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Transporter des avions et des enfants (deuxième partie)

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Transporter des avions et des enfants (deuxième partie)

À Liverpool, ils constatent les dégâts d’une ville bombardée pendant neuf jours par l’ennemi. Il raconte comment les habitants se protègent dans leurs maisons.

Transcript

Guy Jobin

Le père de M. Jobin était chimiste dans un moulin à Chandler, en Gaspésie. Lors de la crise économique, il part travailler à Masson, en Outaouais, et la famille le rejoint 18 mois plus tard. Installé à Buckingham, la guerre est déclarée et, étant attiré par les bateaux, le jeune Guy Jobin veut s’engager dans la marine. Il fait son entraînement de base à Québec et va ensuite à Halifax pour devenir canonnier, avant de se retrouver en Colombie-Britanique. Son groupe de Canadiens part sur le porte-avion britannique HMS Nabob. Pour diverses raisons, ils descendent la côte du Pacifique, traverse le Panama, puis s’arrêtent en Virginie avant d’arriver en à Liverpool (Angleterre) où ils constatent les dégâts d’une ville bombardée pendant neuf jours par les Allemands. Ils feront ainsi plusieurs missions en eaux britanniques. Lors d’une mission en direction du Scapa Flow au nord de l’Écosse, le bateau est touché par une torpille. M. Jobin est hospitalisé quelque temps à son retour au Canada.

Transcription

Ville rasée



La ville de Liverpool avait été bombardée sept ou neuf jours de temps par les Allemands. Pis c’était rasé ben raide, y t’nait d’bout une bâtisse icit et là. C’est là qu’on fait face à la guerre. À Halifax y avait rien, y a rien eu à Halifax. Mais à Liverpool là… Good God… flat, t’sais, c’était… Pis l’monde là – moi, j’me suis fait une blonde là, l’temps qu’on était là, pis j’ai été veillé chez eux – dans les maisons là, c’était pire comme ça. Tout des vieux meubles, tu comprends ? Ça faisait d’puis 39 qu’les Anglais étaient en guerre, pis qui changeaient pas d’meubles tous les jours. Tout l’effort de guerre était envers l’effort de guerre, donc tu changeais pas d’table. Fait qu’quand t’arrives chez un… à Liverpool, chez une blonde comme ça là, des vieux tapis, les vieilles tables, quasiment pas d’meubles, pis elle… pas d’peinture. Pis les portes des entrées de maison, c’est des blocs de ciment en avant. Si une bombe tombe dans la rue, les éclats passeraient pas par la porte. Ce mur de brique-là va l’empêcher d’passer en travers, t’sais. Y en avait pas tout partout de d’ça, mais y’n avait pas mal… Pour empêcher les éclats de passer par la porte. Fait que quand tu rentrais dans une maison, attends-toi pas de t’faire r’cevoir avec des assiettes qui viennent du Château Laurier là… t’sais. Parc’que l’effort de guerre, y ont goûté les Anglais là, avec ça.




Pis y’a une cho… Ben, j’te l’ai dit t’à l’heure, c’qui nous a frappé l’plus, c’est les parcs dans les villes, plein de matériel militaire, avec des tarpaulin par-dessus, pour pas qu’les avions allemands l’voit. À perte de vue là. Tu vas prendre un parc comme on a par icit là, au lac [nom inconnu], y’en a un parc là, charge ça de camions militaires, pis d’guns, pis d’tout c’que tu veux là, pis met une tarp par-dessus. C’tait dur en titi. L’gazon est pas coupé là, t’sais. Pis les trottoirs sont pas faits. Pendant la guerre là, l’effort de guerre s’faisait pas à réparer les rues. Tout allait au militaire.
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