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Capitaine (Ret.) Kate Pentney

« Voler, c'est comme être libre – je trouve toujours ça très thérapeutique. »

Toronto, Ontario

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S'est enrôlé

Enrôlement à Halifax
(Nouvelle-Écosse) : 2004

Métier

Pilote

Affectations

  • Greenwood (Nouvelle-Écosse) :
    2004-2005
  • Moose Jaw (Saskatchewan) :
    2005-2009
  • Winnipeg (Manitoba) : 2009-2017
  • Toronto (Ontario) : 2017-2018
  • Trenton (Ontario) : 2018-2019
HTML5 Transcription

[Kate Pentney, Capitaine (Ret.)] J'ai un bourdonnement de base.

Les gens pensent toujours que je suis timide et nerveuse,

mais c'est simplement à cause du bourdonnement.

[Le bourdonnement s'intensifie]

[Adam Pentney, Lieutenant-Colonel] Je pense que ce que les enfants diraient de leur mère,

c'est que maman est la meilleure chose depuis l'invention du pain tranché.

Elle a certainement un fan-club avec nos trois enfants, aucun doute là-dessus.

Elle les aime, et ils l'aiment, et je pense que je me mêle un peu de tout, parfois.

[Kate] Au début, j'étais une pilote civile.

Je suis allée au Collège Seneca, et j'ai appris à voler là-bas.

J'ai fait trois demandes à l'Aviation royale canadienne.

Il m'a fallu trois tentatives pour y être admise simplement parce que j'étais une fille.

S'engager dans l'Aviation royale, c'était génial.

J'ai piloté le Harvard, puis le Hawk.

Ensuite, je suis retournée sur le Harvard, et j'ai donné de la formation sur cet appareil

pendant un certain temps, puis j'ai piloté le Dash 8.

J'essaie de me souvenir des aspects qui étaient négatifs

ne reflétaient pas le système de façon globale.

[Adam] Les choses ne se déroulent pas exactement comme vous le pensiez.

Disons que sa blessure fait en quelque sorte partie de la trame de notre vie.

Rien n'est peut-être facile pour d'autres familles,

mais cela ne veut pas dire que c'est...rien n'est insurmontable.

Cela dépend de nous. C'est comme ça que nous sommes maintenant.

[Musique]

[Kate] Nous avons fait une formation sur la centrifugeuse.

Ils vous mettent dans une boule au bout du levier,

et vous tournez comme dans un manège.

Je pesais environ 130 livres.

Le sang se retire de votre tête sous l'effet de la force de gravité et vous vous —

[Claquement de doigt] Évanouissez.

[Musique]

Mon chirurgien a dit : « En gros, c'est comme une canette de boisson gazeuse écrasée. »

Que mon cou ressemble à une canette de boisson gazeuse écrasée,

et ils sont entrés et ils ont tout sorti,

et il n'y avait plus rien en contact avec le centre,

mais les signaux se sont allumés,

donc ils ne peuvent pas s'éteindre. Toute ma douleur névralgique,

elle est continuellement présente, mes vertèbres sont toujours comprimées,

même si on les a décompressées.

C'est beaucoup de travail, d'être ainsi brisée.

[Musique]

J'ai été affectée à une base de l'armée pour que je garde ma place, à Toronto.

Le premier jour, je me suis présentée,

RDDC est d'un côté, c'est-à-dire l'Aviation royale,

et à l'endroit où se trouve la centrifugeuse, et comment je me suis blessée au cou.

Puis, de l'autre côté, il y a la base de l'armée.

Je me suis présentée du côté piste et ils m'ont dit...

J'ai dit : « Non.

Je ne suis pas dans l'armée. Non. Non, merci. »

Maintenant, en regardant en arrière

et en me rappelant à quel point j'étais seule pendant toutes ces périodes,

et toutes les différentes situations,

je ne veux pas que quelqu'un d'autre se sente comme ça.

[Davelynn Rooker, Capitaine] Kate est une force de la nature, je vous le dis.

C'est le genre de personne que vous espérez rencontrer dans votre vie.

Elle ne fait que rapprocher les gens.

Peu importe ce qui se passe, Kate établit des liens entre les gens.

Elle le fait à sa façon,

en étant une pseudo patronne militaire

de femmes qui se rassemblent et prennent soin les unes des autres.

[Kate] L'agence est un groupe que j'ai créé,

il y a des filles militaires, il y en a des plus âgées, des plus jeunes,

toute personne qui désire se faire des amis.

Je voulais créer un groupe qui apporte un véritable soutien.

Je pense que nous sommes maintenant 137 membres.

Je pense que nous formons un tout.

[Davelynn] Je ne peux pas imaginer Kate être autrement qu'une personne forte.

Je pense que ce groupe l'a vraiment aidée dans sa transition,

parce que les militaires sont très bons pour

vous avez naturellement l'intuition pour ce genre de choses.

Vous avez toujours des gens autour de vous.

[Kate] Je me suis tellement investie,

à essayer de faire en sorte que les gens se sentent aimés.

[Musique]

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Gouvernement du Canada

Introduction

Kate Pentney était pilote civil avant d'entrer dans l'armée. Elle a appris à voler au Seneca College de Toronto, en Ontario. Elle a obtenu son brevet d'instructeur et a enseigné aux cadets de l'air. Après un bref séjour aux États Unis, Kate est revenue au Canada et a postulé pour l'Aviation royale canadienne.

Une femme militaire

Kate dit qu'être une femme dans l'armée était parfois synonyme de solitude. Même pendant l'entraînement, être une femme lui laissait peu de place à l'erreur. « Quand vous faisiez une erreur, c'était comme si toutes les femmes faisaient cette erreur », dit-elle. Les femmes s'isolaient donc, espérant être jugées sur leurs propres mérites et non sur les erreurs des autres. Selon Kate, cela pouvait pousser les femmes à se retourner les unes contre les autres au lieu de travailler ensemble.

Kate marchant avec deux de ses enfants dans la cour arrière.

« J'ai des périodes que j'ai aimées, vraiment aimées. C'était une grande communauté, explique Kate. Je n'ai pas nécessairement toujours aimé mon affectation, mais j'aimais faire partie de la famille. J'aimais porter mon uniforme. J'aimais être la fille pilote. »

Une blessure qui met fin à une carrière

Au cours de sa carrière, Kate a piloté les avions Harvard, Hawk, King Air et le Dash 8 de Bombardier. Elle a été pilote pendant environ cinq ans avant de se blesser au cou lors d'un entraînement à la centrifugeuse, ce qui a mené à sa libération pour raisons médicales.

En raison de sa blessure, le service de Kate dans l'armée a pris fin brutalement. Elle s'est battue pour sa libération. « Je n'ai pas été gracieuse. Je voulais tellement voler, dit-elle. Je suis littéralement partie avec les ongles enfoncés dans le sol. Ils ont dû me traîner dehors. »

Kate voulait être un modèle de rôle. Lorsqu'elle s'est blessée, elle a eu le sentiment d'avoir perdu cette opportunité. « Je voulais emmener le premier ministre faire un tour en avion. J'avais toutes sortes de choses que je voulais faire », dit-elle.

Après sa blessure, Kate a été affectée à une unité conjointe de soutien au personnel à Toronto (groupe de transition). Cette unité de transition permet aux membres des Forces armées canadiennes malades et blessés de se concentrer sur leur rétablissement et leur réadaptation, dans le but principal de reprendre le service.

Kate dit que, même si elle savait qu'il y avait une possibilité de retourner dans l'Aviation royale canadienne après la réadaptation, elle n'avait pas d'espoir. « Je n'avais pas de communauté où retourner », dit-elle.

Kate avec une amie de l'agence.

La lutte pour un traitement adéquat

La gravité de la blessure de Kate a longtemps été négligée et non diagnostiquée par les médecins masculins. Ils disaient toujours : « C'est les hormones » ou « Ce sont les bébés ». « C'était toujours ceci et cela, mais cela n'a jamais eu de sens », dit-elle. Ce n'est que lorsqu'elle a été vue par une femme médecin qu'elle a commencé à obtenir de vraies réponses. Une IRM a montré que Kate avait de multiples hernies discales dans le cou. Elle a été opérée et cela a empiré les choses.

« Ils ont pris un morceau d'os de ma hanche et l'ont mis dans mon cou. C'était la pire douleur imaginable. Mon chirurgien était convaincu que j'allais bien, et moi que non. » Kate dit qu'elle a connu des jours où la douleur était si intense qu'elle ne voulait pas être en vie. « J'étais dans un endroit très, très sombre », explique-t-elle.

Kate est donc allée voir un autre médecin qui lui a recommandé une opération supplémentaire. Cette fois, ils ont utilisé l'os d'un donneur et ont fusionné trois vertèbres de son cou. Le rétablissement a été long et difficile, mais meilleur que la dernière fois. Maintenant, elle prend des médicaments contre la douleur et va chez deux physiothérapeutes différents – un pour sa hanche et un pour son cou – plusieurs fois par semaine.

Une nouvelle normalité

Après son opération, Kate a dû s'adapter à un nouveau mode de vie – sans la communauté à laquelle elle était habituée, sans l'Aviation royale et sans avion. Seulement maintenant elle devait apprendre à faire face à une amplitude de mouvement limitée, tant au niveau de sa hanche que de son cou.

Le soutien de sa famille – en particulier de son mari et de ses enfants – a joué un rôle important dans la transition.

« Nous avons examiné ce qui m'apportait de la joie et ce qui m'apportait de la douleur, dit-elle. J'ai donc une liste de choses que je ne fais pas. Je ne plie pas le linge, c'est beaucoup trop de mouvement pour moi. Mais je n'ai jamais aimé plier le linge de toute façon, ce n'était pas mon truc. »

Kate et son mari Adam.

The Agency

Une autre chose qui a aidé Kate à traverser la transition a été une nouvelle communauté. Celle-ci ne faisait pas partie de l'armée, mais y était toujours liée; un groupe de soutien fondé par Kate et appelé The Agency.

« On y compte des filles militaires, ce sont toutes des femmes. Des femmes plus âgées, plus jeunes, des mères seules, des célibataires, ce sont des épouses, des voisines. Toute personne qui souhaite avoir des amies peut venir », dit-elle. Le groupe s'est développé au fil du temps, passant d'une poignée de personnes à 137 membres. Une seule règle : il faut être gentille.

Selon Kate, le groupe de soutien est particulièrement actif en période de stress ou de difficultés. « Il est notoire que dès que votre conjoint est déployé, il y a un désastre. Quelqu'un sera malade, la chaudière se brisera, des arbres tomberont, la toilette sera défectueuse. Notre groupe est donc là pour ça. »

The Agency se réunit au cours de la semaine pour aller dîner, regarder la télévision et se soutenir mutuellement par tous les moyens possibles. C'est une question de communauté et de savoir que quelqu'un vous soutient. Une chose qui, selon Kate, manquait à sa propre vie après sa libération.

Conseils pour les vétérans en transition

« Quitter la vie militaire est vraiment effrayant. C'est un processus de deuil et une perte. Il est important de comprendre cela. Ce n'était pas seulement un travail, c'était l'investissement de toute une vie », dit Kate.

Il y a souvent beaucoup de négativité autour de la transition. Même selon son expérience personnelle, Kate dit qu'elle a ressenti beaucoup de douleur et de colère envers elle-même, sa famille et le système. Elle exhorte tous ceux qui ressentent cela à tendre la main et à trouver une personne qui puisse les soutenir.

« Vous devez trouver quelqu'un pour vous défendre », dit-elle. C'est pourquoi Kate est si passionnée par The Agency, car elle voit des gens qui prennent soin les uns des autres. Cela lui apporte de la joie.


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