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Le Canada se souvient - Édition 2013 - Page 3

Un pionnier des airs

Gerry Bell pendant la Seconde Guerre mondiale.
(Photo : Canadian Warplane Heritage Museum 000595)

Gerry Bell est né à Hamilton, en Ontario, en 1909. Athlète doué, il excellait au sprint et à la boxe lorsqu'il était jeune homme. Alors qu'il étudiait la médecine, il a été pris d'un intérêt pour l'aviation et s'est mis en tête d'obtenir son brevet de pilote. Il s'est enrôlé dans l'Aviation royale du Canada dans les années 1930, et a sans doute été le premier Canadien noir à le faire. Lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté en 1939, il s'est enrôlé rapidement. Il a servi dans de nombreuses bases militaires au pays, à titre de mécanicien notamment, et a été promu jusqu'au grade de sergent. En mars 1943, il a été affecté outre-mer et est resté en Angleterre jusqu'en juin 1945.

M. Bell a continué à servir après la guerre sur les bases canadiennes et allemandes. Sa longue carrière militaire a pris fin en 1961, lorsqu'il a pris sa retraite avec le grade d'adjudant. Il a cependant continué à travailler dans l'industrie de l'aviation et a participé à la remise en état d'un bombardier Lancaster – l'un des deux seuls Lancaster qui volent encore aujourd'hui – pour le Canadian Warplane Heritage Museum, situé à Mount Hope, en Ontario.

Le travail d'une vie

Lieutenant David Greyeyes en septembre 1943.
(Photo : Défense nationale du Canada)

Les Autochtones du Canada peuvent se vanter d'avoir une longue et fière tradition de service militaire pour notre pays. L'un des meilleurs exemples est David Greyeyes, de la nation Crie de Muskeg Lake, en Saskatchewan, qui s'est enrôlé dans l'Armée canadienne en juin 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale. Deux de ses frères et une de ses sœurs ont également servi dans l'Armée.

Avant de devenir officier et d'ensuite commander un peloton du régiment de mitrailleuses Saskatoon Light Infantry (Machine Gun) Regiment, M. Greyeyes était un instructeur en Grande-Bretagne. Il a participé à l'invasion de la Sicile et aux combats sur le continent en Italie, et a reçu une médaille pour ses actes lors de la prise de Rimini. Il a ensuite pris part aux combats dans le Nord-Ouest de l'Europe. Après la guerre, il est rentré au pays et est devenu fermier. Il a épousé Flora Jeanne, une ancienne combattante autochtone de la Division féminine de l'Aviation royale du Canada.

M. Greyeyes a occupé des postes importants au ministère des Affaires indiennes et a même été chef de sa bande natale. Il a également été intronisé au Temple de la renommée des sports de la Saskatchewan, en plus de devenir Membre de l'Ordre du Canada avant sa mort, en 1996.

De Saint-Tite au front

Soldats canadiens regardant leurs bottes militaires en 1945.
(Photo : Bibliothèque et Archives Canada PA-114602)

En 1933, Georges-Alidor Boulet a fondé l'entreprise G.A. Boulet Inc. à Saint-Tite, au Québec. Cette petite ville a souvent été nommée « la Ville du cuir » pour sa fabrication de produits variés faits de cuir de première qualité. D'ailleurs, M. Boulet a été commissionné par l'Armée canadienne pour produire toutes les chaussures militaires de la Seconde Guerre mondiale!

Aujourd'hui, Boulet est la plus importante usine de bottes de cow-boy du Canada; ses bottes sont vendues dans plus de quinze pays. Grâce à cette entreprise, soldats et cow-boys sont bien chaussés!

Un champ de bataille maritime sans merci

Charges de profondeur larguées du NCSM Saguenay pendant la Seconde Guerre mondiale.
(Photo : Bibliothèque et Archives Canada PA-116840)

La bataille de l'Atlantique, qui s'est étalée sur près de six ans, soit de septembre 1939 à mai 1945, a été la plus longue campagne de la Seconde Guerre mondiale. Elle opposait les Alliés, qui transportaient le ravitaillement essentiel et des soldats entre l'Amérique du Nord et l'Europe, et les Allemands, qui voulaient briser cette chaîne d'approvisionnement. Les U-boot ennemis (sous-marins allemands) ont causé de lourdes pertes et ont mené la ligne de front jusqu'à nos portes, lorsque les Allemands ont coulé des navires alliés au large de la côte Est du Canada et même dans le fleuve Saint-Laurent.

C'était une lutte acharnée. Cependant, grâce à leur courage et à l'adoption de nouvelles technologies et de nouvelles tactiques, le vent tourna et les Alliés ont fini par remporter la victoire de la guerre maritime. Plus de 25 000 navires marchands se sont rendus à leur destination grâce à leur escorte canadienne, pour livrer environ 165 millions de tonnes de ravitaillement en Europe. La Marine royale du Canada a aidé à couler plus de 30 sous-marins ennemis. Sa victoire a par contre été chèrement payée; en effet, la Marine a perdu environ 2 000 marins pendant la guerre. L'Aviation royale du Canada a également reçu de durs coups et perdu plus de 750 aviateurs dans l'océan Atlantique. Plus de 1 600 marins marchands du Canada et de Terre-Neuve ont été tués dans les combats. Les civils n'ont pas été épargnés. En effet, le 14 octobre 1942, 136 personnes ont perdu la vie lorsque le traversier SS Caribou a été torpillé durant sa traversée de la Nouvelle-Écosse à Terre-Neuve.

Les Canadiens et la campagne d'Italie

Soldats canadiens en Italie. Décembre 1943.
(Photo : Bibliothèque et Archives Canada PA-136332)

Plus de 93 000 Canadiens et Canadiennes ont servi dans la campagne d'Italie de la Seconde Guerre mondiale. Ils ont participé à l'Opération Husky, l'invasion de la Sicile par les Alliés, le 10 juillet 1943, et ont contribué à la prise de cette île méditerranéenne importante sur le plan stratégique. L'offensive a provoqué le renversement du dictateur Benito Mussolini et la capitulation officielle de l'Italie. L'Allemagne, par contre, refusait de céder le pays aux Alliés et a envoyé des soldats pour y poursuivre la campagne. Le 3 septembre 1943, des débarquements ont eu lieu en Italie continentale et les Canadiens ont participé à l'avancée lente et pénible sur la péninsule. Les montagnes, les vallées profondes et les rivières offraient un grand avantage aux Allemands. Malgré tout, les Canadiens ont aidé à faire reculer l'ennemi dans le cadre d'une série de batailles à Ortona, dans la vallée de la Liri et à Rimini.

Toutefois, nos soldats n'ont pas participé à la victoire finale des Alliés en Italie. En effet, en février 1945, ils ont été transférés dans le Nord-Ouest de l'Europe pour offrir des renforts à la Première Armée canadienne. Pendant la campagne d'Italie, plus de 26 000 soldats canadiens ont été blessés, dont près de 6 000 mortellement.

De l'opulence à la prison

Mona Parsons avant la guerre.
(Photo : domaine public)

Mona Parsons naît en 1901, en Nouvelle-Écosse. En 1937, elle épouse un homme d'affaires néerlandais millionnaire et le couple déménage peu après aux Pays-Bas.

Après l'invasion des Allemands en 1940, le couple joint une unité de résistance et commence à héberger dans son manoir des aviateurs alliés dont l'avion a été abattu, jusqu'à ce que ces derniers puissent retourner clandestinement sains et saufs en Angleterre. Malheureusement, le couple est trahi par un informateur et arrêté par la Gestapo en 1941. Mona Parsons est reconnue coupable de trahison et condamnée à mort par peloton d'exécution. Par contre, devant le calme et la dignité de cette femme, le juge change sa sentence à l'emprisonnement à perpétuité.

En 1945, après le bombardement de la prison allemande où elle se trouve, Mona Parsons s'échappe avec une amie. Sous leur déguisement de sœurs, les deux femmes évitent la capture pendant trois semaines. Après un trajet de 125 kilomètres à la marche en direction des Pays-Bas, Mona Parsons atteint enfin la sécurité en franchissant les lignes alliées. Fait remarquable, les premiers soldats qu'elle rencontre sont du régiment néo-écossais, le North Nova Scotia Highlanders.

Mona Parsons a été récompensée pour sa bravoure à aider les pilotes alliés descendus et elle a reçu des mentions élogieuses du maréchal de l'air britannique et du général américain Dwight D. Eisenhower.

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