un tournant dans sa vie, ainsi qu’avec son psychothérapeute au centre de désintoxication. Dans le cadre du programme, Guillaume donne des conseils sur le soutien dont pourraient avoir besoin d’autres militaires à leur sortie du centre.
Équipe Canada
Un autre petit moment a guidé Guillaume vers une grande étape de sa guérison. Tandis qu’il regardait la télé avec sa compagne, il est tombé sur une diffusion des Jeux Invictus. Intrigué, il s’est tourné vers elle et lui a dit : « Je vais m’inscrire, je vais essayer ».
Après avoir soumis sa candidature, Guillaume a commencé à s’entraîner dans une salle de sport, où il s’est lié d’amitié avec d’autres gens. Il était d’ailleurs à la salle de sport lorsqu’il a reçu le courriel lui annonçant qu’il avait une place au sein de l’équipe canadienne.

Entraînement en vue des Jeux Invictus, 2024. Guillaume et l’un de ses coéquipiers et nouvel ami, Jean-Sébastien Bergeron, devant le logo des Jeux, s’amusant à grimacer devant la caméra.
Selon lui, l’un des plus grands avantages de l’entraînement pour les Jeux Invictus est le retour à la salle de sport. « C’est plus personnel. J’ai perdu beaucoup d’amis... j’ai perdu beaucoup d’amis en mission, donc j’étais très seul. [Aujourd’hui], j’ai recommencé à aller à la salle de sport, j’ai recommencé à faire du sport. »
Équipe Canada lui a également offert d’autres cadeaux : un voyage, l’esprit d’équipe et une deuxième famille.
« Tout ce que j’avais dans l’armée et que j’ai perdu ensuite, je l’ai retrouvé grâce aux Jeux Invictus. »
Guillaume Durand
Avec courage, intégrité et loyauté, Guillaume Durand laisse sa marque. Il est l’un des vétérans de nos Forces armées canadiennes. Découvrez d’autres histoires.
Si vous êtes un vétéran ou une vétérane ou encore un membre de la famille ou l’aidant d’un vétéran, vous pouvez faire appel au soutien d’un professionnel de la santé mentale en tout temps, sans frais. Composez le 1-800-268-7708.
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