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Les cent derniers jours

Le Canada a apporté de grandes contributions et consenti d’immenses sacrifices pendant la Première Guerre mondiale. Ses nombreux triomphes sur le champ de bataille ont été couronnés de trois mois victorieux vers la fin de la guerre, qu’on appela par la suite « les cent jours du Canada. »

Août à novembre 1918


Première Guerre mondiale

Introduction

Le « front occidental » était une chaîne de tranchées s’étendant de la mer du Nord à la frontière de la Suisse, un « no man’s land » impitoyable de barbelés, de cratères d’obus et de boue où s’affrontaient les armées alliées et allemandes. Il a fallu attendre jusqu’en 1918 avant qu’une importante percée ne soit effectuée sur le front occidental.


L’offensive finale de la guerre par l’Allemagne

Au début de 1918, l’heure était grave pour les Alliés. En mars, l’Allemagne lança une série d’offensives musclées, parvenant à repousser les Alliés et à avancer à moins de 70 km de Paris. Mais ce succès sur le champ de bataille n’a pas pu être durable – ils avaient trop étendu leur armée. Après quatre années de guerre, leurs ressources humaines et en matérielles étaient épuisées.

Pendant ce temps, les forces alliées étaient désormais renforcées par les troupes américaines après l’entrée en guerre des États-Unis en 1917. Les Alliés ont regroupé leurs forces et ont réussi à contrer l’avancée des Allemands, puis entreprirent de lancer leur propre offensive majeure en vue de mettre fin à la guerre, une fois pour toutes.


Le Corps Canadien

Des membres du 5e Canadian Mounted Rifles revenant du combat, entassés sur un char, posent pour cette photo prise en août 1918. Photo : Bibliothèque et Archives Canada-3405524

Des victoires décisives dans des batailles comme celles de la crête de Vimy et de Passchendaele ont valu à l’Armée canadienne la réputation de meilleure force offensive des troupes alliées sur le front occidental. Lorsque les Alliés planifièrent les offensives qui leur permettraient finalement de remporter la guerre, ce sont les Canadiens qui furent chargés de mener l’attaque.

Le Corps canadien, maintenant composé de quatre divisions, avait une réputation farouche. La seule présence de Canadiens sur une section du front révélait à l’ennemi qu’une attaque se préparait. Pour tromper les espions allemands, les mouvements du Corps canadien au cours de ces derniers mois de la guerre durent se faire dans le plus grand secret.

En août 1918, une grande offensive est prévue et pour tromper l’ennemi, les troupes canadiennes furent déplacées vers le nord, à Ypres. En conséquence, les Allemands pensent désormais qu’une attaque majeure y aura lieu. Une fois que les Allemands ont déplacé davantage de troupes vers Ypres, les Canadiens dans la nuit, se retournent vers le secteur d’Amiens pour la véritable attaque.

Un groupe de plus de 30 soldats qui tirent un canon de 60 livres hors du secteur des pièces d’artillerie au cours de la bataille d’Amiens, en 1918 Photo: Bibliothèque et Archives Canada-3643050


La bataille d’Amiens

08 – 11 août 1918

Le 8 août, le Canada mène une offensive qui avance de 20 kilomètres en trois jours. Pour tromper les Allemands, cette offensive a été engagée sans les long bombardement d’artillerie préliminaire comme c’était habituellement le cas avant l’avancée des forces alliées. Les Allemands ont été complètement pris par surprise.

Sir Douglas Haig félicite les soldats canadiens. Bataille d’Amiens. Août 1918. Photo : Bibliothèque et Archives Canada-3404917

Cette percée a été un jalon crucial qui a démoralisé l’ennemi, le général Ludenhoff, le haut commandant allemand, la désignant comme le « jour de deuil de l’armée allemande dans l’histoire de la guerre ».

En deux semaines, le Corps canadien avait avancé de 22 kilomètres, libéré 27 villages et avait capturé plus de 9 000 Allemands.

Les cent jours du Canada : Amiens


La bataille de la Scarpe

26 – 30 août 1918

Le général Arthur Currie, commandant du Corps canadien, prévoit une attaque vers l’est des côtés de la route Arras-Cambrai. Cette offensive serait connue sous le nom de Bataille de la Scarpe. Le 26 août, le Corps canadien avance de plus de 5 kilomètres, s’emparant au passage des villes de Monchy-le-Preux et de Wancourt.

Véhicules blindés canadiens allant au combat lors de la bataille d’Amiens. Photo : Bibliothèque et Archives Canada-3194818

Des pluies diluviennes durant la nuit rendent le terrain glissant, compliquent le rassemblement des troupes et retardent les départs. Devant la résistance tenace des Allemands qui défendent vigoureusement leurs positions, le Corps n’avance que de trois kilomètres le deuxième jour de la bataille.

Après trois jours d’intenses combats, les 2e et 3e divisions d’infanterie canadiennes ont font état de plus de 5 500 pertes totales. Ils ont capturé plus de 3 300 prisonniers et ils ont aussi saisi une portion importante du puissant système défensif allemand de Fresnes-Rouvroy.

Officier allemand parlant en français avec un officier canadien, Arras. août 1918. Photo : Bibliothèque et Archives Canada-3403190

Les 12 récipiendaires de la Croix de Victoria en août

Les cent jours du Canada : Arras


La bataille de la ligne Drocourt-Quéant

02 – 03 septembre 1918

L’espoir de la fin de la guerre l’année même étant alors solide chez les chefs alliés, ils continuèrent de combattre les Allemands avec acharnement. Les braves Canadiens ont ainsi eu peu d’occasions de se reposer. On les renvoya au nord dans le secteur d’Arras, et on les chargea de percer la tristement célèbre « ligne Hindenburg », alors la principale ligne de défense de l’ennemi. Il y a eu une semaine de combats acharnés contre les meilleures troupes allemandes sur un terrain concédant l’avantage à l’ennemi. Mais, le 2 septembre, les Canadiens avaient percé la ligne Drocourt-Quéant, devant la ligne Hindenburg.

La 1st Canadian Motor Machine Gun Brigade alignée le long de la route Arras-Cambrai. Septembre 1918. Photo : Bibliothèque et Archives Canada-3522327

Sur les sept divisions que le haut commandement allemand jette à la tête du Corps canadien et de la 3e Armée britannique pour bloquer leur progression. Cela ne réussit pas. Le Corps canadien capture environ 6 000 prisonniers.

Les 12 récipiendaires de la Croix de Victoria en septembre


La bataille du canal du Nord

27 septembre – 02 octobre 1918

Le prochain objectif était le canal du Nord, qui faisait partie de la ligne Hindenburg même. Les ouvrages de terre du canal inachevé en faisaient une position difficile à prendre, mais le commandant du Corps canadien, le Lieutenant-général sir Arthur Currie, élabora un plan audacieux. Ses hommes, accompagnés d’une division britannique, traverseraient une section sèche de 2 500 m de large du canal. Il s’agissait cependant d’une section rétrécie du canal qui ferait des troupes et de l’équipement alliés des cibles faciles s’ils y restaient coincés.

Des Canadiens bâtissent un pont sur le Canal du Nord. Avance à l’est d’Arras. Septembre 1918. Photo : Bibliothèque et Archives Canada-3628666

Pour couvrir l’avancée, Currie lança le plus intense des bombardements effectués en une seule journée de toute la guerre. En conséquence, l’attaque du 27 septembre a été un succès retentissant.

Les Canadiens ont réussi à percer trois lignes de défense allemandes et ont continué sur leur lancée pour prendre le bois de Bourlon. Grâce à d’autres victoires alliés sur le front, on avait réussi à percer la ligne Hindenburg. Les combats furent particulièrement violent, la 1re Division canadienne elle-même perd plus de 1 000 pertes, mais la bataille fut gagnée et plus de 7 000 prisonniers furent capturés.

Les cent jours du Canada : Bourlon


Le début de la fin – la bataille de Cambrai

09 – 12 octobre 1918

L’armée allemande battait en retraite mais, ils ne cessé pas pour autant de résister. Après d’autres violents combats, les Canadiens ont participé à la prise de la ville de Cambrai et, le 11 octobre, le Corps avait atteint le canal de la Sensée.

Les Canadiens se mobilisent pour Cambrai. Octobre 1918. Photo : Bibliothèque et Archives Canada-3522283

La Brigade de cavalerie canadienne voit sa dernière action de la guerre, et son premier rôle majeur depuis la bataille d’Amiens. La brigade, constituée du Fort Garry Horse, du Lord Strathcona’s Horse, des Royal Canadian Dragoons et d’une batterie de la Royal Canadian Horse Artillery, progresse de près de 13 kilomètres sur un front de plus de quatre kilomètres de large; elle fait plus de 400 prisonniers et saisit un grand nombre d’armes, empêchant les tentatives de sabotage de l’ennemi.

Cela a été la dernière opération du Corps en tant qu’un ensemble, mais les divisions n’ont pas pour autant cessé de combattre, brisant ainsi la résistance coriace des Allemands et contribuant à la prise de Mont-Houy et de Valenciennes avant le début de novembre.

Trois joyeux Canadiens blessés à un poste de secours. Cambrai. Octobre 1918. Photo : Bibliothèque et Archives Canada-3397069

Le Corps canadien libère près de 40 communautés supplémentaires, notamment la grande ville industrielle de Denain. Le progrès, ce jour-là, soit d’un peu moins de 11 kilomètres, représente l’étape la plus longue accomplie par les Canadiens en un jour pendant toute la durée de la guerre.

Deux soldats du 75ème bataillon avec leur prisonnier près de la dernière borne kilométrique avant Cambrai. Octobre 1918. Photo : Bibliothèque et Archives Canada-3522299

En 30 octobre, Le Royal Newfoundland Regiment, stationné en réserve à des kilomètres derrière les lignes de front, compte sa dernière victime sur le champ de bataille de la Première Guerre mondiale, alors qu’un obus tiré par un canon lourd allemand fait voler la cuisine en éclats, blessant le soldat Ronald Courage.

Le même jour, la Turquie, alliée des Allemands pendant la guerre, signe un armistice, mettant ainsi fin à son engagement dans la Première Guerre mondiale.

100 Jours : Cambrai

Les 5 récipiendaires de la Croix de Victoria en octobre


La bataille de Valenciennes

Deux jours plus tard, les Allemands maintiennent leur emprise sur la ville de Valenciennes, près de la frontière belge, et tiennent une position forte dans la ville de Marly, mais la journée sera pour eux un désastre. Plus de 800 Allemands sont tués et le Corps canadien fait 1 800 prisonniers. Les pertes canadiennes s’élèvent à 80 tués et à environ 300 blessés.

Le premier peloton canadien à entrer dans Valenciennes à partir de l’ouest, en direction du Canal. Photo : Bibliothèque et Archives Canada-3194823

La récipiendaire de la Croix de Victoria en novembre


Victoire

À 6 h 30, un message parvient au quartier général du Corps canadien indiquant que les hostilités cesseront à 11 h.

Télégramme aux unités de la 3e division canadienne les informant de l’Armistice devant entrer en vigueur à 11 h le 11 novembre 1918. Collection d’archives George-Metcalf. Musée canadien de la guerre - MCG 19810257-002

La poursuite des troupes allemandes continue malgré tout, gagnant une ligne huit kilomètres au nord-est de Mons.

L’armistice, qui met un terme à la Première Guerre mondiale, entre en vigueur à 11 heures, le 11e jour du 11e mois de l’année 1918.

Des commandants et des politiciens de haut rang allemands et alliés signent l’armistice mettant fin à la guerre dans une voiture de chemin de fer près de Compiègne, en France, tôt le matin du 11 novembre 1918. Le maréchal Ferdinand Foch, le commandant suprême (généralissime) des Alliés (au centre), accepte la reddition des Allemands. The Signing of the Armistice, Estampe par Pillard. Collection d’art militaire Beaverbrook. Musée canadien de la guerre - MCG 19830483-001

Les Canadiens se sont battus jusqu’au bout et 40 hommes ont été tués le dernier jour de la guerre. Le dernier Canadien à perdre la vie au front était le Soldat George Lawrence Price à Mons (en Belgique) qui, tragiquement, a été tué seulement deux minutes avant la fin officielle des combats.


Héritage

Les succès remportés par le Corps canadien au cour des cent dernier jours, d’août à novembre sont exceptionnels. Dans une guerre où aucun des deux camps n’a jamais gagné beaucoup de territoire, les plus de 100 000 Canadiens ont avancé sur 130 km et capturé environ 32 000 prisonniers.

Canadiens marchant dans les rues de Mons le matin du 11 novembre 1918. Photo: Bibliothèque et Archives Canada-3194824

Mais les victoires sur les champs de batailles ont eu un coût élevé. Plus de 6 800 Canadiens et Terre-Neuviens y ont trouvé la mort et environ 39 000 ont été blessés au cours des trois derniers mois des combats.

Bon nombre des soldats canadiens ont ensuite servi dans les forces d’occupation en Allemagne dans le cadre de l’armistice. Les forces d’occupation y resteront jusqu’en 1930, mais la plupart des Canadiens seront renvoyés chez eux en 1919.


Galerie de photos


Ressources d’apprentissage

Page principale des ressources d’apprentissage

Plan de leçon : 8 à 11 ans

La Croix de Victoria

Permettre aux jeunes de se familiariser avec la Croix de Victoria, la plus haute distinction pour bravoure qu’un Canadien pouvait obtenir lors de la Première Guerre mondiale.

Plan de leçon : 12 à 18 ans

Plaques d’identité du Souvenir – Canadiens morts lors des cent jour du Canada

Accroître la sensibilisation des jeunes à l’égard des Canadiens qui ont servi au cours des « cent jours du Canada » de la Première Guerre mondiale.

Feuillet historique

Bataille de la crete de Vimy (PDF)


Renseignements connexes

Musée canadien de la guerre – Le Canada et la Première Guerre mondiale

La Fondation Vimy – Les batailles du Canada pendant la Grande Guerre

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