Sélection de la langue


Recherche sur veterans.gc.ca

Sergent Ghislain Cotton, CD

En juin 2019, le sergent Ghislain Cotton a humblement et fièrement représenté les membres des FAC issus des Premières Nations, des Métis et des Inuits en tant que porteur du bâton à exploits. Tout comme lui, ses deux fils aînés suivent les traces de son père et de son grand-père maternel en portant l’uniforme. Ils perpétuent cette tradition familiale. Le Sgt Cotton a récemment accepté le rôle de porteur du bâton à exploits à l’occasion du 75e anniversaire de la campagne d’Italie.

Partager cet article sur:
Le porteur du bâton à exploits, le Sgt Cotton, lors du 75e anniversaire du jour J et de la bataille de Normandie, en France (photo : Tech Images du MDN)

Le sergent Ghislain Cotton est né le 9 février 1970 à Loretteville, au Québec. Son père, Jean Charles Cotton, est d’ascendance écossaise et irlandaise et sa mère, Micheline Bond, est issue des Premières Nations Atikamekw et Wendat. Sa famille a vécu partout au Canada et en Europe. Son père s’est enrôlé en 1964 et a d’abord servi comme fantassin dans le Royal 22e Régiment. Il a pris une courte pause des forces armées pour aider sa famille en tant que pêcheur à Rivière-au-Renard. Au début des années 1970, il a rejoint les forces armées pour poursuivre sa passion en tant que spécialiste du renseignement.

« Je soupçonne mon père de s’être servi de notre famille comme “excuse” pour recueillir des renseignements, car des arrière-plans obscurs, tels que des antennes de communication, apparaissent dans certaines photos. »
L’adjudant Jean-Charles Cotton présente à son fils, le soldat Ghislain Cotton

De gauche à droite : L’adjudant Jean-Charles Cotton présente à son fils, le soldat Ghislain Cotton, son certificat de qualification militaire de base à Saint-Jean-sur-Richelieu, en novembre 1989.

Le Sgt Cotton a passé ses plus belles années d’enfance à Lahr, en Allemagne. Au cours de son affectation de cinq ans à Lahr, son père a pris de nombreuses photos de famille de leurs mini « vacances » en Europe. Le Sgt Cotton affirme aujourd’hui : « Je soupçonne mon père de s’être servi de notre famille comme “excuse” pour recueillir des renseignements, car des arrière-plans obscurs, tels que des antennes de communication, apparaissent dans certaines photos. »

Pendant sa jeunesse, il s’est fait raconter par sa mère quelques histoires sur son grand-père, Irené Bond, qui a servi dans la marine marchande pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a navigué à bord de navires transportant des munitions et des approvisionnements de Québec à Halifax, et a traversé l’Atlantique à quelques reprises jusqu’au Royaume-Uni. « Je sais peu de choses sur le service de mon grand-père, car ma mère a grandi dans un couvent et avait peu de contacts avec lui », explique le Sgt Cotton. « Il est mort quand j’étais adolescent. » Sa mère s’est inspirée de ses traditions et de ses enseignements autochtones lorsque lui et ses frères étaient malades. « Plutôt que de raconter des histoires », dit-il, « elle s’approvisionnait toujours en ingrédients dans la forêt pour nous faire des remèdes naturels. »

Le Sgt Cotton s’est enrôlé dans les FAC le 31 août 1989, à Chicoutimi. Il a suivi la formation de technicien en photographie NQ5 à Halifax. Il a pris des photos lors d’événements, d’incidents ou d’enquêtes à bord de nombreux navires, y compris un sous-marin (ironiquement, le NCSM Ojibwa). Il a poursuivi sa carrière en relations publiques et en photographie partout au Canada. Il a filmé les inondations du Saguenay de 1996 au Québec à partir d’un hélicoptère Griffon et a pris des photos d’enquête de l’écrasement du CF18 à Iqaluit en 1998. Le Sgt Cotton a travaillé à la production, à l’impression, à la retouche, au traitement et à la création d’images numériques à l’Unité de photographie des FAC à Ottawa. Il a été affecté au Quartier général de la Défense nationale après les attaques terroristes du 11 septembre 2001.

Promu en 2003, le caporal-chef Cotton a enseigné à l’école de photographie des FAC à Borden et à l’École de leadership et de recrues des Forces canadiennes à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, en 2010. Il a été promu sergent en 2016 et, depuis, il est affecté au détachement de recrutement des FAC à Sudbury, en Ontario.

« Je dirais que c’est plus qu’un honneur, car c’est aussi un privilège… et une grande leçon d’humilité… de représenter tous les membres des FAC issus des peuples des Premières Nations, des Métis et des Inuits. »

Il est très engagé auprès de la communauté de la Première Nation ojibwée à Sudbury. « Cela fait vraiment du bien à ma famille et à moi de me reconnecter avec mes racines autochtones et d’apprendre à les connaître », souligne t-il. Ce printemps, il est resté bouche bée lorsqu’on lui a offert le rôle de porteur du bâton à exploits pour des activités officielles soulignant le 75e anniversaire du jour J et de la bataille de Normandie à l’étranger. « Je dirais que c’est plus qu’un honneur, car c’est aussi un privilège… et une grande leçon d’humilité… de représenter tous les membres des FAC issus des peuples des Premières Nations, des Métis et des Inuits », explique t-il. Le sergent Cotton a récemment accepté d’assumer de nouveau ce rôle à l’occasion du 75e anniversaire de la campagne d’Italie.

Le Sgt Cotton accompagné de son épouse, Darlene Jeffreys, et de son fils Pierre-Alexandre

De gauche à droite : Le Sgt Cotton accompagné de son épouse, Darlene Jeffreys, et de son fils Pierre-Alexandre lors du pow-wow d’Atikameksheng, à l’été 2019.

« Sans mon épouse, Darlene, je ne serais jamais devenu ce que je suis aujourd’hui. Chaque soldat a besoin d’être entouré de personnes. Les vrais héros sont nos partenaires qui nous soutiennent. »

De ses 30 ans de service militaire, c’est le rôle de porteur du bâton à exploits qui a le plus marqué le Sgt Cotton. Mais ses années en uniforme sont parsemées de bons et de mauvais souvenirs. « Les gens s’attendent à ce que seuls ceux qui servent à l’extérieur du Canada vivent des atrocités. Nous les vivons ici aussi et ces souvenirs reviennent sans cesse – c’est pourquoi je pense toujours aux bons souvenirs. Cela aide », souligne t-il. « Sans mon épouse, Darlene, je ne serais jamais devenu ce que je suis aujourd’hui. Chaque soldat a besoin d’être entouré de personnes. Les vrais héros sont nos partenaires qui nous soutiennent. »

Ses fils perpétuent la tradition familiale du service militaire. Pierre Alexandre, officier d’infanterie à la retraite du 6e Bataillon, R2275eR, étudiera en sciences politiques internationales et pourrait devenir un agent du renseignement. Cet été, Sylvain a suivi le premier programme de formation de base des FAC à l’intention des Autochtones (le programme Grey Wolf) à titre de technicien en approvisionnement. Il compte « devenir un technicien en construction dans la Force régulière et aller dans des pays déchirés par la guerre pour aider à reconstruire leurs hôpitaux et leurs écoles. » Anthony, son troisième fils, souhaite devenir enseignant.

En l’honneur de la Semaine des vétérans, le Sgt Cotton représente sa famille et ses ancêtres en tant que Visage de la liberté. « J’apprécie vraiment cette semaine, car elle rend hommage à ceux qui ont servi ou qui servent actuellement, dit-il. Il est très important que tout le monde sache ce qui a été fait pour eux dans le passé afin que les générations futures aient un bon endroit pour vivre. »


Date de modification :