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Directement de Vimy, France – Le 25 mai

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Le jeudi 25 mai 2000

Présentez arme!

Le cornemuseur, le sgt John MacDonald

Le voyage de ce matin vers la crête de Vimy a commencé dans l'atmosphère de camaraderie habituelle. Les délégués ne sont ensemble que depuis quatre jours, mais il s'est déjà installé entre eux une belle familiarité. En cours de route, l'honorable Elsie Wayne nous fait entendre un enregistrement du groupe canadien Tanglefoot. Les paroles sont touchantes. Les voix puissantes racontent l'histoire de trois jeunes Canadiens qui allèrent à la guerre en 1914. L'un d'eux venait de Winnipeg, un autre de Kenora et le dernier, de Montréal. Ils avaient fait le pacte de se revoir après la guerre, mais le destin en décida autrement comme le dit le vieil homme de 80 ans, qui vit aujourd'hui dans un établissement.

L'atmosphère change radicalement dans l'autocar. Aujourd'hui, c'est le début du voyage de retour d'un jeune homme comme eux...

Nous arrivons à la crête de Vimy. Un vent impétueux nous accueille tandis que nous marchons sur la voie de gravier qui mène au Monument de Vimy en vue de participer à la cérémonie de remise de la dépouille du Soldat inconnu. Les nuages qui traversent le ciel se font encore menaçants. Les soldats français et canadiens se placent en formation. Les drapeaux flottent au vent en guise de bienvenue. C'est un monument magnifique. Les magnifiques statues empreintes de tristesse représentent le Canada pleurant ses fils morts à la guerre.

Des résidants de Vimy au sein de la garde du drapeau

Les distingués témoins officiels pressent le pas pour se rendre vers une tente blanche - pour se protéger du vent glacial. Une fois assis à l'intérieur, M. Paul Métivier, ancien combattant de la Première Guerre mondiale, et M. Ernest Smith, V.C., ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, bavardent avec M. Gordon Strathy, ancien combattant de la guerre de Corée, et le sgt Réjeanne Bélanger, qui représentent les gardiens de la paix canadiens. Les représentants des organisations d'anciens combattants du Canada se tiennent fièrement debout et attendent le commencement de la cérémonie. Pour eux, le moment tant attendu est enfin arrivé. Ce grand moment de fierté est l'aboutissement d'un projet du millénaire proposé par la Légion royale canadienne et le fruit d'un travail de collaboration avec le gouvernement du Canada et les militaires.

En regardant les jeunes témoins, deux Canadiens et deux Français, il est difficile de savoir ce que ce moment historique peut signifier pour eux. Quatre jeunes de dix-huit ans, à la fois confiants et maladroits. Un instant, ils sont tout à l'attention et l'instant d'après, ils semblent perdus dans leurs pensées.

Jeunes témoins canadiens et français

La procession commence avec en tête le ministre des Anciens Combattants, l'honorable George Baker, et le préfet du Pas-de-Calais, M. Dussourd. Le groupe emprunte l'allée où se trouvent les drapeaux de la France pour se rendre vers un podium faisant face au catafalque. À l'autre bout du carrefour, on voit poindre le fourgon mortuaire. Lentement, il prend la courbe, continue d'avancer pour s'arrêter à environ 200 mètres au pied de la pente à notre gauche. Après de vibrantes interprétations des hymnes nationaux de la France, de la Grande-Bretagne et du Canada par le corps de musique français, on procède au Salut général et on sort le cercueil du fourgon.

M. Dusourd, le préfet du Pas-de-Calais, et l'honorable George Baker arrivent en compagnie de M. Jacques Morel, Directeur du Monument commémoratif du Canada à Vimy

D'un pas ferme, huit porteurs français soulèvent le cercueil recouvert d'un drapeau et appuient leur visage contre le bois d'érable argenté. Ils montent la colline, flanqués de porteurs honoraires de la France et de représentants de tous les autres pays du Commonwealth

Le préfet du Pas-de-Calais prend la parole et rend hommage au courage dont firent preuve les Canadiens dans leurs triomphes et leurs défaites en Europe au cours de la courte histoire militaire du Canada - à la Somme, à Ypres, à Vimy, à Dieppe, à Caen et à Falaise.

"The traces of your struggle are very much present in our land. We face the Vimy Monument on which are engraved the names of 11,285 soldiers who were pronounced 'missing in action and presumed dead'. It is a testament to 'Canada who mourns her dead ... In recalling your sacrifices you also commemorate the valour and strength of character which you have shown when honour and peace needed to be defended".

Un ancien combattant français après avoir rendu ses hommages

Dans son allocution, le vice-président de la Commonwealth War Graves Commission, l'amiral sir John Kerr, parle aussi des liens qui se sont tissés entre la France et le Canada en temps de guerre. Plus de 110 000 Canadiens ont péri au cours de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Quelque 48 000 sont commémorés en France. La majorité des sépultures et des monuments se trouvent dans le nord du pays. La France et la Commission travaillent en étroite collaboration pour assurer l'entretien des magnifiques lieux de sépulture de nos soldats.

Dans son allocution, le Ministre Baker a expliqué la signification historique du rapatriement de la dépouille de l'un des Canadiens qui périrent dans cette région de la France.

Départ de la France

« ...on n'aurait pas pu mieux choisir pour la Tombe du Soldat inconnu du Canada que cette dépouille découverte près de la crête de Vimy, où les Canadiens ont lutté comme force intégrée pour la première fois et où, de nombreux historiens s'entendent pour le dire, le Canada a trouvé son identité. Cette bataille a peu après permis au Canada de se tailler une place dans le monde. Lorsque le traité de paix a été signé, le Canada a signé le Traité de Versailles comme nation distincte. »

Dans quelques jours, le Canada aura sa propre Tombe du Soldat inconnu. Un hommage à tous ceux qui répondirent à l'appel de leur pays - à ceux qui purent rentrer chez eux et à ceux qui tombèrent au combat et furent inhumés là où ils étaient tombés. Ce monument nous rappellera le courage des Canadiens et des Canadiennes qui, aujourd'hui et au cours des années à venir, risqueront leur vie pour la cause de la paix et de la liberté.

Ottawa, Canada

Vimy, France

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