Inauguration de 1936

Quatorze ans après que le gouvernement français ait octroyé au gouvernement du Canada, à perpétuité, le libre usage d'une parcelle de 290 acres située sur la crête de Vimy pour en faire un parc commémoratif, et 11 ans après que la construction effective ait commencé, le Monument commémoratif du Canada à Vimy est finalement prêt à servir aux fins pour lesquelles il a été conçu, soit un monument commémorant les morts mais pour les vivants.(Dévoilement du Monument commémoratif du Canada à Vimy – pèlerins rassemblés devant le monument après la cérémonie. Bibliothèque et Archives Canada.)

Le 26 juillet 1936, le monument a été inauguré et la Figure représentant le Canada dévoilée par le Roi Édouard VIII en personne...(Dévoilement du Monument commémoratif du Canada à Vimy par Sa Majesté le Roi. Bibliothèque et Archives Canada/Musée des beaux-arts du Canada.)

...devant une foule compacte de Canadiens, de Français et de Britanniques.(Dévoilement du Monument commémoratif du Canada à Vimy par Sa Majesté le Roi Édouard VIII No 1. Bibliothèque et Archives Canada.)

Les points noirs autour du monument ne sont pas des arbres (le secteur n'était pas encore complètement reboisé en 1936), ils représentent des personnes!(Vue aérienne du dévoilement du Monument commémoratif du Canada à Vimy. Bibliothèque et Archives Canada.)

Le cérémonie, au cours de laquelle des militaires français et canadiens s'alignent de part et d'autre de la large allée qui mène les dignitaires à la terrasse sur laquelle est érigé le monument, s'est tenue en grande pompe.(Dévoilement du Monument commémoratif du Canada à Vimy. Bibliothèque et Archives Canada.)

Parmi les milliers de gens rassemblés pour l'événement, plus de 3 000 anciens combattants canadiens (venus prendre part à la cérémonie dans le cadre d'un pèlerinage officiel organisé par le Canada) occupaient fièrement la place d'honneur dans l'amphithéâtre, sous le regard des membres de leur famille installés sur les pentes. M. Saburo Shinobu, un membre de la section japonaise de la délégation de la Légion royale canadienne, décrit l'événement :« Le monarche britannique est arrivé à 14 h 15. Il est demeuré sur la plate-forme pendant que l'on jouait l'hymne nationale britannique et le O Canada, tandis que les canons, en position plus bas dans la vallée, derrière le promontoire appelé « Le Bourgeon », saluaient dans un bruit de tonnerre [...]. Il est ensuite descendu dans l'amphithéâtre et a inspecté les rangs des anciens combattants [...], adressant la parole à ceux qui étaient aveugles ou mutilés [...]. À l'ouest, le vrombissement des aéronefs annonçait l'arrivée de deux escadrons de l'Aviation royale du Canada. Survolant le monument à basse altitude dans un bruit assourdissant, les pilotes faisaient osciller leurs appareils en guise de salut. Ce fut vraiment un spectacle étonnant. » Saburo Shinobu, section japonaise de la Légion royale canadienne.

Dans les premiers rangs de la foule se tenaient également deux femmes dont l'histoire est un véritable monument aux sacrifices qu'elles ont dû s'imposer : M^me Wood, qui a perdu 2 de ses fils qui étaient tous soldats, et M^meHall, qui portait la Croix de Victoria décernée à son fils tombé au combat.(M^me Wood. Bibliothèque et Archives Canada/Musée des beaux-arts du Canada.)

Le Roi a pris le temps de s'arrêter pour rencontrer ces deux femmes dont les fils incarnent la véritable raison d'être de cette cérémonie et du monument comme tel, avant de conclure :« Ici aujourd'hui, la paix règne et l'espoir se rétablit. En dédiant ce monument commémoratif à nos camarades tombés au champ d'honneur, nos pensées s'attardent plutôt à la splendeur de leur sacrifice et à la consécration de notre amour pour eux qu'à la canonnade qui s'est abattue il y a une vingtaine d'années sur cette crête. C'est dans cet esprit, et dans un esprit de reconnaissance pour l'exemple de respect envers leur dévotion et de fierté envers leur camaraderie, que je dévoile ce monument érigé à la mémoire des morts canadiens. »Sa Majesté le Roi Édouard VIII « Le service n'a duré qu'une heure, mais jamais personne n'avait assisté à une cérémonie plus solennelle ou plus émouvante » Saburo Shinobu, section japonaise de la Légion royale canadienne (Sa Majesté le Roi Édouard VIII accueillant M^me A. Woods. Bibliothèque et Archives Canada/Musée des beaux-arts du Canada.)

Les militaires avaient honoré leurs morts depuis fort longtemps et, bien qu'ils l'aient également fait dans l'intimité de leur coeur, les civils canadiens pouvaient maintenant exprimer l'étendue du sentiment de perte qu'ils ressentaient grâce à un puissant symbole vivant.(Dévoilement du Monument commémoratif du Canada à Vimy par Sa Majesté le Roi Édouard VIII No 2. Bibliothèque et Archives Canada/Musée des beaux-arts du Canada.)