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Thé ou café

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Guy Jobin

Le père de M. Jobin était chimiste dans un moulin à Chandler, en Gaspésie. Lors de la crise économique, il part travailler à Masson, en Outaouais, et la famille le rejoint 18 mois plus tard. Installé à Buckingham, la guerre est déclarée et, étant attiré par les bateaux, le jeune Guy Jobin veut s’engager dans la marine. Il fait son entraînement de base à Québec et va ensuite à Halifax pour devenir canonnier, avant de se retrouver en Colombie-Britanique. Son groupe de Canadiens part sur le porte-avion britannique HMS Nabob. Pour diverses raisons, ils descendent la côte du Pacifique, traverse le Panama, puis s’arrêtent en Virginie avant d’arriver en à Liverpool (Angleterre) où ils constatent les dégâts d’une ville bombardée pendant neuf jours par les Allemands. Ils feront ainsi plusieurs missions en eaux britanniques. Lors d’une mission en direction du Scapa Flow au nord de l’Écosse, le bateau est touché par une torpille. M. Jobin est hospitalisé quelque temps à son retour au Canada.

Transcription

Thé ou café



L’équipage était complètement canadien, excepté pour l’aviation. Tous ceux qu… les pilotes, y v’naient de Nouvelle… d’Australie, d’Nouvelle-Zélande, pis un peu tout partout. Les mécaniciens d’entretien pour les avions, ceux qui chargeaient les bombes en-d’ssous des avions, c’était British. Pis notr’ porte-avion était HMS British. Pis on avait des rations British. Fait qu’imagine-toi là, on a maigri. Pour déjeuner là, bacon and eggs, on n’en avait pas, t’sais. C’était fish and chips, j’sais pas comment y app’laient ça, en tout cas, on avait d’la misère avec ça. Pis tea at eleven o’clock, pis tea at four o’clock, pis on était des Canadiens, pis on était des volontaires, mais juste pour la durée d’la guerre. Mais à Norfolk, on a fait une grève, pis on app’lait ça une grève canadienne. On faisait pas gros gros d’tapage, mais on voulait d’la nourriture canadienne. Ça fait que l’capitaine prend l’avion pis y monte à Ottawa, pis y’en parle à Mackenzie King, pis c’tait son n’veu, pis y dit : « J’ai un groupe de Canadiens à bord là, l’équipage là, [inaudible] y’a pas d’problème, sont habitué d’manger du herring. » [inaudible] and herring and whatever, qu’y appellent ça déjà, du hareng là, pis, bon. « Mais, mes hommes eux autres y sont pas capables… Y aiment ben ça du café, du Corn Flakes, du lait, pis du sucre, pis, bon, des toasts… », pis bon. Ça fait qu’y est r’venu, on avait droit à ça… parc’qu’on faiblissait. Moi… t’sais, j’aimais ben l’matin là, des œufs, pis du bacon, pis donnes-en, t’sais, pis du sucre, pis du café. Thé là, c’est ben beau… Mais en tout cas. Pis finalement, y ont été obligés d’nous séparer, les groupes… pour dormi… On dormait pas dans les mêmes choses. J’te conte ça là, mais parc’qu’y avait des frictions entre nous autres, t’sais. Nous autres on était là pour le temps d’la guerre, eux-autres, c’tait des jobs à vie. Ça fait que, t’sais, fait que nous autres on n’était pas ben ben bons, on commençait, pis eux autres, ben, y ont toujours fait ça, y ont toujours été sur des bateaux d’guerre, ça… Pis y nous r’gardaient un peu d’haut, mais ça nous dérangeait pas ben ben. On avait un peu d’fun avec ça, dans l’fond.
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