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Guylaine Lamoureux

Trouver une place en tant que femme dans l’armée

Kingston (Ontario)

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Un portrait de Guylaine Lamoureux durant son entrevue, 2019

S'est enrôlé

Enrôlement à Calgary (Alberta) : 1997

Métier

Technicienne dentaire

Affectations

  • NCSM PROVIDER: 1997
  • NCSM VILLE DE QUÉBEC : de 1998 à 2001
  • Halifax (Nouvelle-Écosse) : de 2001 à 2004
  • Bagotville (Québec) : de 2004 à 2008
  • Ottawa (Ontario) : de 2008 à 2013
  • Valcartier (Québec) : de 2013 à 2015
  • CISP Ottawa et Kingston (Ontario) : de 2015 à 2017
HTML5 Transcription

Anciens Combattants Canada

Guylaine Lamoureux

Je m’appelle l’adjudant-maître Guylaine Lamoureux.

J’ai servi 21 ans avec les Forces armées canadiennes.

J’ai commencé ma carrière comme agent de bord ou steward.

Ensuite, en 2001

je me suis en allée comme technicienne dentaire pour l’armée.

J’ai fait deux déploiements.

Comme femme, dans les Forces armées canadiennes, j’ai rencontré plusieurs défis.

Un, entre autres, c’était le fait que j’étais mère monoparentale.

Je ne voulais pas être mise à part des autres donc j’ai fait ce que j’avais à faire.

Je suis retournée à l’école afin d’être plus compétitive avec mes pairs.

Et puis ...j'ai aussi... je me portais volontaire pour aller enseigner à l’école,

pour faire plusieurs des exercices, les déploiements

afin de démontrer que ce n’est pas parce que j’étais une femme ou que j’étais une mère monoparentale

que je ne pouvais pas atteindre mes buts moi non plus.

Ma transition,

lorsque j’ai eu un diagnostic de santé mentale, ma transition elle était extrêmement difficile.

J’étais extrêmement déçue de moi-même.

J’avais honte d’avoir dit que je n’allais pas bien

parce que ça avait mis une halte à ma carrière.

J’espérais me rendre plus loin que le rang d’adjudant-maître.

C’est comme vivre un deuil.

Ça fait 21 ans que tu fais le même travail,

puis là, tout d’un coup, ils ne veulent plus de toi.

Puis là, on arrive dans le monde civil.

C’est quelque chose de complètement différent.

On n’est pas habitué.

On est habitué de se faire dire quoi faire, quoi manger, comment s’habiller.

Du jour au lendemain, il n’y a plus personne qui est là pour nous.

Le conseil que je pourrais donner afin de vous aider à passer à la transition,

c’est d’aller une journée à la fois.

Acceptez l’aide autour de vous. Apprenez à vous connaître.

parce que vous devez vivre avec la nouvelle personne que vous êtes devenue, avec vos blessures, avec la colère.

Apprenez à diriger la colère envers quelque chose d’autre.

Puis prenez soin de vous.

veterans.gc.ca

Gouvernement du Canada

Introduction

Guylaine Lamoureux s’est engagée dans la marine en 1997, à l’âge de 26 ans. Technicienne dentaire de de profession, Guylaine – Guy pour les intimes – a vu le service militaire comme une opportunité d’utiliser sa formation de façons nouvelles. Les 21 années qui ont suivi ont été tour à tour inspirantes, stimulantes, gratifiantes et déchirantes.

Photo de la remise des diplômes marquant la fin de l’instruction de base de Guylaine, 1997, St Jean (Québec)

« J’étais dans mon élément », dit Guy. « Quand j’ai suivi l’instruction de base en 1997, notre peloton a commencé avec 20 femmes et 40 hommes. Nous étions le peloton qui comptait le plus de femmes et nous nous entraidions tous, les femmes et les hommes. »

Après l’instruction de base, Guy a été affectée au NCSM PROVIDER. Pendant cette période, elle est tombée enceinte et a donné naissance à son fils, aujourd’hui âgé de 22 ans. C’est alors qu’elle a commencé à se rendre compte à quel point la vie militaire était différente pour les hommes et les femmes.

Guylaine avec son fils Max (un an à l’époque) à son retour à Halifax après un déploiement de l’OTAN d’une durée de trois mois dans la mer Adriatique en 1999

« Les attentes des femmes sont très différentes », dit Guy. Au cours de sa carrière militaire, elle « s’est portée volontaire pour enseigner dans les écoles, faire des exercices, effectuer des déploiements ». « Je voulais montrer que ce n’est pas parce que j’étais une femme, ou une mère seule, que je ne pouvais pas atteindre mes objectifs. »

Faire du bon travail par la voie du service

Guy est passée de la marine à l’armée après quatre ans. Elle a été déployée à trois reprises : une fois à bord du NCSM VILLE DE QUEBEC pour une mission de l’OTAN de trois mois dans la mer Adriatique; une fois en 2006 sur le navire de la marine américaine MERCY pour apporter de l’aide humanitaire en Indonésie; et une fois en 2010 pour fournir de l’aide à Haïti.

Guylaine avec ses camarades marins à Puerto Rico dans le cadre d’un déploiement de l’OTAN dans la mer Adriatique, 1999

Bien que chaque mission ait présenté des défis, Guy se souvient de ces moments comme étant exceptionnels. Dans un article qu’elle a écrit à propos de son déploiement en Indonésie, pour Le Vortex de Bagotville, Guy dit : « Cette mission, je la chérirai à jamais dans mon cœur ».

Mais le bien qui a découlé de son travail a continué à être contrebalancé par les défis qu’elle a dû relever en tant que femme dans l’armée.

Gravir les échelons

Guy a rapidement gravi les échelons. « Mais c’était une bataille constante », dit-elle. « Quand j’ai été mutée en dentisterie, c’était à très haute prédominance masculine. J’ai trouvé que la seule façon de m’égaler était d’en faire davantage. »

Le genre a souvent été pris en compte de manière subtile dans l’évolution de sa carrière. Il y en avait aussi d’autres, plus évidentes.

Portrait officiel de Guylaine, 2013. Pris à Valcartier (Québec)

« J’ai suivi des cours de formation en ligne au Collège militaire royal », explique-t-elle. Je me souviens qu’à l’époque, un homme, d’un rang supérieur au mien, m’a dit : "Oh, je n’ai pas ces cours." Et j’ai répondu : "Non, parce que vous n’y êtes pas obligé". Je devais faire en sorte que mon dossier soit encore plus attrayant auprès de la personne qui m’évaluerait au sein du comité. ». Guy a également fait un baccalauréat en psychologie pendant son affectation à Ottawa et à Valcartier de 2008 à 2015.

Réception d’un diagnostic

En 2014, après presque 19 ans de service, Guy a été diagnostiquée comme souffrant d’une blessure de stress opérationnel (BSO). La BSO est une classification relativement récente pour les problèmes de santé mentale liés au service militaire et aux traumatismes. Le diagnostic a mis fin prématurément à son service et a eu des répercussions sur ses études.

« Ma transition a été extrêmement difficile, dit-elle. Je n’étais pas prête à lâcher prise. J’ai toujours été poussée à aller de l’avant et je me disais : "Prends-toi en main, princesse". J’avais cela en moi. Je me disais : "C’est insensé, il ne te manque pas un membre". »

Guylaine recevant sa Décoration des Forces canadiennes du médecin général, 2009, Ottawa (Ontario)

Son diagnostic l’a empêchée de retourner dans son unité dentaire. Malgré sa formation supplémentaire et son profil linguistique, sa réaffectation s’est avérée presque impossible. Elle s’est battue pendant deux ans pour trouver un nouveau poste, mais rien n’a fonctionné. Elle s’est sentie abandonnée par le système où elle avait passé les vingt dernières années.

« Beaucoup de choses se sont améliorées au cours des quatre dernières années, mais quand j’ai commencé ce processus en 2016, ce n’était pas évident, se souvient Guy. Il n’y avait pas beaucoup de renseignements, et le centre de transition manquait de connaissances. J’ai pensé que le mieux pour moi était de me dépêcher à retourner au travail. Je me poussais, même si je n’étais pas prête. Toute cette période était comme un processus de deuil. »

Le pouvoir du soutien familial

Après des années de lutte avec son diagnostic et d’efforts pour être réaffectée, Guy et sa famille ont déménagé à Kingston, en Ontario, où son mari – également dans l’armée – avait récemment été affecté. Le changement d’environnement et le transfert vers un nouveau Centre intégré de soutien au personnel ont apporté un nouvel éclairage sur sa situation.

Guylaine durant son entrevue Histoire d’une femme vétéran, 2019, Kingston (Ontario)

« L’ironie, c’est que lorsque j’ai reçu ma lettre disant : "Vous êtes libérée dans sept mois", j’étais si heureuse », dit Guy.

Le soutien de sa famille et une vision plus positive de la vie après le service ont aidé Guy à faire la paix avec sa transition. Et malgré les hauts et les bas, elle estime que l’armée est une carrière précieuse, en particulier pour les femmes qui décident de leur avenir.

Quelques conseils pour les autres femmes

« J’encouragerais certainement toute personne, homme ou femme, à s’y joindre, dit Guy. Cela vous donne un but, surtout quand vous partez en déploiement. C’est quelque chose que vous ne pouvez pas expliquer à un civil qui n’a jamais rien fait de tout cela. Et les choses changent. Depuis l’époque où les femmes se sont engagées dans les années 70 ou 80 jusqu’à aujourd’hui, beaucoup de changements sont survenus. On essaie de se racheter pour tout ce qui est arrivé dans le passé. »

Et quel est le conseil de Guy pour les femmes qui choisissent de marcher sur ses traces?

« À toutes ces femmes fortes qui ont choisi les Forces armées canadiennes où faire carrière ou pour les aider à faire la transition vers la vie civile après le service : "Allez-y un jour à la fois. Acceptez le soutien qui vous entoure. Acceptez votre famille, les personnes qui vous entourent et qui vous soutiendront. Trouvez quelque chose qui vous fasse sourire. Apprenez à vous connaître, car vous devez vivre avec la nouvelle personne que vous êtes devenue". »


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