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Les Forces armées canadiennes en cas de catastrophe naturelle au pays

Introduction

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Les Forces armées canadiennes assurent de nombreuses tâches essentielles. En dépit de l’importance cruciale des rôles militaires traditionnels, comme défendre notre pays et se tenir prêts à combattre dans les conflits, nos militaires sont souvent appelés à effectuer d’autres tâches importantes. Disposer d’une grande équipe de personnes disciplinées et formées pour relever d’autres types de défis majeurs peut être très précieux. On observe un exemple de cette assistance vitale lorsque des catastrophes naturelles comme les feux de forêt, les inondations et les tempêtes menacent les Canadiens, et que nos militaires se mobilisent pour les aider.

Opérations nationales

Les membres des Forces armées canadiennes sont continuellement actifs ici, au pays. Ils patrouillent dans notre ciel et sur nos côtes, et lancent des opérations de recherche et de sauvetage lorsque des navires sont en détresse ou lorsque des avions s’écrasent dans des zones reculées. Ils s’entraînent en permanence dans les bases militaires du pays pour affiner leurs compétences, participer à la réponse aux pandémies et bien d’autres choses encore.

Nos militaires assurent de nombreuses missions, mais avant toute chose, ils sont dévoués à la sécurité des Canadiens, quelle que soit la forme que prend cette aide. Les ressources uniques que nos militaires mettent en œuvre — navires, avions, véhicules spécialisés, moyens de communication et un grand nombre de personnes dévouées et hautement qualifiées — leur permettent d’accomplir des choses vraiment remarquables.

Catastrophes naturelles

Le Canada est un pays vaste, avec des millions de kilomètres carrés de forêts, d’innombrables rivières et un environnement qui peut souvent être sévère. Lorsque les autorités provinciales ou territoriales estiment qu’elles ne sont pas en mesure de faire face seules aux catastrophes naturelles, elles peuvent demander l’aide des Forces armées canadiennes. Nos militaires peuvent alors aider à empiler des sacs de sable pour retenir les inondations, lutter contre les feux de forêt, évacuer les personnes en danger, livrer des fournitures, aider les forces de l’ordre locales, vérifier les maisons de porte à porte, évaluer les dégâts, etc.

Les membres des Forces armées canadiennes ont toujours été prêts à aider ici, au pays, lors de situations d’urgence comme l’ouragan Hazel qui a frappé Toronto dans les années 1950 ou l’inondation de la rivière Saguenay au Québec, au milieu des années 1990. Toutefois, à la fin des années 1990, ils ont mis en œuvre ce type d’efforts à une tout autre échelle.

Les inondations de la rivière Rouge de 1997

La rivière Rouge traverse le sud-est du Manitoba sur environ 250 kilomètres. Elle traverse de nombreuses communautés en cours de route, dont la ville de Winnipeg. Bien que les inondations ne sont pas rares à cet endroit, le printemps 1997 s’est avéré exceptionnel lorsque le temps humide, les températures chaudes et la fonte rapide de la neige ont entraîné des niveaux d’eau extrêmement élevés. Alarmé par la situation, le gouvernement du Manitoba a demandé l’aide des Forces armées canadiennes. Le 21 avril 1997, nos militaires ont lancé l’opération ASSISTANCE. Il s’agissait de la plus grande opération militaire nationale jamais lancée jusqu’alors, à laquelle participeront finalement plus de 8 500 militaires canadiens de la force régulière et des unités de réserve de l’ensemble du pays.

Ils ont fourni une assistance vitale aux autorités provinciales et municipales, ainsi qu’aux milliers de volontaires civils qui ont aidé à combattre les eaux de crue. Nos troupes ont travaillé sans relâche pour remplir des sacs de sable, aider à construire des digues et faire fonctionner des pompes de drainage. Elles ont également évacué les résidents en danger et fourni une assistance médicale à ceux qui en avaient besoin. Les ingénieurs militaires ont aidé à vérifier les routes et les ponts qui avaient été touchés. Trente-deux aéronefs militaires, principalement des hélicoptères, ont effectué quelque 1 500 heures de vol au cours de ces efforts, tandis que des véhicules amphibies ont été utilisés pour traverser le terrain inondé. La lutte contre la nature a été difficile et, malgré tous les efforts déployés, certaines zones ont souffert de fortes inondations.

Lorsque les eaux se sont retirées, les personnes ont commencé à rentrer chez eux, souvent avec l’aide de l’armée. La nécessité d’une opération de secours à grande échelle ayant diminué, le 13 mai, un important convoi de véhicules des Forces armées canadiennes a traversé le centre-ville de Winnipeg pour retourner à sa base d’origine. Les rues étaient bordées de nombreuses personnes reconnaissantes qui encourageaient ceux qui avaient déployé tant d’efforts pour les aider.

La crise du verglas de 1998

Moins d’un an après l’inondation majeure de la rivière Rouge, les Forces armées canadiennes ont été de nouveau appelées à l’aide lors d’une catastrophe naturelle nationale, et cette fois en plus grand nombre. Une tempête de pluie verglaçante, extrêmement dommageable a frappé certaines parties de l’est de l’Ontario, du sud du Québec et du Nouveau-Brunswick au début du mois de janvier 1998. Après des jours de pluie verglaçante, le poids de la glace accumulée sur les lignes électriques, les arbres et les grands bâtiments a provoqué d’importants dégâts. En effet, quelque 30 000 poteaux électriques en bois se sont rompus, 130 grands pylônes de transmission à haute tension ont été renversés, 120 000 kilomètres de lignes électriques et téléphoniques ont été mis hors service. De nombreux grands bâtiments, tels que des arénas et des granges, ont vu leurs toits s’effondrer. Plus d’un million de foyers ont perdu leur électricité, laissant quelque quatre millions de personnes sans lumière, chauffage central, eau courante, réfrigération ou repas chauds au cœur de l’hiver. Les autorités locales débordées avaient besoin d’une importante aide en urgence et nos militaires ont rapidement relevé le défi.

L’intervention des Forces armées canadiennes en cas de catastrophe — nom de code « opération RECUPERATION » — a été lancée le 8 janvier 1998. Nos soldats ont déblayé les débris, secouru les personnes et les animaux bloqués, abrité et nourri des dizaines de milliers de personnes qui avaient été forcées de quitter leur maison, et soutenu les fermes qui avaient été touchées par la tempête. Ils ont également partagé leur expertise spécialisée grâce aux ingénieurs et techniciens militaires qui ont travaillé 24 heures sur 24 pour aider les équipes à réparer les lignes électriques et téléphoniques tombées en panne. Ils sont même intervenus pour maintenir l’état de droit dans certaines des zones les plus dévastées. Plus de 15 750 membres de la force régulière et de la force de réserve provenant d’environ 200 unités militaires à travers le Canada serviront dans cet effort au moment où l’opération RECUPERATION prendra fin. Il s’agissait d’un effort considérable qui a eu un impact vital sur ceux qui ont été touchés par la tempête.

Opérations de secours plus récentes

Si les inondations de la rivière Rouge et la grande tempête de verglas de la fin des années 1990 ont été des déploiements opérationnels nationaux emblématiques des Forces armées canadiennes, le besoin d’assistance militaire aux autorités provinciales ou territoriales lors de catastrophes naturelles s’est maintenu au cours des années suivantes. L’éventail de ce type d’efforts est large, y compris les réponses militaires à l’ouragan Juan dans les Maritimes en 2003, aux blizzards à Terre-Neuve en 2020, aux inondations dans le sud de l’Alberta en 2013, et aux feux de forêt autour de Fort McMurray en 2016 et en Colombie-Britannique en 2021.

Comme le changement climatique rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents au Canada, on s’attend à une augmentation des besoins de réponses totales à grande échelle aux catastrophes naturelles. Les Forces armées canadiennes continueront à jouer un rôle important dans nos stratégies nationales visant à aider les personnes touchées par ces événements dynamiques qui peuvent faire courir de grands risques aux personnes et aux biens.

Faits et chiffres

  • Les quelque 16 000 membres des Forces armées canadiennes qui ont apporté leur aide à la suite du verglas massif de 1998 ont fait de ce déploiement national de troupes le plus important de l’histoire de notre pays. En fait, il s’agissait du plus important déploiement opérationnel de militaires canadiens depuis la guerre de Corée.
  • Plus récemment, les Forces armées canadiennes ont utilisé le nom de code « opération LENTUS » pour leurs réponses aux catastrophes naturelles nationales. Rien qu’en 2021, sept déploiements distincts ont été effectués dans le cadre de l’opération LENTUS. Des troupes ont été envoyées pour aider les habitants du Yukon, du Nunavut, de la Colombie-Britannique, du Manitoba, de l’Ontario et de Terre-Neuve-et-Labrador.
  • À certaines occasions, comme dans le nord du Manitoba à la fin de l’été 2017, des aéronefs des Forces armées canadiennes ont été utilisés pour évacuer des communautés éloignées des Premières Nations dont l’accès routier est limité ou inexistant et qui sont menacées par des feux de forêt et de la fumée.

Héros et bravoure

En cas de catastrophe naturelle, les membres des Forces armées canadiennes doivent effectuer des travaux lourds dans des situations parfois périlleuses dans le cadre des opérations de secours. La lutte contre les incendies de forêt dans la nature ou la conduite sur des routes inondées peuvent comporter des risques importants, tout comme le travail à proximité de l’électricité et de machines lourdes lorsqu’il s’agit de reconstruire des réseaux électriques ou de déblayer des arbres et des bâtiments endommagés. La conduite d’opérations aériennes dans un ciel enfumé lors d’incendies de forêt comporte des dangers qui lui sont propres et exige des compétences et une vigilance considérables. Dans toutes ces situations, notre personnel militaire met sa vie en danger pour aider les autres.

En pensant aux innombrables braves Canadiens en uniforme qui ont servi notre pays au fil des années, nous nous souviendrons également de ceux qui ont soutenu les personnes dans le besoin, ici, au pays. Ces personnes occupent une place d’honneur aux côtés de leurs collègues militaires du passé qui ont tant fait pour que nous puissions vivre dans un pays paisible et sûr.

Sacrifices

Les dangers du service militaire ne sont pas toujours ceux, évidents, de la participation à des guerres et de la surveillance des bombes, des tirs ou des mines terrestres. Il n’est pas facile d’être un membre des Forces armées canadiennes pendant une opération de secours en cas de catastrophe naturelle. Le fait d’être déployé loin de chez soi, de travailler sans relâche et dans des conditions éprouvantes, d’être confronté à des risques pour sa vie et son intégrité physique, et de voir d’autres personnes en détresse peut avoir des conséquences difficiles. 

Quelle que soit leur contribution, les Canadiens qui prennent part à ces efforts perpétuent la fière tradition militaire qui consiste à aider notre pays, tout en contribuant à la sécurité de tous. Nous nous souviendrons de leur service et leurs sacrifices.

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