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Caporal (à la retraite) Ronald « Ron » Bourgon

Malgré les protestations de sa mère, le caporal (à la retraite) Ron Bourgon a quitté l’université pour s’enrôler dans l’armée en 1950. Il a par la suite servi lors de la guerre de Corée, où il a survécu aux violents combats de la bataille de Kapyong.

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Caporal (à la retraite) Ronald « Ron » Bourgon

Ron Bourgon est né à Ottawa en 1931. Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires, il s’est inscrit à l’Université d’Ottawa, mais il a quitté son programme de premier cycle après deux ans, lorsque la guerre de Corée a éclaté en 1950. Cet été-là, une annonce de recrutement dans un journal local a retenu son attention et, malgré une certaine inquiétude, ses amis et lui y ont vu l’occasion de servir leur pays. C’est tout ce qu’il lui a fallu pour s’enrôler dans l’armée canadienne, malgré la désapprobation de sa mère.

Après s’être enrôlé, Bourgon a été affecté au Princess Patricia’s Canadian Light Infantry (PPCLI), le bataillon canadien qui a combattu lors de la bataille de Kapyong. C’est dans l’Ouest, en Alberta, qu’il a reçu son instruction de base.

Avant de mettre le cap sur la Corée, Bourgon n’avait que des connaissances très limitées sur ce pays. À vrai dire, il croyait en fait qu’il s’agissait d’une partie du Japon. Il se souvient d’avoir été choqué par les différences entre la Corée et l’Amérique du Nord lorsqu’il y a mis les pieds pour la première fois en décembre 1950.

« Nous sommes arrivés à Busan, et nous avons été cantonnés dans une école », explique Bourgon. « Il y avait beaucoup de réfugiés à l’époque – ils étaient très nombreux partout dans la ville. »

Peu après, il s’est retrouvé en route vers les lignes de front. Là-bas, ses camarades soldats et lui vivaient dans des tentes et patrouillaient constamment dans les environs. Ils ont monté et descendu les montagnes, à la recherche des positions défensives et des patrouilles de l’ennemi.

« Nous n’avons jamais vraiment eu la chance de faire quoi que ce soit, parce que nous montions toujours la garde », précise Bourgon.

En avril 1951, les forces chinoises et nord-coréennes ont envahi les positions sud-coréennes près du 38e parallèle, les forçant à battre en retraite. C’est là que la 27e Brigade du Commonwealth, qui comprenait des régiments canadiens, britanniques, australiens et néo-zélandais, a été appelée en renfort pour couvrir l’avance sud-coréenne.

Dans les collines au-dessus de la vallée de Kapyong, les soldats de la 27e Brigade se sont retranchés dans leurs positions défensives. Le régiment canadien, le 2e Bataillon du PPCLI, a choisi ce qui était connu comme la colline 677.

Durant la nuit du 23 avril, le régiment australien a subi une attaque, et les Australiens ont rapidement été forcés de battre en retraite. La nuit suivante, les forces communistes ont attaqué les Canadiens.

« Les Australiens ne pouvaient pas tenir cette position », indique Bourgon. « Ils ont dû reculer d’environ six kilomètres, puis ils se sont regroupés sur une autre colline. Puis, ils ont lancé une attaque sur le PPCLI. »

« Il restait très peu de munitions. Il y avait des combats rapprochés avec des baïonnettes. »

Les Canadiens étaient beaucoup moins nombreux que leurs ennemis, et la bataille était intense. Il se rappelle qu’ils ont demandé une attaque d’artillerie sur leur propre position, se mettant à l’abri dans les profonds trous de tirailleurs.

« Il restait très peu de munitions. Il y avait des combats rapprochés avec des baïonnettes, signale M. Bourgon. Nous avons lancé une attaque d’artillerie et pendant plus d’une demi-heure, nous avons reçu des tirs. »

Cette stratégie, bien que risquée, a réussi à éloigner les forces de l’ennemi, et la bataille de Kapyong a pris fin le lendemain. Dix Canadiens ont perdu la vie et 23 ont été blessés lors de cette bataille, et leurs courageux efforts ont aidé à prévenir une éventuelle attaque sur Séoul.

Même si Bourgon a survécu, il est revenu blessé de la guerre de Corée après avoir été touché dans le dos par des éclats d’obus. Après avoir quitté l’armée en 1953, il a travaillé au sein d’un cabinet d’avocats à Montréal, avant de retourner à Ottawa et de devenir fermier à la fin des années 1960.

« Le changement dans le pays – c’est incroyable lorsque vous descendez de l’avion. »

Maintenant âgé de 89 ans, Bourgon participe toujours aux activités de commémoration de la bataille de Kapyong et de la guerre de Corée. Il est fier du rôle qu’il a joué en aidant la Corée du Sud à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Lorsqu’il est retourné sur place, il a été frappé par l’important contraste par rapport à ses souvenirs.

« Le changement dans le pays – c’est incroyable lorsque vous descendez de l’avion, les rues sont propres et tous les endroits où nous sommes allés étaient agréables. »

En l’honneur du 70e anniversaire de la bataille de Kapyong, Ron Bourgon est le Visage de la liberté de cette semaine. Découvrez d’autres histoires.

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