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Roland Lalonde

Roland Lalonde est né le 8 juillet 1923 à Ottawa, en Ontario. Il s’est enrôlé dans l’armée le 5 novembre 1942, à l’âge de 20 ans, car il voulait servir son pays. Trois de ses amis l’incitaient à se joindre à la marine comme eux, mais le natif d’Ottawa leur a dit qu’il était un « homme de terre ». M. Lalonde s’est donc joint au Corps royal canadien des magasins militaires en tant que commis-dactylo.

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Roland Lalonde

Après quelques mois d’instruction de base à Cornwall, en Ontario, M. Lalonde a appris qu’il allait être affecté en Angleterre à la fin de juillet.

Le moment n’était pas idéal : son mariage était prévu en août et sa fiancée refusait de changer leurs plans de mariage. Heureusement, M. Lalonde a réussi à retarder son départ et la cérémonie a eu lieu comme prévu le 5 août. Deux semaines plus tard, il était à bord d’un train en direction de Windsor, en Nouvelle-Écosse, avec 40 à 50 autres soldats de partout au pays. Après quelques jours dans la province maritime, Lalonde et ses camarades ont embarqué à bord du Queen Elizabeth I pour la longue traversée de l’Atlantique à destination d’Aldershot, en Angleterre.

Après deux semaines à Aldershot, M. Lalonde a été affecté au Dépôt de l’Ordonnance numéro cinq à Chilworth. À la suite du débarquement de Normandie, ce poste est devenu excédentaire, alors il est retourné à Aldershot. De là, il a été sélectionné pour aller en Italie, mais son déploiement a été retardé jusqu’à ce qu’il ait reçu tous ses vaccins. En août 1944, il est finalement arrivé sur la côte italienne, mais non pas sans difficulté. « On est arrivés à Naples, mais les Allemands avaient détruit le port de Naples. Complètement. Alors, on était obligés de débarquer du bateau avec des petits bateaux pour se rendre. »

« J’ai changé ma dactylo pour une .303, une carabine.»

À Avellino, en Italie, M. Lalonde a été affecté à la Compagnie C du Royal 22e Régiment. Il était heureux de se joindre à un régiment francophone. Toutefois, il n’a pas indiqué qu’il était commis-dactylo. « J’ai changé ma dactylo pour une .303, une carabine.», raconte-t-il. Son premier jour dans le Régiment n’a pas été facile. « On a eu un barrage de mortiers, de "Moaning Minnies" qu’ils appellent en anglais, et puis, c’était ma première journée et c’était pas un cadeau ça. Là, j’ai réalisé que j’avais fait une maudite erreur. »

M. Lalonde se rappelle le moment où tout le 22e Régiment s’est réuni à Piangipane, en Italie, pour la messe de Noël, suivie d’un festin. Au plaisir des soldats, ils ont reçu une bière Molson en cadeau pour le réveillon. M. Lalonde se souvient également de deux visites à Rome où le Régiment a rencontré le Pape. Il se souvient aussi d’avoir passé ses soirées dans un bistro local et d’avoir appris l’italien comme il le pouvait pour parler avec ses nouveaux amis italiens.

Octobre 1945

Le 22e Régiment a fini par être transféré à Port Giorgio, sur la mer Adriatique, où M. Lalonde a finalement pu se doucher. « J’avais pas pris de shower ou de bain, depuis quand j’ai laissé à Avellino. Il n’avait pas. Il n’y avait pas de moyen. On se lavait, mais quand on pouvait. » Son Régiment est ensuite allé en France, en Belgique et, finalement, à la Forêt Noire, en Allemagne, pour porter main-forte à la libération des Pays Bas.

« Ça revient continuellement, les horreurs qu’on a pu vivre là. Moi, j’ai 98 ans aujourd’hui, puis j’en souffre encore. »

Outre-mer, M. Lalonde a vécu de nombreux moments qui ont changé sa vie. Il a appris le décès de sa mère par courrier presque six mois plus tard. Il a également appris la naissance de sa fille des mois plus tard. Après avoir été témoin d’un évènement traumatique sur le champ de bataille, son major lui a dit « Roland, mets ça dans ta tête en arrière puis oublie ça », mais à ce jour, M. Lalonde vit encore avec un état de stress post-traumatique. « Ça s’oublie pas ces affaires-là. Ça revient continuellement, les horreurs qu’on a pu vivre là. Moi, j’ai 98 ans aujourd’hui, puis j’en souffre encore. »

À son retour au Canada, M. Lalonde a été transporté aux Plaines d’Abraham, à Québec, où il a été étonné de voir le nombre de personnes réunies pour célébrer le retour des soldats et la fin de la guerre. « On a paradé dans la ville de Québec. Pis c’est pas explicable, le monde qu’il y avait là. » Après avoir pris un drapeau, M. Lalonde a participé à un défilé de la victoire dans les rues. Un groupe de soldats s’est ensuite rendu à Montréal, où on leur a offert un déjeuner de célébration. Lorsqu’il est finalement arrivé à Ottawa, plus de 50 membres de sa famille et amis l’ont accueilli en le portant triomphalement sur leurs épaules et les célébrations ont continué pendant plus d’une semaine. Il était finalement de retour chez lui!

M. Lalonde lit l’Acte du Souvenir à la Cérémonie annuelle du Souvenir au Sénat pendant la Semaine des Vétérans 2019

M. Lalonde a par ailleurs poursuivi son service militaire après son retour d’Europe. Il a enchaîné deux contrats de cinq ans dans la Réserve de l'Armée canadienne avec la garde à pied du gouverneur général. À la fin des contrats, on lui a décerné la médaille de décoration des Forces canadiennes pour son service militaire en tant qu’adjudant.

Roland Lalonde a maintenant 98 ans. Il vit à Ottawa et représente encore fièrement les vétérans de la Seconde Guerre mondiale en participant à de nombreuses activités commémoratives et en prononçant des allocutions. Il est aussi membre de l'Association du Royal 22e.

En honneur du 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Roland Lalonde est le Visage de la liberté de cette semaine. Vous pouvez aussi le laisser vous raconter son histoire en écoutant son épisode de notre balado Visages de la liberté.

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