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Alex Louie

À 18 ans, Alex Louie, qui travaillait dur dans une usine de pâte à papier de la Colombie-Britannique, s'est enrôlé volontairement dans la force active et a suivi aux Indes un programme d'entraînement pour être parachuté derrière les lignes ennemies dans le cadre d'opérations de l'armée britannique.

Vancouver, Colombie-Britannique

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Seconde Guerre mondiale
Alex Louie - Courtesy of the Chinese Canadian Military Museum

Table des matières


  1. Vidéo
  2. Lieu de service

Vidéo

Cette vidéo n'est disponible qu'en anglais. La transcription en français se trouve ci-dessous.

HTML5 Transcription

[Ramona Mar (Intervieweuse)] Dans les années 30, Alex Louie ne rêvait pas d'une vie meilleure.

Ses années d'adolescence passées dans une usine de

fabrication de pâte à papier de la Colombie-Britannique n'avaient pas été une époque heureuse.

[Alex Louie (Interviewé)] C'était très triste, je ne sais pas je ne sais pas comment décrire ça mais c'était tellement décevant à l'époque,

on ne savait pas de quoi l'avenir serait fait; on ne savait pas ce qui allait arriver le lendemain.

[Ramona] So you didn’t even dare dream of what you could do.

[Alex] On ne pouvait pas rêver, on ne pouvait rien faire.

On n'avait pas d'argent, on n'avait pas étudié et si on avait étudié on ne pouvait pas trouver de travail.

Beaucoup de gens finissaient l'école secondaire, finissaient l'université ici, ils n'arrivaient pas à trouver d'emploi, vous savez certains de mes amis vous savez.

Alors, alors j'ai travaillé là jusqu'à ma conscription dans l'armée.

[Ramona] Alex, qu'est-ce que vous avez pensé quand vous avec reçu cet appel sous les drapeaux pour aller vous battre?

[Alex] À 20 ans, on est adulte, quand on a 18 ans on manque d'expérience vous savez alors, on suit simplement, en fait on suit les plus vieux.

J'ai simplement trouvé un troupeau à suivre, j'étais trop jeune à ce moment-là pour en savoir beaucoup;

je ne connaissais rien de la politique. ...

Bien des gens pensent que s'engager volontairement c'est simplement se porter volontaire pour entrer dans l'armée, mais ce n'était pas ça.

Volontaire, le mot volontaire veut dire qu'on pouvait entrer dans la force active que vous,

qu'on pouvait vous envoyer n'importe où, ou qu'on pouvait rester au Canada pour en défendre le territoire; on restait au pays.

Si on se portait volontaire pour la force active, on avait un insigne sur notre manche avec la lettre « G » dessus et on ne voulait pas porter l'uniforme sans cet. ...

[Ramona] Je pense que...

[Alex] Et on ressentait tous la même chose parce que si on allait porter un uniforme,

on pouvait également le faire savoir aux gens, surtout aux Blancs.

On devait leur faire savoir que, vous savez, on était, hé on était fonceurs, on était prêts à se battre, comprenez?

[Ramona] Comment vous êtes-vous senti lorsque vous avez endossé cet uniforme pour la première fois?

[Alex] Oh, c'était quelque chose que j'ai juste, le porter c'est assez dur à décrire.

Lorsqu'on est l'objet de discrimination et qu'on porte un uniforme, on a, j'ai, et on se sent à égalité.

On se sentait, vous savez, on se sentait à égalité, eh! il n'y avait maintenant plus personne de mieux que moi comprenez?

[Ramona] On a envoyé Alex suivre le programme d'entraînement de base à Westaskwin, en Alberta.

Au moment où Alex terminait ce programme, l'occupation par les Japonais du Sud-Est asiatique

signifiait qu'on recherchait en fait des Sino-Canadiens pour participer à l'effort de guerre.

Alex s'est retrouvé affecté à une mission qui l'a amené aux Indes.

Il s'agissait d'aller derrière les lignes ennemies sur le théâtre d'opérations asiatique avec la British Force (la force britannique) 136.

[Alex] On a eu besoin de gens comme nous capables de, qui étaient bilingues, euh et on pouvait organiser la guérilla.

Notre travail consistait à aller en sous-marin ou à nous faire parachuter derrière les lignes ennemies.

On nous enseignait la démolition euh et le code Morse,

on était supposé entrer en contact les uns avec les autres vous savez de façon à ce qu'ils ne sachent pas où on était.

Et on était censé pendant ce temps-là faire la guérilla. Alors quand les Japonais ont battu en retraite,

vous savez, ils ne pouvaient pas se replier parce qu'on avait la guérilla sous nos sous nos ordres.

[Ramona] La période d'entraînement aux Indes a dû être énormément angoissante et presque effrayante pour vous,

et puis en même temps vous avez aussi vécu de bons moments parce que vous étiez avec vos copains!

[Alex] Bien en fait on ne connaissait rien de mieux; on y allait de toute façon, on allait avec le groupe comprenez?

Mais mes deux oncles ont été parachutés quand je suis arrivé là,

et euh j'avais deux bons amis à moi, euh Poon Wong et Larry Wong et son frère Ted. ...

... De toute façon quand je quand je suis arrivé là, arrivé là, la première personne que j'ai rencontrée était mon bon ami Poon; euh il est mort depuis.

Il m'a dit, « Qu'est-ce que tu fais ici? » Il m'a dit, « La guerre risque de durer encore cinq ans ».

J'ai dit « Sainte Nitouche, je ne m'en rendais pas compte ».

Et ensuite croyez-le ou non quand je suis rentré, je me suis mis à prier; je ne suis pas religieux.

Je ne suis pas croyant, je ne pratique en fait aucune religion,

mais je pense que les gens prient j'imagine quand ils ont des problèmes ou qu'ils pensent qu'ils en ont.

[Ramona] Donc vous n'avez jamais eu à combattre, vous n'avez jamais eu à sauter en parachute en territoire ennemi

parce que la guerre a pris fin avant que vous soyez censé y aller?

[Alex] Je pense que nous nous considérons chanceux ou ce que vous voulez.

Euh s'il y avait eu la conscription, si on était Canadien et on avait été appelé sous les drapeaux plus tôt il y aurait eu beaucoup de pertes;

beaucoup d'entre nous n'en seraient pas revenus.

De sorte qu'il n'y en eu que deux ou trois douzaines, peut-être deux, trois douzaines qui sont allées au front; pas tant que ça parmi nous.

[Ramona] La guerre pour Alex s'est avérée un tremplin vers l'égalité.

De retour à Vancouver après la guerre, Alex allait finalement y devenir un exploitant de restaurant-club de nuit prospère,

y ouvrant le premier smorgasbord du Chinatown,

une entreprise à laquelle il n'aurait pas pensé à l'époque où il travaillait dans une usine de fabrication de pâte à papier. Imprésario naturel,

Alex ramenait régulièrement de Los Angeles et de Las Vegas des acteurs à son restaurant-théâtre Marco Polo.

L'époque de la misère noire, de la discrimination et de la guerre est loin dernière lui et pour Alex Louie, la vie est ... rose.

[Alex] Je ne peux pas imaginer une meilleure vie aujourd'hui; J'veux dire je suis je suis satisfait et vois tous mes petits-enfants grandir.

Je ne pense pas je ne pense pas, je ne pense pas que la vie de qui que ce soit peut être plus heureuse que la mienne aujourd'hui.

Alex Louie à Wetaskiwin en 1945 (rangée du fond, à l'extrême droite).

Alex Louie dans la photo de groupe prise lors du 14e anniversaire de l'Association canadienne des anciens combattants chinois


Lieu de service

Photo d'Alex Louie gracieuseté du Chinese Canadian Military Museum

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