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Adjudant (à la retraite) George Couture

Soixante-dix-sept ans après le début de sa carrière militaire, George Couture s’est retrouvé au Quai 21 et s’est rappelé l’une des dernières fois où il s’y trouvait. Il s’apprêtait alors à monter, avec son frère cadet, à bord d’un navire de transport de troupes en partance pour l’Europe et la guerre.

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Adjudant (à la retraite) George Couture

« Je suis arrivé au Quai 21, sous le couvert de la nuit et sous le voile du secret, pour monter à bord du paquebot Île de France. Nous avons été tenus dans l’ignorance pendant six jours avant d’arriver en Écosse », se souvient George Couture. Cela n’est qu’une partie de l’histoire que George Couture a écrite sur une étiquette lors d’une activité tenue à Halifax pour souligner le 75e anniversaire du jour J et de la bataille de Normandie en juin dernier.

« C’était très gentil de la part du gouvernement d’organiser quelque chose pour nous à Halifax. Cela m’a beaucoup plu », a-t-il dit plus tard lorsqu’il a été interrogé à propos de l’activité. « Ils m’ont pris par surprise lorsqu’ils m’ont donné des fleurs à mettre dans la botte… En tant que soldat, je n’ai jamais eu de fleurs pour faire quoi que ce soit avec. »

« C’était assez dur pour les nerfs de voir ça. »

Le matin du 6  juin 1944, au jour J, George Couture était à bord d’un navire dans la Manche, se préparant à débarquer sur la côte de Normandie. « Une messe a été célébrée tôt ce matin-là, et on pouvait voir au loin tous ces navires. »

George Couture a expliqué qu’il regardait les soldats embarquer dans les bateaux d’assaut en attendant son tour. « Ils ont jeté un filet d’embarquement par-dessus bord depuis le gros bateau pour essayer de nous faire passer aux petits bâtiments. Certains hommes sont tombés à la mer ou sont tombés entre les bateaux et ont été écrasés. C’était assez dur pour les nerfs de voir ça. »

Après avoir débarqué en France, la compagnie de George Couture s’est frayée un chemin vers l’intérieur des terres en sécurisant ses positions dans la campagne. Il n’était là que depuis trois jours lorsque son camarade Jack Chemeracki et lui furent faits prisonniers de guerre.

Ils voyageaient dans un camion avec quatre autres soldats lorsqu’ils ont été touchés par un obus. « Les Allemands n’étaient qu’à quelques centaines de mètres de là, de l’autre côté de la voie ferrée, dit Couture. Deux d’entre eux ont rampé et ont tiré sur les gars qui avaient été gravement blessés. Ils allaient tirer sur Jack parce qu’il avait une blessure à la tête, mais j’ai pansé sa plaie et j’ai pris soin de lui. »

« J’étais sale, épuisé et je pesais à peine plus de 100 livres quand j’ai été libéré. »

La libération n’est survenue qu’après qu’il eut été contraint, avec des milliers d’autres prisonniers de guerre, de marcher des kilomètres dans ce qui est maintenant connu sous le nom de Marches de la mort. « J’étais sale, épuisé et je pesais à peine plus de 100 livres quand j’ai été libéré. Il m’a fallu beaucoup de temps pour me rétablir à l’hôpital », dit-il.

George Couture est revenu au Canada en 1945 et est demeuré dans l’armée. « Bien, vous savez, j’en ai fait une carrière. »

Il a passé 15 mois en Corée en tant que membre des forces des Nations Unies de 1952 à 1953 et a ensuite fait partie d’une force de maintien de la paix des Nations Unies à Chypre. Quelques années plus tard, ses fils ont également servi à Chypre.

« Mes garçons étaient tous les deux à Chypre sur l’aéroporté Princess Patricia lorsque les Turcs ont envahi le pays, alors ils étaient au milieu du combat, explique-t-il. Ils ont survécu. »

Lorsqu’il a pris sa retraite en 1972, l’adjudant Couture comptait 30 années de service au sein des Forces, au cours desquelles il a participé à la Seconde Guerre mondiale et à la guerre de Corée.

Pour son service militaire, George Couture s’est vu décerner l’Étoile France-Allemagne, la Médaille canadienne de Corée, la Médaille du service des Nations Unies (Corée), la décoration des Nations Unies à Chypre et la décoration des Forces canadiennes avec agrafe.

Dans le cadre des célébrations du 75e anniversaire du jour J et de la bataille de Normandie, George Couture est l’un de nos Visages de la liberté. Il a participé à des cérémonies commémoratives à Halifax en tant que membre de notre délégation.


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