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Attachés

Le raid sur Dieppe

Transcription
De bon matin, des pelotons de soldats allemands ont encerclé notre bloc. Ils ont tout encerclé, ils avaient les mitrailleuses, des gars assis en arrière prêts à tirer. Puis il y a un officier qui a monté sur une espèce de plateforme. Il avait un interprète avec lui, l'interprète du camp. L'officier disait en Allemand qu'il avait reçu des ordres de Berlin comme quoi que nous étions des bandits, des brigands, des ci et des ça. Qu'on avait attaché des soldats allemands et puis qu'on les avait jetés à la mer, plutôt que des ramener en Angleterre. C'est pas tout à fait ça qui est arrivé. On avait été, dans nos ordres de l'opération, on nous disait d'attacher les mains des prisonniers pour ne pas qu'ils détruisent quoi que ce soit qui pouvait aider les Alliés. Et puis les Allemands, quand les embarcations sont retournées en Angleterre, il y en a qui ont été bombardées par la Lufwaffe, puis il y avait des prisonniers à bord. Donc, ces corps-là, de même que beaucoup de Canadiens, ont atterri en Hollande, en Belgique, sur le long du Pas de Calais, dans ces coins-là. En tous les cas, c'est pour ça qu'on a été attaché. On s'est présenté cinq par cinq, on allait dans la baraque que les Allemands occupaient, et puis là on nous mettait le nez, les orteils au mur, pis le nez au mur, puis on nous mettait des chaînes attachées en arrière. Et puis on a été 53 jours attachés comme ça. Nos rations avaient été coupées par la moitié, on en avait déjà pas beaucoup. Puis plus de colis de la Croix Rouge. Ça fait qu'on était réellement, on s'en allait comme des vraies épaves. Ensuite c'était une routine le matin, ils arrivaient vers 7 heures, ils nous attachaient avec les cordes, puis le soir ils revenaient, puis ils nous détachaient, puis ils emmenaient les cordes avec eux-autres. Après le 53e jour, on nous a amené des menottes. Les Allemands étaient réellement bons pour faire des choses, mais ces maudites menottes-là étaient faciles à détacher. J'ai jamais vu ça! Le soir, quand ils venaient, il y en avait deux ou trois qui venaient dans chaque baraque. Puis il y avait une espèce de chose qui vissait dans le plunger là, puis le ressort qu'il y avait avec ça était très faible, hein. Fait que ils ouvraient ça, puis ils les détachaient, puis ils mettaient par lots de 10. Neuf, puis le dixième ils l'enroulaient autour. Puis au début, nous autres, on était écoeuré de ça. Ça fait que quand on se faisait attacher, il y a quelqu'un qui attirait l'attention du garde, puis il mettait ça sur une table à côté de lui, on en prenait une autre qu'il venait, pas la nôtre, mais une autre qui était déjà la, on retournait au bout de la file. Des fois le gars était là pendant 2h30 de temps! Ça faisait pas son affaire pantoute! Et puis, ça a duré ça pendant 11 mois en tout et partout.
Description

Internés au camp de prisonniers Stalag VIII b, M. Nadeau et ses camarades ne se doutent pas encore qu’ils auront à subir la vengeance des Allemands…

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
3:40
Personne interviewée :
Jacques Nadeau
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Fusiliers Mont-Royal
Grade militaire :
Soldat
Occupation :
Infanterie

Droit d'auteur ou de reproduction

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