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100 ans plus tard : la construction au Mémorial de Vimy

Les projets de construction sur le front occidental de la Première Guerre mondiale sont très différents des projets de construction au Canada. Même 100 ans plus tard, des vestiges dangereux et des artéfacts importants de la Première Guerre mondiale demeurent présents dans le sol de la France et de la Belgique.

Poursuivez votre lecture pour en apprendre davantage sur les défis particuliers qu’il a fallu relever durant la construction du Centre d’accueil et d’éducation au Mémorial national du Canada à Vimy.

La récolte de fer

Des obus comme ceux illustrés sont souvent découverts en France et en Belgique.

S’étendant sur l’ensemble du territoire de la France jusque dans la région de la Flandre en Belgique, le front occidental fut le théâtre de certains des combats les plus intenses de la Première Guerre mondiale. De 1914 à 1918, les forces alliées et allemandes creusèrent une dizaine de milliers de kilomètres de tranchées, tendirent du fil barbelé et lancèrent des millions d’obus et de bombes dans la région. Un siècle plus tard, le sol contient toujours de nombreux témoignages de la Grande Guerre qui sont enfouis depuis longtemps et qui sont aussi parfois dangereux.

La « récolte de fer » est ainsi nommée parce que de nombreux objets sont découverts lorsque les agriculteurs labourent leurs champs. Donc, les constructeurs en France et en Belgique découvrent régulièrement des objets corrodés comme du fil barbelé, des projectiles, des éclats d’obus et des pelles. Les obus et mortiers ensevelis sont particulièrement dangereux puisque bon nombre d’entre eux n’ont jamais explosé à l’impact et ils demeurent ainsi actifs. Une planification attentive et des protocoles stricts sont requis pour assurer la manipulation sécuritaire de ce matériel.

Archéologie et déminage

Extrémité d’une pelle, enveloppes de projectiles et autres objets récupérés sur le site du nouveau Centre d’accueil et d’éducation du Mémorial national du Canada à Vimy.

La sécurité des travailleurs et des visiteurs est toujours notre plus grande priorité; c’est la raison pour laquelle nous avons entrepris la préparation du site du Centre d’accueil et d’éducation bien avant que la première pelletée de terre soit levée pour la construction.

La vérification complète du site débuta en 2014 et comprenait une évaluation environnementale ainsi que des études géotechniques. Ces travaux nous ont permis de répertorier tous les contaminants présents dans le sol, de localiser les souterrains et les vides souterrains et de s’assurer que le sol était suffisamment stable pour supporter le nouveau bâtiment.

Ensuite, des experts en neutralisation d’engins explosifs de la Direction de la Défense de la Sécurité civile localisèrent, retirèrent et neutralisèrent de façon sécuritaire les explosifs et munitions qui n’avaient pas explosé et qui étaient ensevelis. On compte parmi les objets retirés des obus intacts, des cartouches de carabine actives, des grenades, des fragments d’obus et des vestiges de carabines.

Enfin, les archéologues contribuèrent grandement à la planification du projet et à la surveillance du site. Outre des armes et outils, les travaux de construction peuvent aussi mettre au jour des artéfacts importants comme des gourdes, des casques, des boutons, des bottes et des fusils. Chaque objet raconte une histoire importante sur les hommes et les femmes qui s’en sont servi.

La perte de nos fils

Puisque le site du Mémorial national du Canada à Vimy est un champ de bataille qui a été préservé, le sol entourant celui-ci demeure le lieu de repos de soldats perdus lors de la bataille. Par conséquent, les activités de construction à Vimy sont limitées et elles sont toujours menées avec une précaution extrême. Des processus clairs sont mis en place lorsque des restes humains sont découverts afin que ceux-ci soient traités avec le plus de précaution, de dignité et de respect possibles.

En 2014, des restes humains partiels furent découverts pendant la préparation du site pour le Centre d’accueil et d’éducation. Les travaux furent immédiatement interrompus pour qu’un représentant de la Commonwealth War Graves Commission (CWGC) puisse documenter la découverte. Après avoir retiré et entreposé les restes découverts avec une grande précaution, la CWGC a étroitement collaboré avec les Forces armées canadiennes, dont le Programme d’identification des pertes militaires vise à identifier les pertes militaires récemment découvertes à l’aide de méthodes de recherche historique et de méthodes scientifiques modernes. Malheureusement, il lui fut impossible de déterminer l’identité du soldat ni sa nationalité. En 2016, ce soldat fut donc inhumé près de Vimy au Cimetière militaire Brown. Son épitaphe indique qu’il est un soldat inconnu de la Première Guerre mondiale.

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