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La guerre se fait à plusieurs et les postes occupés par des hommes et des femmes sont interdépendants. Une camaraderie bien particulière au service militaire se développe. M. Jobin nous partage ses réflexions à ce sujet.

Transcript

Guy Jobin

Le père de M. Jobin était chimiste dans un moulin à Chandler, en Gaspésie. Lors de la crise économique, il part travailler à Masson, en Outaouais, et la famille le rejoint 18 mois plus tard. Installé à Buckingham, la guerre est déclarée et, étant attiré par les bateaux, le jeune Guy Jobin veut s’engager dans la marine. Il fait son entraînement de base à Québec et va ensuite à Halifax pour devenir canonnier, avant de se retrouver en Colombie-Britanique. Son groupe de Canadiens part sur le porte-avion britannique HMS Nabob. Pour diverses raisons, ils descendent la côte du Pacifique, traverse le Panama, puis s’arrêtent en Virginie avant d’arriver en à Liverpool (Angleterre) où ils constatent les dégâts d’une ville bombardée pendant neuf jours par les Allemands. Ils feront ainsi plusieurs missions en eaux britanniques. Lors d’une mission en direction du Scapa Flow au nord de l’Écosse, le bateau est touché par une torpille. M. Jobin est hospitalisé quelque temps à son retour au Canada.

Transcription

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Pour t’nir un marin sur l’océan dans un bateau, ça en prend deux à terre. Ça prend un paie-maître, ça prend des baraquements, pis ça prend ceux pour t’enrôler, pis ça prend tout’ les médecins et pis tout’ ça là. T’sais, ça en prend deux à terre pour t’nir un homme su’ la mer. Dans l’aviation, je l’sais pas. Pour t’nir un pilote là, combien est-ce que tu penses avoir d’mécaniciens et pis tout c’que tu veux, dans les garages, pis les camions, pis… T’sais, y’en a qui ont m’né les camions toute leur vie. J’ai connu un gars, moi, qui était capitaine dans l’armée, qui aurait tu voulu y aller. Y traverse l’autre bord finalement, y a réussi à gagner ça. Y était en Angleterre, y était paymaster, t’sais, paymaster. Y est mort aujourd’hui. Pis y était à Londres, pour les forces canadiennes. C’est lui qui faisait la paye, pis un paquet d’commis là qui... bon. Pis, quand que l’débarquement a eu lieu, ils l’ont transféré à Paris. Mais, à Paris, y était r’çu comme ça. Pis, y a fait une belle guerre, entre nos deux. On l’emène icit, les beaux bureaux. Y arrive à Londres, les beaux bureaux. Y arrive à Paris, des beaux bureaux, t’sais. Y a pas connu l’front. Mais ça prend ces gars-là en arrière des autres, en arrière, t’sais. Pis, lui ça lui prend des sténographes, pis tout c’que tu veux.

Camaraderie et après-guerre


La camaraderie là, c’est pas la même chose dans les collèges ou dans les écoles là, où est-ce que tu t’rencontres [inaudible], pis tout’ ça. C’est pas la même camaraderie. J’sais pas pourquoi. C’est parc’que, si y est pas là, tu s’ras pas là, t’sais. Faut que lui, à côté d’toi, soye là, pour être avec toi, pis lui c’est la même chose avec moi, t’sais. C’est une... T’sais, parc’que tout seul, y arrivera pas en nulle part. Mais si autour, ses compagnons là... Tu peux faire un bout. Un compagnon d’classe là... Tu me donneras... Tu m’en r’parleras dans dix ans, des compagnons d’classe, tout’ ça dans l’moment là, ou dans cinq ans. C’est surprenant comment est-ce que tu les rencontres, pis qu’t’a perdu la chaleur de ces gars-là. Pis eux autres aussi là. C’est pas parc’qu’y sont pas fins, plus fins ou... C’est parc’que t’as p’us rien à t’dire. Pis t’as pas vécu rien de spécial, excepté aller à l’école, pis connaître le même professeur. Mais quand tu passes en travers d’un, d’un ptit chiard là. Quand tu t’fais enrol.... Ton service militaire là, t’es pas au front là, mais tu t’fais brasser en titi. Comprends-tu ? Quand y disent là, les plaines d’Abraham là, faut qu’tu montes l’Anse-au-Foulon là, faut qu’tu l’montes. Pis tout seul là... Ça t’prend un chum autour. C’est là qui fait la camaraderie là. Quand tu r’viens, comme j’suis revenu à Buckingham, [inaudible] un bout’. Ben ça fait trois ans, quatre ans qu’t’es parti là, t’sais. Tes chums sont tout’ mariés, y s’rappelent pas d’toi, t’sais c’est... La vie est d’même, hein ? T’arrives à 80 là, comme mon âge, 83 là, mes compagnons d’travail, y’n a plus un [titi à l’autre bout]. J’suis rendu à 83, j’suis chanceux. Mes compagnons [inaudible] pareils. C’est qu’la vie évolue, hein ? Pis essaye pas… Profite de ton âge, à 83, du mieux qu’tu peux.
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