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Profiter du rationnement

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Profiter du rationnement

Autant en Amérique qu’en Europe, l’alcool et la nourriture étaient rationnées. M. Huot raconte comment il a profité de cette situation.

Transcript

Robert Huot

M. Huot s’enrôle volontairement à Québec. Sa mère s’y oppose fortement et va jusqu’à aller voir le premier ministre du Canada de l’époque, Louis Saint-Laurent, afin que son fils ne s’enrôle pas, mais sans succès. Il part en train de Lévis vers Halifax, il était payé 1,20$ par jour, ce qui était bien payé à l’époque. C’est à Halifax lors de sa formation sur les bateaux qu’il apprend l’anglais. Son service de guerre aura lieu sur le NCSM Saint-Laurent. M. Huot a aimé son expérience dans la Marine durant la seconde guerre, il raconte plusieurs histoires qui donnent une bonne idée de la vie d’un marin en guerre.

Transcription

Profiter du rationnement



Ça coûtait pas cher des femmes, c’est pas comme aujourd’hui. En Angleterre, t’avais une femme pour une patate, une carotte. L’bateau était su’… l’bateau était sur l’quai là, puis… d’toute façon c’tait moi qui était quarter master là… Y s’promenaient, la femme avec son mari. Si tu faisais un clin d’œil, t’avais la femme… L’mari s’en allait… Pas tout l’temps, mais… Qu’tu veux, eux autres y avaient rien à manger. C’est comme chez nous, mes parents m’disaient : « On a pas d’sucre, on l’a pas d’lait, on l’a pas… », du lait y’n avait, du beurre, ben ouais, j’dis, on’n a en masse su’l’bateau nous autres. Eux autres y’n avaient pas. Y’avaient des coupons, des coupons d’rationnement… Eh, une grosse famille… les coupons, ça part vite.




On avait du vin… pas du vin… du rhum, y’n avait – je sais pas comment y’n avait – tout cas… on l’ramassait. Moi j’le ramassais, mes copains ramassaient ça, puis quand que la bouteille était pleine, on attachait ça après la jambe, on enroulait ça pour sortir, parc’que à la barrière, c’tait la police montée. Y nous fouillaient, pis nous autres, ben, on sortait quatre ensemble. La police montée arrivait pour nous fouiller, ben y t’la chatouillait. Pendant c’temps-là, c’lui qu’avait l’flacon, y s’en allait. Nous autres on l’suivait. On courait pas, si on courait, c’tait parc’qu’on était en défaut. On allait vendre ça su’ l’bootlegger. On vendait ça… pas mal. C’tait pas mal d’argent. Mais avec c’t’argent-là, ça restait pas longtemps dans nos poches. On la dépensait… À Halifax, Monsieur, les gens étaient rationnés sur la boisson… La Commission des liqueurs… La journée que la guerre est finie là, les magasins… L’gars voulait s’habiller, y rentrait pas par la porte, y rentrait par la vitrine… toute brisée. Les chars électriques virés à l’envers… Y rentraient à Commission des liqueurs, y ont tout’ vidé la boisson. Y’avait d’la boisson jusqu’au plafond, en l’air. Tout vu ça moi. Moi j’tais en arrière. Y avaient pas raison de nous rationner.
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