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Aviatrice-chef (à la retraite) Eugénie (Frankie) Turner

« J’ai été joyeusement surprise lorsqu’on m’a demandé de participer au 75e anniversaire du jour J. Quel honneur. »

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Aviatrice-chef (Retraitée) Eugénie (Frankie) Turner

Cette année, à l’âge de 96 ans, Eugénie (Frankie) Turner se rendra à Juno Beach le 6 juin 2019 accompagnée d’autres vétérans du jour J et de la bataille de Normandie.

« Quand j’ai su à propos de la guerre, j’ai tout de suite voulu aider. »

Eugénie est née à Saint‑Polycarpe, au Québec, le 30 novembre 1922. Lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté, les Forces armées canadiennes ne recrutaient pas activement les femmes pour le service militaire. Eugénie a trouvé cette période difficile, car elle voulait vraiment contribuer à l’effort de guerre. « Quand j’ai su à propos de la guerre, j’ai tout de suite voulu aider. » Lorsque l’Aviation royale canadienne (ARC) a commencé à recruter des femmes en 1942, Eugénie a décidé que c’était ce qu’elle voulait et qu’elle devait s’y enrôler.

Eugénie s’est enrôlée dans la division féminine de l’ARC le 8 octobre 1942. Elle n’avait alors que 19 ans. Elle a fait son entraînement de base à la station de l’ARC de Rockcliffe, en Ontario, avant de joindre le 6e groupe du Bomber Command. Elle a d’abord été assignée à Gander Bay, à Terre‑Neuve, où elle a travaillé comme opératrice de téléscripteur. Elle se rappelle que « c’était très intéressant, car, à ce moment-là, tous les bombardiers et les aéronefs qui devaient aller outre-mer arrêtaient à Gander Bay pour faire le plein et se préparer pour le trajet ». Elle a donc eu l’occasion de voir tous les bombardiers et tous les nouveaux avions et de voler à bord de quelques-uns d’entre eux.

« C’était une expérience incroyable, nous avons été pris dans une terrible tempête en chemin. Après quatre jours de tempête, nous nous sommes aperçus que nous étions seuls; nous avions perdu le convoi et nous étions maintenant seuls... »

En décembre 1943, Eugénie a été envoyée outre-mer. Elle se souvient très bien de sa traversée de l’Atlantique. « C’était une expérience incroyable, raconte-t-elle, nous avons été pris dans une terrible tempête en chemin. Après quatre jours de tempête, nous nous sommes aperçus que nous étions seuls; nous avions perdu le convoi et nous étions maintenant seuls. Ça nous a toutefois pris huit jours pour arriver en Angleterre. » À son arrivée, Eugénie a été affectée à la station de l’ARC à Linton‑on‑Ouse, dans le comté de Yorkshire. Pendant près de deux ans, elle y a joué des rôles très importants, notamment en communication par téléscripteur, en décodage de messages et en préparation de renseignements pour les séances d’information opérationnelles du personnel navigant.

Eugénie était principalement responsable de deux escadrons (408 et 426), qui comportaient chacun 15 bombardiers. Durant le jour J, elle est restée au poste pendant 24 heures d’affilée pour s’assurer que les opérations des escadrons suivaient l’évolution de la situation. Elle et les membres de sa base ont été officiellement félicités pour leur travail de communication durant le jour J. Elle a servi jusqu’au 14 juillet 1945 et a été libérée des Forces armées au grade d’aviatrice-chef.

Pour son service, Eugénie a reçu la Médaille de la Défense et la Médaille de la guerre de 1939‑1945. Elle a également reçu la Médaille canadienne du volontaire, la barrette du Bomber Command et une agrafe en argent pour souligner son service outre-mer.

Elle a épousé son mari Harold Turner le 24 mars 1945 à York, en Angleterre. Un an après leur retour au Canada, ils ont déménagé à Lachine, au Québec, pour fonder une famille. Ils ont eu cinq enfants (une fille et quatre fils). En 1962, la famille a déménagé en Californie. Le mari d’Eugénie a travaillé pour General Electric Company tandis qu’Eugénie, mettant en pratique son expérience comme secrétaire bilingue, a travaillé comme instructrice dans une école de commerce. Après le décès de son mari, Eugénie a décidé de revenir au Canada; elle habite maintenant à Kelowna, en Colombie‑Britannique.

Eugénie a maintenant 96 ans. Elle laisse un riche patrimoine à sa grande famille, composée de 15 petits-enfants, de 19 arrière-petits-enfants et d’un arrière-arrière-petit-fils, âgé de quatre mois. Souvent, elle fait du bénévolat auprès de la Légion royale canadienne à Kelowna, de la 883e Escadre de l’Association de l’Aviation royale canadienne et du Musée militaire de l’Okanagan.

À l’occasion du 75e anniversaire du jour J et de la bataille de Normandie, Eugénie Turner est l’un de nos Visages de la liberté. Elle participera à des cérémonies commémoratives jusqu’au 6 juin.


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