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Soldat (à la retraite) Joseph-Amable Dubé

Comme il n’était pas très grand, et comme il était très jeune, ses frères d'armes l'appelaient « ti-cul » durant la guerre en riant et en promettant de le protéger. « Et ils m'ont protégé! Je me suis toujours senti bien confiant en leur présence. » Maintenant âgé de 93 ans, Joseph-Amable « ti-cul » Dubé est retourné en Italie comme membre de la délégation du gouvernement du Canada pour commémorer le 75e anniversaire de la campagne d’Italie.

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Soldat (à la retraite) Joseph-Amable Dubé

Joseph-Amable Dubé est né en 1926 à Grande-Rivière (Québec). Quand il n’avait que 16 ans, il s’est enrôlé dans l’armée pour combattre durant la Seconde Guerre mondiale. « J'étais jeune et on parlait beaucoup d'aller libérer les pays européens en guerre; ça m'a fasciné et j'ai décidé de m'enrôler. » M. Dubé avait fait la réserve et s’était entraîné pendant trois ans avant de s’enrôler comme soldat.

Peu de temps après, M. Dubé a été envoyé à Halifax, en Nouvelle-Écosse, pour y recevoir un entraînement poussé. Il a ensuite été transféré en Angleterre à bord du RMS Queen Elizabeth. « Ça a pris trois jours pour traverser l'océan; ça a été rapide. » En Angleterre, il a été classé dans le Royal 22e Régiment et envoyé en Algérie « pour aider les Français qui en avaient plein les bras avec les Allemands. » En Algérie, il a fait partie de la 1re Division canadienne du Royal 22e Régiment qui s’était jointe à la 8e Armée britannique. Sous le commandement du général Montgomery, il a participé à la victoire des Alliés en Afrique du Nord. « Je trouve extraordinaire d'avoir fait partie de l'armée qui a combattu et vaincu l'armée allemande dirigée par Rommel. Je m'en souviendrai tout le temps. »

« Le combat a duré 24 jours. J'ai perdu plusieurs frères d'armes. La Compagnie a même été décimée. J'étais dans le peloton 9. »

Il a ensuite traversé la Méditerranée pour participer à l’invasion de la Sicile par les Alliés. Quelques mois plus tard, en septembre 1943, il s’est rendu en Italie continentale pour y extirper les forces allemandes. Son plus fort souvenir de la Seconde Guerre mondiale est la bataille de Monte Cassino. « Le combat a duré 24 jours. J'ai perdu plusieurs frères d'armes. La Compagnie a même été décimée. J’étais dans le peloton 9. » Il a aussi participé à la lutte pour prendre Casa Berardi. C’est dans la foulée de cette lutte que le capitaine Paul Triquet a gagné sa Croix de Victoria. « C'était comme si chacun de nous l'avait reçue. Il a fallu nettoyer toutes les maisons du village en entrant à chaque porte, car de nombreux Allemands s'y étaient terrés. » Il a servi au sein du Royal 22e Régiment jusqu’à la fin de la guerre en 1945 et a pris sa retraite du service de guerre au grade de soldat.

« C'est une sacrée belle initiative d'Anciens Combattants Canada. Je me sens honoré. »

Avant de retourner en Italie, M. Dubé avait hâte de revoir les lieux qu’il avait contribué à libérer du joug allemand. « Ça fait tellement longtemps que je ne suis pas certain que je me reconnaîtrai, » disait-il. « C'est une sacrée belle initiative d'Anciens Combattants Canada. Je me sens honoré. »

En fait, c’est lors de son retour à Casa Berardi que M. Dubé a vécu un moment très personnel et émouvant. Il a rencontré Guido Berardi, le petit fils du propriétaire de la maison à l’époque. Ils ont échangé des histoires et M. Dubé s’est rappelé d’avoir été à cet endroit 75 ans plus tôt en train d’offrir du chocolat aux enfants. L’un d’entre eux était peut-être même le père de M. Berardi, le colonel Lanfranco Berardi, qui n’avait alors pas plus de cinq ans. M. Dubé a éprouvé une immense fierté lorsqu’il s’est fait prendre en photo avec la Musique du Royal 22e Régiment devant la plaque dédiée à Paul Triquet. Il a affirmé qu’il n’oublierait jamais ce moment et est convaincu que les jeunes soldats s’en souviendront tout autant.

Soldat (à la retraite) Joseph-Amable Dubé avec le Royal 22e Régiment en Italie.

En 1950, M. Dubé est retourné dans les Forces armées canadiennes pour travailler au maintien de la paix en Corée au sein des Forces spéciales. Il y est resté jusqu’en 1954. Il raconte que du côté de la Corée, « on ne faisait pas vraiment la guerre, on ne faisait que surveiller la ligne de démarcation entre les deux Corées. » Il a passé plusieurs mois dans les montagnes à surveiller cette ligne. Après la Corée, il aurait aimé demeurer dans les forces armées, mais sans guerre à combattre, ils l'ont refusé.

Après son service militaire, M. Dubé a habité à Montréal, au Québec, où il a travaillé pour Stelco jusqu’à sa retraite. Il a eu quatre enfants et habite maintenant à Montréal avec son épouse Diane Ouimet. Il est membre de la Légion royale canadienne, ainsi que des Chevaliers de Colomb et de l'Association des anciens combattants de la Corée.

Pour souligner le 75e anniversaire de la campagne d’Italie, Joseph-Amable « ti-cul » Dubé est l’un de nos Visages de la liberté. Il a aussi eu la chance d’assister en novembre à des cérémonies commémoratives en Italie comme membre de la délégation du gouvernement du Canada.


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