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Les livres d'histoire parlent très peu de l'effort de guerre des Canadiens de langue française. Ceci est un constat malheureux, d'une part, puisqu'il nous empêche de comprendre véritablement le rôle que nous avons joué dans l'état du monde actuel tout en nous privant de héros et d'autre part, aliénant, puisqu'il porte à croire que le soldat Canadien français était absent des grands évènements ayant modelé l'histoire moderne.

Pourtant, tel n'était pas le cas. Lors de la Seconde Guerre mondiale, par exemple, les francophones ont participé à de nombreuses campagnes militaires et, toutes proportions gardées, ont fourni un effort de guerre tout aussi imposant que les autres groupes linguistiques du Canada.

Malheureusement, il est difficile de dénombrer avec précision le nombre de francophones provenant de la confédération canadienne ayant servi au sein des trois armées (la Marine Royale du Canada, l'Aviation Royale Canadienne et l'Armée de terre) pendant ce conflit.

Le contexte politique de l'époque ainsi que de rares statistiques laissant place à l'interprétation ont longtemps faussé la donne, empêchant ainsi nombre de Canadiens français de comprendre, d'accepter et de respecter pleinement leurs anciens combattants et le rôle important qu'ils ont joué dans l'établissement des bases démocratiques, sociales et économiques auxquelles nous adhérons aujourd'hui.

Certains diront qu'il est évident, en comparant la population totale d'une province au pourcentage de soldats fournit, que le Québec était déficient car seulement 25.69 pour cent des hommes entre 18 et 45 s'y sont enrôlés pendant la Seconde Guerre mondiale alors que d'autres provinces présentaient un impressionnant 50,47 pour cent !

Il est facile en lisant ceci de croire que les Canadiens français n'ont pas fait leur effort de guerre, mais il faut faire très attention à deux choses :

  1. L'interprétation des statistiques. Ces chiffres ne prenant pas en considération l'excédent d'hommes disponibles des provinces - c'est-à-dire tous les hommes entre 18 et 45 ans jugés aptes à guerroyer par le gouvernement. À titre d'exemple seulement, la Colombie-Britannique, bien qu'inférieure au Québec en population totale, avait un coefficient beaucoup plus élevé d'hommes disponibles. En d'autres mots, cette province pouvait fournir un pourcentage plus élevé de soldats malgré sa plus petite population.
  2. Tous les francophones n'étaient pas nécessairement tous au Québec. Comme aujourd'hui, il y en avait partout au pays ! Toute statistique ne parlant que du Québec pour décrire l'ensemble de la francophonie au Canada (surtout à cette époque) est donc faussée d'emblée.

Malgré cela, notons qu'uniquement du côté de l'armée de terre et de l'infanterie, il y eut 57 unités, bataillons et batteries de langue française ou bilingue au cours de la Seconde guerre. Certains des plus connus étant :

  • le Royal 22e Régiment
  • le Régiment de la Chaudière
  • le Régiment de Maisonneuve
  • les Fusiliers Mont-Royal

Simplement dit, il y aurait eu suffisamment de forces d'infanterie francophones lors de la Seconde Guerre pour former toute une division de l'armée canadienne si les circonstances l'avaient permis !

Ajoutons à cela la marine, les forces aériennes (dont la fameuse escadrille 425 des Alouettes rattachée à la Royal Air Force britannique), la marine marchande et la Veterans Guard of Canada (dont plus de 50 pour cent étaient francophones), et nous constatons que les francophones ont bel et bien fait leur part.

Dans un livre que nous vous conseillons fortement afin de bien saisir l'ampleur d'un contexte impossible à cerner en quelques lignes, Les Canadiens français et le bilinguisme dans les forces armées canadiennes, Serge Bernier et Jean Pariseau estiment que des quelques 730 625 hommes et femmes militaires canadiens ayant servi outremer ou sur le front intérieur plus de 139 550 étaient des francophones.

Et si nous considérons l'effort de guerre civil (voir la section Civils de ce site Web), l'écart entre le véritable apport des francophones et ce qu'on en sait devient de plus en plus vaste.

Bien que les Canadiens français aient eu une façon de voir la guerre bien différente des Canadiens anglais en général, notamment par leur dénonciation de la conscription et leur indifférence à la couronne britannique, ils ont su démontrer qu'ils étaient prêts à défendre leur patrie même s'ils avaient à le faire en anglais, langue qui pour plusieurs leur était étrangère.

Non seulement, y a-t-il eu des héros Canadiens français dont nous pouvons tous être fiers, mais il y en eut plusieurs ! Nous espérons que leurs témoignages sauront vous faire voir les choses, quelles qu'elles soient, autrement…

Notez bien : Nous sommes conscient que ce portrait des militaires francophones de la Seconde Guerre mondiale est incomplet. Entre autre, le contexte historique et socio politique canadien de l'époque a à peine été effleuré. C'est pourquoi nous vous suggérons de consulter les ouvrages et les hyperliens dont nous faisons mention ci-bas afin de vous faire votre propre idée.

Plusieurs des photos utilisées dans le cadre de ce projet proviennent gracieusement de Bibliothèque et Archives Canada (BAC). Explorez vous-même leur banque de photos.

Bibliographie

Jean Pariseau et Serge Bernier. Les Canadiens Français et le bilinguisme dans les forces armées canadiennes; tome 1 1763-1969 : le spectre d’une armée bicéphale, Ministère des approvisionnements et services (Centre d'édition du gouvernement du Canada), 1986

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