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Denis Allaire

Après avoir fait le pari de s'enrôler dans les Forces armées canadiennes, Denis Allaire a fait face aux réalités des conflits en Croatie, au Rwanda et en Bosnie.

Timmins, Ontario


Balkans Rwanda

Monsieur Denis Allaire est né le 25 décembre 1962 à Timmins, en Ontario. Il était un jeune homme lorsqu'il a fait le pari de s'enrôler dans les forces armées. Il se souvient de cette décision comme une démarche égoïste motivée par des raisons financières et de sécurité. Il a suivi une formation de technicien médical à Cornwallis, une formation en cours d'emploi à Trenton, puis une formation de six mois à l'École de médecine de la Base des Forces canadiennes Borden. M. Allaire s'est ensuite joint à la 5e Division d'ambulance de campagne à titre de technicien médical de l'armée. Son premier déploiement outre-mer a eu lieu en 1993 en Croatie, puis au Rwanda, et ensuite en Bosnie à deux reprises. Après 24 ans de service, il a été libéré des forces militaires. M. Allaire a pris sa retraite avec un grand sentiment de fierté par rapport à sa contribution et il est reconnaissant d'avoir pris la décision de s'enrôler dans les Forces armées canadiennes.


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Premier contact avec la réalité de la guerre - HTML5 Transcription

Tout d’abord, je me suis porté volontaire pour aller là-bas. J’avais le choix et, lorsqu’on est un jeune militaire, on souhaite vivre des expériences. Je me souviens du choc culturel que j’ai vécu quand j’ai atterri à Zagreb, à l’aéroport. À ce moment-là, nous n’avions pas encore vu les effets de la guerre. Même depuis les airs, nous n’avions pas vu grand-chose parce que Zagreb est dans une vallée et qu’il y a des montagnes tout autour. Nous avons atterri à l’aéroport et nous avons ensuite franchi les douanes, aussi bizarre que ce soit. Nous sommes montés dans nos autobus, puis nous avons commencé à traverser la ville, et je pense que c’est à environ un kilomètre de l’aéroport quej’ai eu mon premier contact avec la réalité de la guerre. Nous avons vu une maison qui était totalement intacte, alors qu’une autre avait totalement explosé et que la suivante était intacte. Je me souviens de la séance d’information que nous avions reçue au sujet du nettoyage ethnique. J’imagine que cette maison pouvait être celle d’une famille serbe, et j’ai alors pris conscience de la situation. Et plus loin sur la route, qui ressemblait à la route 401, nous sommes descendus dans une ville dont j’ai oublié le nom, et nous nous sommes dirigés vers Daruvar je crois. Alors nous avons vu des véhicules blindés de l’ancienne armée yougoslave qui avaient explosé et qui étaient sur le côté, et la tristesse a commencé à me gagner. À peine 72 heures auparavant, j’étais à Winnipeg et je vivais en territoire canadien. Je me suis dit: «Bon sang, c’est réel?» C’était surréaliste pendant la première partie du déplacement, et lorsque nous sommes arrivés à Daruvar, notre PSU n’était pas sur la base en soi. Nous étions dans une école qui faisait office d’orphelinat, et le PSU occupait un quart du bâtiment. Nous vivions en quelque sorte dans la banlieue de Daruvar, ce qui nous permettait de voir beaucoup de résidents locaux. Le soir, si nous allions faire un jogging ou autrechose du genre, nous devions évidemment être accompagnés d’un soldat armé, et nous étions limités à une petite zone où nous voyions les maisons, lestrous dans les murs de ciment causés par les obus et les coups de feu, les véhicules qui avaient explosé. Il m’a fallu quelques semaines pour m’adapter àcette région, qui ne ressemblait en rien au Canada. On ne devait pas marcher sur l’herbe en raison des pièges et des mines terrestres. Toute cette nouvelle réalité nécessite une période d’adaptation, puis, lorsqu’on revient au Canada au milieu de notre déploiement pour une période de repos et de récupération, on voit des gens marcher sur l’herbe et on voit les maisons, et il faut à nouveau s’adapter. Bon sang, c’est comme si on arrivait d’une autre planète.


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