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L’adjudant Terry Warner

Après une carrière exceptionnelle de plus de 40 ans au sein des Forces armées canadiennes, l’adjudant Terry Warner prendra sa retraite juste à temps pour le 30e anniversaire de la guerre du Golfe. C’est une heureuse coïncidence, car il s’agissait de son premier déploiement outre-mer.

Ottawa, Ontario

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Afghanistan Balkans Guerre du Golfe

S'est enrôlé

1976

Affectations

  • St-Hubert, QC
  • Regina, SK
  • Moose Jaw, SK
  • Ottawa, ON

Expérience opérationnelle

  • Guerre du Golfe : 1990-1991
  • Bosnie : 2002-2003
  • Afghanistan : 2007-2008

« J’en sortirai avec des histoires plein la tête », dit l’adjudant Warner, en se remémorant son long service. En s’enrôlant dans la Réserve en 1976, à l’âge de 16 ans seulement, Warner suivait les traces de son père et de ses deux frères aînés. Ils ont tous servi dans des unités de la Réserve dans les environs de Sherbrooke, au Québec.

Warner est demeuré dans la Réserve jusqu’à l’obtention de son diplôme de l’Université Bishop’s, en 1982. À ce moment-là, il a été libéré pour se concentrer sur une carrière dans le secteur privé. Cinq ans plus tard, de nouveau attiré par les FAC, il a décidé de se réenrôler, mais cette fois-ci, au sein de la Force régulière.

Warrant Officer Terry Warner

Photo : Cpl Paul MacKenzie, FAC

Après plusieurs mois à perfectionner son français à l’École de langues des Forces canadiennes à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, il est allé acquérir une expérience en milieu de travail dans son nouveau métier de commis à Trenton, en Ontario. La première affectation officielle de Warner fût à Saint-Hubert, au Québec.

Au cours de l’été 1990, des membres des Forces armées canadiennes ont été envoyés dans une communauté québécoise à l’ouest de Montréal pendant la crise d’Oka pour aider à régler un conflit territorial autochtone. Warner y travaillait en tant que commis pour dactylographier des ordres et traiter des messages pour les commandants supérieurs. L’année précédente, il avait également participé à un exercice d’entraînement à Wainwright, en Alberta, où un quartier général divisionnaire devait être mis en place à partir de zéro. Cette expérience allait être utile peu de temps après.

En août de la même année, la guerre du Golfe a éclaté lorsque les Irakiens ont envahi le Koweït. Le Canada a rejoint immédiatement la coalition dirigée par les Américains et a augmenté considérablement sa présence dès décembre. Warner voulait se joindre à l’action. « Je travaillais les fins de semaine et recevais les messages. J’en ai vu un arriver qui disait “Le Quartier général du CFM fournira [...]”. Il y avait une longue liste de métiers, de grades et de niveaux d’expérience recherchés. Puis en bas de la liste, ils voulaient un commis à l’administration Caporal-soldat avec une expérience de travail dans un quartier général au niveau de la brigade ou de la division. J’ai dit : “C’est moi” ».

« Participer à quelque chose de grand est stimulant. S’engager dans une guerre où je n’étais pas susceptible de jouer un rôle de combattant était une aventure dans un endroit étrange. »

Tout s’est produit rapidement. Lors du prochain jour ouvrable, Warner s’est porté volontaire pour y aller. Le samedi la même semaine, il a été envoyé à Kingston pour trois semaines de formation préalables au déploiement. Il est arrivé dans le petit pays de Bahreïn à la fin du mois d’octobre 1990. C’était la première fois qu’il se trouvait à l’extérieur de l’Amérique du Nord. « Participer à quelque chose de grand est stimulant. S’engager dans une guerre où je n’étais pas susceptible de jouer un rôle de combattant était une aventure dans un endroit étrange. »

Terry Warner effectuant un quart de garde au QG à Bahreïn.

Le Quartier général du commandement interarmées où Warner travaillait à Bahreïn était le premier de ce type pour le Canada des temps modernes. Dirigé par un commandant de la Marine, le QG regroupait les Forces aériennes, l’Armée de terre et la Marine sous un même toit. Son expérience antérieure dans ce type de travail s’est avérée déterminante pour la mise en place de ce quartier général.

Alors que les forces de la coalition lançaient des attaques pour libérer le Koweït, en janvier 1991, des Canadiens comme Warner relayaient les renseignements opérationnels. Ils surveillaient également les combats lointains depuis leurs abris fortifiés de bancs de sable sur le quai de Bahreïn. « Des missiles étaient lancés et nous devions souvent nous mettre à l’abri pendant les attaques de Saddam contre nous, mais nous n’avons eu aucune victime canadienne. Personne n’était à proximité des frappes de missiles. »

Le 28 février 1991, cent heures après le début des combats terrestres, la coalition avait libéré le Koweït et un cessez-le-feu avait été déclaré. Bien que de nombreux de ses camarades étaient impatients de rentrer chez eux, Warner estimait pouvoir contribuer davantage. Il s’est porté volontaire pour rester avec un petit contingent de moins de 30 soldats, afin de participer à l’« opération MAGNOLIA ». Ces soldats ont été les seuls Canadiens qui ont servi au Koweït.

« Arriver dans la ville de Koweït et voir les dégâts que la guerre moderne peut causer à une ville contemporaine... Nous y avions prêté attention, mais de loin. Ça valait donc vraiment la peine d’aider les Koweïtiens à récupérer leur ville. »

La tâche de ce contingent était importante : mettre en sécurité tous les restes explosifs de guerre. La ville de Koweït était pleine de voitures brûlées, de chars d’assaut, d’obus et de bombes d’avion non explosés. « Arriver dans la ville de Koweït et voir les dégâts que la guerre moderne peut causer à une ville contemporaine... Nous y avions prêté attention, mais de loin. Ça valait donc vraiment la peine d’aider les Koweïtiens à récupérer leur ville. »

Warner a été promu au grade de caporal pendant son séjour au Koweït. En 1999, il a changé de métier, laissant son rôle administratif pour la géomatique (la cartographie). Il a ensuite passé du grade de caporal à celui d’adjudant en seulement 9 ans. Il a été déployé à l’étranger deux fois de plus pendant son service, une fois en Bosnie et une fois en Afghanistan. L’adjudant Warner sera libéré des FAC en mars 2021, 45 ans après avoir revêtu son premier uniforme. « Je dirai très fièrement que j’ai porté le drapeau canadien sur mon uniforme. J’ai porté le drapeau canadien presque toute ma vie d’adulte et j’ai ressenti une immense fierté de pouvoir représenter le Canada. »

Avec courage, intégrité et loyauté, Terry Warner a laissé sa marque. Il est l’un de vos vétérans canadiens. Explorez d’autres histoires.

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