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Benoît Duval

Benoît Duval est né le 4 avril 1923, à Tourville (Québec). Il s’est enrôlé avec le Royal 22e Régiment à Valcartier, alors qu’il n’avait que 16 ans. Il a passé les années de la Seconde Guerre mondiale à traverser l'océan Atlantique dans des convois pour assurer la sécurité des navires marchands durant la bataille de l’Atlantique.

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Benoît Duval
Crédit Photo: Stephane Geufroi- Ouest France

Alors qu’il n’avait que 16 ans, Benoît Duval avait déjà le désir de l’aventure. Il avait réussi à s’engager dans le Royal 22e Régiment à Valcartier en mentant sur son âge, afin de satisfaire aux exigences d’enrôlement et de contribuer à l’effort de guerre.

Il est demeuré avec les Forces terrestres pour une période d’environ six mois, avant de quitter cette composante pour servir dans la Marine royale canadienne, en tant que mécanicien de 1re classe à bord du NCSM Gatineau.

« Chaque fois qu’on avait un signal qui détectait un sous-marin, fallait partir après. Mais, les sous-marins étaient aussi fins que nous autres. »

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Marine royale canadienne protégeait les convois alliés menacés d’être attaqués et coulés par la flotte allemande. Ils transportaient les biens commerciaux tels que de la nourriture, le pétrole et les armes d’un côté de l'océan Atlantique à l’autre.

« Chaque fois qu’on avait un signal qui détectait un sous-marin, fallait partir après. Mais, les sous-marins étaient aussi fins que nous autres. Ils avaient des moyens de se protéger contre nous autres. Puis, ils avaient les moyens de nous attaquer aussi », explique-t-il.

Cette menace sous-marine décrit bien la bataille de l'Atlantique, soit la plus longue bataille de la Seconde Guerre mondiale. Le Canada y a joué un rôle fondamental. Pour les Alliés, il était question d’assurer le transport ininterrompu des troupes et de maintenir la chaîne d’approvisionnement de marchandises entre l’Amérique du Nord et l’Europe, tandis que les Allemands tentaient de couper ces lignes de ravitaillement. Pour y arriver, des sous-marins appelés U-boot et d’autres bâtiments de guerre patrouillaient l’océan Atlantique dans le but de couler les navires de transport alliés.

« Ça pouvait être de jour, de nuit, n’importe quand, parce que les sous-marins s’infiltraient dans le convoi de bateaux marchands, puis montaient entre les bateaux et attendaient la nuit. Puis après ça, quand la nuit arrivait, ils avaient tous le loisir de lancer des torpilles à droite et à gauche, et couler le nombre de navires qu’ils voulaient. »

Les attaques des sous-marins allemands ont fait de nombreuses victimes durant la bataille de l'Atlantique. Benoît Duval se rappelle avoir vu des pétroliers brûler après des attaques de sous-marins. De leur navire, lui et ses camarades apercevaient ces hommes qui, tentant d’échapper à la mort, sautaient du pétrolier pour ensuite être dévorés par les flammes qui recouvraient l’eau.

« On a pris la plupart de l’équipage prisonnier sur notre navire et nous, on a envoyé quelqu’un sur le sous-marin pour le ramener à Terre-Neuve. »

Le travail de marin était sans doute dangereux, mais non sans ses avantages. Contrairement à de nombreux soldats déployés en Europe qui passaient de longues périodes sans voir familles ou amis, Benoît Duval pouvait rentrer chez lui pendant quelques jours entre chaque traversée.

Alors qu’il effectuait sa dernière traversée en mai 1945, le navire auquel il était affecté, le NCSM Victoriaville, a reçu l'ordre de quitter le convoi pour intercepter et monter à bord du sous-marin allemand U-190.

« Le U-190 s’en venait vers l’Europe pour nous couler, mais après que l’Amiral a donné l’ordre de cesser le feu, ils ne pouvaient plus rien faire, donc ils se sont rendus à nous. On a pris la plupart de l’équipage prisonnier sur notre navire et nous, on a envoyé quelqu’un sur le sous-marin pour le ramener à Terre-Neuve. »

George Chow, Early Kennedy, Jean Trempe et Benoît Duval (de gauche à droit) figurent parmi les vétérans du jour J et de la bataille de Normandie qui ont assisté au dévoilement du monument.

Peu de temps avant, le U-190 avait coulé le dragueur de mines NCSM Esquimalt, le dernier navire de guerre canadien coulé durant la Seconde Guerre mondiale.

« Ils avaient coulé un dernier navire canadien près d’Halifax, près de l’île de Sable, et on avait perdu une quarantaine d’hommes cette fois-là, mais nous autres, on ne le savait pas et c’est pour ça qu’on a accepté le rendez-vous. »

Ce dorénavant célèbre rendez-vous entre le NCSM Esquimalt et le U-190 a signalé la fin de la bataille de l’Atlantique et de la Seconde Guerre mondiale.

C'est dans le même esprit d'aventure que M. Duval, accompagné de sa fille, est retourné en France pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en 2019, pour commémorer le 75e anniversaire du jour J et de la bataille de Normandie au sein de la délégation du gouvernement du Canada.

En honneur du 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Benoît Duval est notre Visage de la liberté. Vous pouvez aussi le laisser vous raconter son histoire en écoutant son épisode de notre balado Visages de la liberté.

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