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Introduction

Les troupes canadiennes ont joué un rôle vital lors de la campagne de la Méditerranée qui a duré 20 mois et qui a permis de libérer l’Italie au cours de la Seconde Guerre mondiale. De fait, cette campagne a été la première opération terrestre de grande envergure à laquelle a participé l’Armée canadienne postée en Grande‑Bretagne.

Au cours de cette campagne menée en Sicile du 10 juillet au 6 août 1943 et dans la péninsule italienne du 3 septembre 1943 au 25 février 1945, les combats ont été tout particulièrement acharnés. Les Allemands ont profité pleinement d’obstacles naturels comme les montagnes au sommet escarpé et les rivières au courant rapide pour rendre toute avance alliée la plus difficile et la plus coûteuse possible. Au total, il y a eu 25 264 pertes canadiennes pendant ces combats, dont plus de 5 900 ont été tués.

Sa Majesté le roi George VI inspectant le 2e Régiment d'artillerie moyenne, ARC. Source : Alexander M. Stirton/Ministère de la défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada/PA-128090

La conquête de la Sicile

L’assaut de la Sicile fut le prélude à l’invasion du continent européen. C’est la 7e Armée américaine, sous le commandement du lieutenant‑général George S. Patton et la 8e Armée britannique, sous le commandement du général Sir Bernard L. Montgomery, qui sont chargées de l’invasion. Les Canadiens feront partie de l’armée britannique.

Sous le commandement du major‑général G.G. Simonds, les troupes canadiennes embarquent de la Grande‑Bretagne à la fin de juin. En route, 58 Canadiens sont noyés lorsque trois navires du convoi sont coulés par des sous‑marins ennemis; en outre, 500 véhicules et un certain nombre de canons sont perdus. Vers la fin de la nuit du 9 juillet, les Canadiens se joignent à l’armada alliée d’invasion, qui compte près de 3 000 navires et péniches de débarquement.

Atterrissage près de Pachino

L’assaut commence juste après l’aube le 10 juillet, précédé par le largage de parachutistes. Les Canadiens, qui constituent le flanc gauche de cinq débarquements britanniques étalés sur 60 kilomètres de côte, débarquent près de Pachino, non loin de l’extrémité sud de l’île. Entretemps, les Américains établissent trois autres têtes de pont sur 60 autres kilomètres de côte. En prenant la Sicile, les Alliés voulaient également prendre au piège les armées allemande et italienne et leur couper la retraite par le détroit de Messine.

À partir des plages de Pachino, où la résistance des troupes côtières italiennes a été légère, les Canadiens avancent, à travers une poussière étouffante, sur des routes tortueuses et remplies de mines. Tout va bien au début, mais la résistance se durcit tandis que les Canadiens sont de plus en plus engagés avec les troupes allemandes, bien décidées, qui combattent durement pour les retarder depuis des villages situés sur des hauteurs et des positions quasi imprenables dans les collines. Le 15 juillet, tout près du village de Grammichele, ils essuient le feu des Allemands de la division Hermann Goering. Le village est pris par les hommes de la 1re Brigade d’infanterie et les chars du Régiment de Trois‑Rivières.

Péniches de débarquement au côté du N.C.S.M. Prince Henry lors des préparatifs de l’opération Dragoon. Source : Gilbert A. Milne/Ministère de la défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada/PA-107905

L’avancement en Sicile

Piazza Armerina et Valguarnera tombent coup sur coup en deux jours; ensuite, les Canadiens s’attaquent aux villes de Leonforte et Assoro dans les collines. Les avantages que confère à la défensive le terrain montagneux signifient des combats très durs, mais les deux villes tombent aux mains des Canadiens. Suivent des combats encore plus durs, car les Allemands se retranchent sur la route d’Agira. Trois attaques successives sont repoussées avant qu’une nouvelle brigade, avec un fort soutien de l’artillerie et de l’aviation, ne réussisse à déloger l’ennemi. Le 28 juillet, après cinq jours de durs combats et de lourdes pertes, Agira est prise.

Pendant ce temps, les Américains dégagent la partie ouest de l’île et les Britanniques remontent la côte est en direction de Catania. Ces opérations poussent les Allemands dans un petit secteur autour de la base de l’Etna où Catenanuova et Regalbuto sont capturées par les Canadiens.


Monuments commémoratifs de la Seconde Guerre mondiale

Page principale des monuments commémoratifs

La prise d’Adrano

La dernière tâche des Canadiens est d’enfoncer la principale position ennemie et de prendre Adrano. Ici encore, les Canadiens doivent lutter non seulement contre l’ennemi, mais contre la nature. Il s’agit d’un pays accidenté, sans chemins; il faut donc des convois de mules pour amener les mortiers, les canons, les munitions et le reste du matériel. Cependant, combattant littéralement de rocher en rocher, les Canadiens avancent régulièrement contre les positions ennemies. Les approches d’Adrano étant dégagées, la voie est préparée pour la fin de la campagne sicilienne. Les Canadiens, passés aux forces de réserve le 7 août, ne prennent pas part à cette dernière phase. Onze jours plus tard, les troupes britanniques et américaines pénètrent dans Messine. La Sicile a été conquise en 38 jours.

Personnel de l’infanterie légère canadienne de la Princess Patricia's Canadian Light Infantry dépassant un char Sherman. Source : Jack H. Smith/Ministère de la Défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada/PA-166755

Victoire en Sicile

La campagne de Sicile a été un succès. Bien que bon nombre des forces ennemies aient réussi à se replier en Italie par le détroit, l’opération a permis d’acquérir la base aérienne nécessaire pour appuyer la libération de l’Italie proprement dite. Elle a également libéré les voies maritimes de la Méditerranée et contribué à la chute de Mussolini, ce qui a permis à l’Italie, fatiguée de la guerre, de demander la paix.

Les Canadiens ont accompli une grande tâche au cours de leur première campagne. La Division a combattu sur 240 kilomètres de terrain montagneux – plus loin que toute autre formation de la 8e Armée – et pendant les deux dernières semaines, elle a assumé une large part des combats au front de l’armée. Les pertes canadiennes s’élèvent à 562 tués, 1 664 blessés et 84 prisonniers de guerre.

La prochaine opération d’envergure sera l’invasion de l’Italie.

Les Canadiens en Italie

Un des résultats de l’invasion alliée de la Sicile a été le renversement du dictateur italien, Mussolini. Cependant, bien que le nouveau gouvernement italien ait capitulé le 3 septembre 1943, les Allemands ont pris le contrôle et ce sont les troupes allemandes que les Alliés devront combattre lorsqu’ils remonteront la péninsule italienne.

La 8e Armée britannique (qui comprend la 1re Division canadienne, la 5e Division britannique et la 1re Brigade blindée de l’Armée canadienne) traversera la première le détroit de Messine pour atteindre le bout de la botte italienne, puis se dirigera vers Naples. La 5e Armée américaine (avec deux divisions britanniques et deux divisions américaines) débarquera par mer dans le golfe de Salerne, prendra Naples et avancera sur Rome. La 1re Division aéroportée britannique débarquera par mer dans la région de Tarente et s’emparera du talon de la péninsule.

Forces canadiennes avançant de la ligne Gustav vers la ligne Hitler. Source : Strathy Smith/Ministère de la défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada/PA-140208.

La traversée du détroit jusqu’en Italie continentale

L’attaque par le détroit de Messine commence le 3 septembre 1943. Les Canadiens, qui se dirigent sur Reggio de Calabre, rencontrent peu de résistance, puisque les Allemands se sont repliés et ont établi leur ligne de défense dans la partie étroite et montagneuse du centre de la péninsule. Les Canadiens prennent Reggio, avancent à travers la chaîne des Aspromontes et le long du golfe de Tarente jusqu’à Catanzaro. Malgré la pluie, les routes de montagne en mauvais état et les combats d’arrière‑garde des Allemands, ils sont à 120 kilomètres à l’intérieur de Reggio au 10 septembre.

Pendant ce temps, la 5e Armée américaine a rencontré une dure résistance de la part des Allemands lorsqu’elle a attaqué les plages de Salerne. Il est donc vital que la 8e Armée arrive par derrière les Allemands et aide les Américains à sortir de la tête de pont. À cette fin, une brigade canadienne est détournée de la principale ligne canadienne pour prendre Potenza, centre routier important à l’est de Salerne. Potenza est prise le 20 septembre. Les Américains réussissent à sortir de la tête de pont et le 1er octobre, la 5e Armée entre dans Naples. Entretemps, la 1re Brigade canadienne d’infanterie avance vers l’est, rejoint la division aéroportée dans la région de Tarente et avance hardiment vers l’intérieur au nord et au nord‑ouest. Le 5e Corps britannique prend l’aérodrome de Foggia.

À la fin de septembre, l’emprise des Allemands sur le nord et le centre de l’Italie demeure entière, mais les Alliés ont capturé un secteur vaste et important du sud de l’Italie et leur ligne traverse l’Italie d’une mer à l’autre. Le prochain objectif est Rome.

Infirmières militaires de l’Hôpital général canadien no 14, Corps de santé royal canadien, qui ont survécu à l’engloutissement du navire SS Santa Elena qui faisait route vers Naples. Source : Ministère de la Défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada/PA-116492

Poursuite de Reggio

Alors que les Alliés avancent vers le nord depuis Naples et Foggia, les Canadiens se trouvent dans la chaîne de montagnes du centre du pays. Maintenant, l’ennemi résiste de toutes ses forces. Le 1er octobre, à Motta, les Canadiens participent à leur première bataille avec les Allemands en Italie; celle‑ci est suivie d’une série de combats brefs mais sanglants. Le 14 octobre, les Canadiens prennent Campobasso, le lendemain Vinchiaturo et ils traversent le Biferno. Pendant ce temps, une unité de la Brigade blindée de l’Armée canadienne se distingue sur la côte de l’Adriatique où ils appuient un débarquement britannique à Termoli et son avance jusqu’au Sangro.

Dans les 63 jours écoulés depuis le débarquement, la 8e Armée a couvert 725 kilomètres. Cependant, la poursuite de Reggio est maintenant terminée. Les Allemands, dont la force est maintenant presque égale à celle des Alliés et qui jouissent de l’avantage de la défense, ont décidé de se retrancher depuis la côte, au sud du mont Cassin sur la route Naples‑Rome, jusqu’à Ortona sur la côte de l’Adriatique. Il ne sera pas facile de s’emparer de Rome.

Entretemps, on a décidé de renforcer les forces canadiennes dans la Méditerranée. Le 5 novembre, arrivent le Quartier général du 1er Corps canadien, sous le commandement du lieutenant‑général H.D.G. Crerar et la 5e Division blindée canadienne. C’est le général Simonds qui prend le commandement de cette dernière division; il est remplacé à la 1re Division par le major‑général C. Vokes. Le général McNaughton, qui s’est opposé à la division de l’armée canadienne, prendra sa retraite peu de temps après.

Soldat L. V. Hughes, des 48th Highlanders of Canada, tire sur une position allemande, 1944, (dans les environs) rivière Foglio (Italie). Source : ministère de la Défense nationale/Archives nationales du Canada/PA-116842

Franchir les fleuves Sangro et Moro jusqu’à Ortona

Alors que commence à tomber la première neige de l’hiver, la 8e Armée frappe un dur coup contre la ligne allemande le long du Sangro sur la côte Adriatique. Il s’agit de rompre l’équilibre qui s’est établi et de soulager la pression que subit la 5e Armée dans sa marche sur Rome. La tâche n’est pas facile, car la côte Adriatique est découpée par toute une série de vallées profondes. À peine les Britanniques et les Canadiens ont‑ils réussi à chasser les Allemands du Sangro qu’ils se retrouvent devant une tâche semblable quelques kilomètres au nord. Ici, le long du Moro, se produisent des combats qui comptent parmi les plus durs de toute la guerre. Les Allemands contre‑attaquent à de nombreuses reprises et combattent souvent corps‑à‑corps; les Canadiens avancent lentement jusqu’à Ortona sur la côte.

La ville médiévale d’Ortona, avec son château et ses bâtiments de pierre, est située sur une corniche qui surplombe l’Adriatique. Les rues en pente abrupte, remplies de décombres ne permettent guère d’utiliser les chars et l’artillerie; c’est donc un combat d’infanterie. En plusieurs jours de combat acharnés, dans les rues, les Canadiens se battent et conquièrent maison par maison et pâté par pâté. Ils appelèrent cette méthode « Mouseholding » (technique du « trou de souris »). C’est Noël 1943. Entretemps, une attaque secondaire a été lancée au nord‑ouest et les parachutistes allemands, qui risquent de se voir couper la retraite, se retirent d’Ortona. La ville tombe officiellement le 28 décembre.

L’hiver italien empêche d’aller de l’avant

Le mauvais temps met un frein aux offensives durant l’hiver. Pendant ce répit, Simonds part pour l’Angleterre, le major‑général E.L.M. Burns le remplace. En mars, Burns remplace Crerar au commandement du 1er Corps canadien, tandis que Crerar retourne prendre le commandement de la 1re Armée canadienne en Angleterre. Le major-général B.M. Hoffmeister prend le commandement de la 5e Division blindée canadienne.

À ce moment‑là, l’Armée canadienne en Italie avait atteint son effectif total, soit près de 76 000 hommes de tous grades. Les pertes totales du Corps canadien avaient atteint 9 934 de tous grades, dont 2 119 avaient été mortelles.

Tombes de membres du Edmonton Regiment tués lors de la bataille d’Ortona. Source : Alexander M. Stirton/ Ministère de la défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada/PA-115151

La bataille de la vallée du Liri

Au printemps de 1944, les Allemands tiennent toujours la barricade au nord d’Ortona, de même que le puissant bastion du mont Cassin, qui bloque le corridor du Liri qui mène à la capitale italienne. Décidés à tenir Rome, les Allemands construisent deux formidables lignes de fortifications – la ligne Gustav et, 14,5 kilomètres derrière, la ligne Adolf Hitler.

En avril et mai 1944, la 8e Armée, y compris le 1er Corps canadien, est déplacée secrètement d’un côté à l’autre de l’Italie pour aider la 5e Armée américaine dans sa lutte pour Rome. Ici, à l’ombre du mont Cassin, les armées alliées se lancent contre la position ennemie. Les chars de la 1re Brigade blindée canadienne appuient l’attaque alliée. Après quatre jours de durs combats, les défenses allemandes sont brisées de Cassino jusqu’à la mer Tyrrhénienne et l’ennemi se replie sur sa seconde ligne de défense. Le 18 mai, les troupes polonaises deviennent maîtres de la position ennemie à Cassino et de ce qui reste du monastère au sommet.

Ruines du colisée et du château, le 21 mai 1944, Cassino (Italie). Source : W. H. Agnew/Ministère de la Défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada/PA-136204)

Donner l’assaut dans la vallée du Liri

Le 16 mai, le 1er Corps canadien – infanterie et chars – reçoit l’ordre d’avancer sur la ligne Hitler dix kilomètres plus loin. L’attaque sur la ligne Hitler commence de bonne heure le 23 mai. Sous le feu nourri des mortiers et des mitrailleuses de l’ennemi, les Canadiens font une percée et les chars de la 5e Division blindée s’élancent vers le prochain obstacle, le fleuve Melfa. La constitution d’une tête de pont sur le Melfa donne lieu à des combats désespérés. Cependant, une fois les Canadiens traversés, les combats importants pour la vallée du Liri sont terminés.

L’opération se transforme en poursuite, car les Allemands se replient rapidement pour éviter d’être pris au piège dans la vallée par la poussée américaine à l’ouest. La 5e Division blindée assure la poursuite canadienne jusqu’à Ceprano où la 1re Division d’infanterie prend la relève. Le 31 mai, les Canadiens occupent Frosinone et c’est dans cette région que se termine leur campagne; ils passent à la réserve.

Trois hommes de la Brigade d'infanterie canadienne s'apprêtent à lancer une grenade dans une cachette de tireurs isolés dans les montagnes de Malta. Le 23 octobre 1943. Campochiaro (Italie). Source : Alexander M. Stirton/Ministère de la Défense nationale/Archives nationales du Canada/PA-136198

La prise de Rome

Rome tombe aux mains des Américains le 4 juin. Moins de 48 heures plus tard commence sur les plages de Normandie l’invasion si longtemps attendue du Nord‑Ouest de l’Europe : c’est le jour J. Il est donc essentiel que les forces alliées en Italie continuent à immobiliser les troupes allemandes.

Les Canadiens sont maintenant retirés du front pour un repos bien mérité qu’ils occuperont à la réorganisation; toutefois, la 1re Brigade blindée canadienne accompagne les Britanniques alors que les Allemands se replient vers le nord sur leur dernière ligne de défense.

La route de Rimini

L’automne et l’hiver de 1944 voient les Canadiens de retour sur la côte de l’Adriatique. Leur objectif, la ligne Gothique, est la dernière grande ligne défensive allemande qui sépare les Alliés de la vallée du Pô et de la grande plaine de Lombardie. Puisque le nord de l’Italie contient de nombreuses usines produisant un matériel vital, les Allemands se battront avec la dernière énergie pour empêcher une percée. La ligne est formidable. Elle va en gros de Pise à Pesaro, et se compose de postes de mitrailleuses, de canons anti‑chars, de batteries de mortiers et de canons d’assaut, de tourelles de chars encastrées dans le béton, sans compter les mines, les obstacles de barbelés et les fossés anti‑chars.

Le plan allié prévoit une attaque surprise sur le flanc est, suivie d’une poussée vers Bologne. Pour faire croire aux Allemands que l’attaque se fera à l’ouest, la 1re Division canadienne a été concentrée près de Florence, puis déplacée secrètement en direction nord vers l’Adriatique.

Ruines de la gare ferroviaire, Rimini (Italie), septembre 1944. Source : Ministère de la Défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada/PA- 41299

L’avancée vers Rimini commence

Au cours de la dernière semaine d’août 1944, l’ensemble du Corps canadien commence son attaque sur la ligne Gothique, l’objectif étant la capture de Rimini. Il y a six rivières à traverser. Le 25 août, les Canadiens traversent la fleuve Metauro mais le fleuve suivant, le Foglia, est plus formidable. Ici les Allemands ont concentré leurs défenses, et il faut plusieurs jours de combats acharnés et un bombardement de la ligne par les forces aériennes alliées pour y arriver.

Le 30 août, deux brigades canadiennes traversent le Foglia et percent la ligne Gothique. Le 2 septembre, le général Burns signale que « la ligne Gothique est complètement brisée dans le secteur adriatique et le 1er Corps canadien avance jusqu’au Conca ». L’annonce était prématurée car l’ennemi récupère rapidement, renforce la défense de l’Adriatique en déplaçant des divisions d’autres lignes; on avance vers Rimini pas à pas, en disputant âprement chaque pouce de terrain. À cinq kilomètres au sud du Conca, l’avant‑garde rencontre le feu de la 1re Division allemande de parachutistes, alors qu’à l’ouest des combats importants s’engagent sur la crête de Coriano. À force d’acharnement, les Canadiens prennent la crête et il semble que la ligne Gothique va finalement s’effondrer; mais tel n’est pas le cas. Pendant encore trois semaines les Canadiens se battent pour prendre la colline de San Fortunato qui barre la route de la vallée du Pô.

La météo et les Allemands ralentissent la progression

Le 21 septembre, les Alliés entrent dans la ville maintenant déserte de Rimini. Le même jour, la 1re Division est relevée par la division de Nouvelle‑Zélande qui est prête, avec la 5e Division blindée, à traverser les plaines de Lombardie en direction de Bologne et du Pô. C’est alors que la pluie entre en jeu. Les ruisseaux deviennent des torrents, la poussière se change en boue et les chars s’embourbent dans les marais de Romagne. Les Allemands résistaient encore.

Septembre 1944 se termine et avec lui l’espoir de déboucher rapidement dans la vallée du Pô. Le 11 octobre, la 1re Division canadienne d’infanterie revient en ligne et la 5e Division passe à la réserve. Pendant trois semaines, les Canadiens combattent dans la Romagne détrempée. On perce les formidables défenses du Savio, mais les Allemands contre‑attaquent pour essayer de repousser les Canadiens. Entretemps, les Américains avancent sur Bologne; pour arrêter leur avance, les Allemands prennent deux divisions d’élite du front adriatique. Ceci permet aux Canadiens d’avancer jusqu’aux rives du Ronco, quelque dix kilomètres plus loin.

Camion et jeep de la 1re Division du Canada qui brûlent après avoir été frappés d’un mortier par les troupes allemandes. Source : Terry F. Rowe/Ministère de la Défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada/PA-17029

Repos bien mérité

Le Corps canadien est maintenant retiré du front et passe à la réserve où il peut se remettre des dix semaines de combats continus et s’entraîne pour les batailles à venir. Pendant ce temps, la 1re Brigade blindée continue à travailler avec les Américains et les Britanniques dans le secteur situé au nord de Florence. Pour elle, la campagne se terminera en Italie parmi les pics neigeux en février 1945.

Il se produit des changements dans le commandement avant que le Corps ne retourne au front. Le 5 novembre, le lieutenant‑général Charles Foulkes remplace le lieutenant-général Burns comme commandant du 1er Corps canadien et le major‑général Vokes part pour la Hollande où il change de poste avec le major‑général H.W. Foster.

Les derniers combats des Canadiens dans la campagne d’Italie

Les Canadiens reviennent au combat le 1er décembre. La 8e Armée fait une dernière tentative pour atteindre la plaine de Lombardie. Pendant un mois sanglant, ils ont traversé des rivières avec de très lourdes pertes pour finalement se rendre jusqu’au Senio. Résistant avec un acharnement désespéré, les Allemands ont fait venir des renforts de leur flanc ouest et, aidés par la température et la topographie, ont arrêté la 8e Armée. En janvier 1945, la ligne d’hiver se stabilise au Senio; par une température épouvantable, les deux côtés emploient un minimum de troupes et se contentent de se surveiller à partir de positions cachées.

La campagne d’Italie se poursuivra jusqu’au printemps de 1945, mais les Canadiens ne participeront pas à la victoire finale. En février 1945, le 1er Corps canadien part pour l’Europe du Nord‑Ouest où il sera réuni à la 1re Armée canadienne. Les Canadiens se joindront à la marche sur l’Allemagne et la Hollande qui mettra un terme à la guerre en Europe.


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