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Avec l’OTAN en Allemagne lors de la guerre froide

Des héros se racontent

Avec l’OTAN en Allemagne lors de la guerre froide

Transcription
En 1956, je suis parti encore. Ok, est-ce que vous pouvez me parler de ça? J'ai été transféré en Allemagne, avec le Corps de prévôté canadien, stationné à Verl, en Allemagne. Notre job c'était patrouilleur des bars, accidents, beaucoup d'accidents, des accidents mortels, tout ça. Et pourquoi vous étiez en Allemagne, qu'est-ce qui se passait à ce moment-là? Dans ce temps-là c'était l'OTAN, on était là avec l'OTAN. Pas aujourd'hui, mais dans ce temps-là, on était un détachement de police militaire et quand il y avait une manœuvre, ils nous prenaient, ils appellent ça « MP platoon », le peloton de la prévôté, ils nous transféraient dans le champ, faire des manœuvres, faire le trafic, des accidents, patrouille des bars, tout ça, contrôler les troupes. Est-ce que vous étiez avec des troupes canadiennes? On était avec des troupes canadiennes. C'était quoi, combien de troupes canadiennes il y avait dans ce temps-là? Il y en avait 5 000, nous autres on partait toujours en avance, on arrivait à Jost, le quartier général, on se ramassait là, puis on savait à quelle heure on partait. On se ramassait dans les bars, une couple de bières, après ça le sergent disait on s'en va. On partait, on avait tous nos jeeps. On mettait des enseignes sur les arbres, pour montrer aux troupes où aller. Donc vous, vous arriviez avant que le gros de troupes s'en viennent. C'est ça, on était sur un coin de rue avec notre jeep, on était peut-être 5-6 heures sur le coin de rue, là, les troupes passaient, les tanks. Va là, va là. Tu avais de l'argent dans tes poches, tu donnais 1 Mark ou 2 Marks au petit gars et tu disais va chercher une bière et je vais te donner des bonbons. Nous autres on avait des rations britanniques, il y avait toujours des bonbons et du chocolat, on leur donnait des bonbons et du chocolat en échange. Et puis c'était quoi le moral des troupes à ce moment-là, vous étiez en Europe et c'était le contexte de la guerre froide? Oui c'est ça, mais on a rien vu. Excepté qu'on voyait des Russes se promener. Ils appelaient ca des "Saxsmith", Soviet... Nous autres notre tâche c'était de le rapporter. Tu les voyais, tu prenais, mettons tu voyais un officier, il y avait un code pour un officier, un code pour un simple soldat. Tu vois un officier en arrière, c'est un code, le chauffeur c'est un code, tu disais telle auto, tu avertissais les autorités, parce que des fois, ils avaient pas le droit dans les zones, il y a des places c'était défendu de venir. Quand tu allais en manœuvres, des fois ils avaient pas le droit de venir pantoute, ils allaient pareil. Mais ils se faisaient pogner. Ils se mettaient 2 tanks, 1 là, 1 là, ils les gardaient entre les deux, là ils appelaient la police militaire britannique, là ils descendaient avec un Jaguar sport, casque sur la tête, 200 km à l'heure, ils les ramassaient. Et qu'est-ce qui se passait? On ne sait pas, l'histoire ne le dit pas. C'était de la politique dans ce temps-là. C'était divisé dans 4 zones; britannique, américaine et française. Nous autres on était dans la zone britannique. J'ai encore la carte chez nous des zones. Est-ce que vous pouviez sentir la tension, est-ce qu'on était nerveux, est-ce qu'il y avait de la peur? Non, nous autres on avait jamais de peur. Même si j'étais marié, jamais. On pense pas à chez nous. T'arrives là c'est fini, la maison c'est fini. Vous étiez concentrés sur le travail? Exactement. Est-ce que vos tâches étaient différentes de ce que vous avez fait quand vous étiez au Japon? Non, pareil. Même chose. Plus stressant, il y avait beaucoup d'ouvrage, plus. Les troupes sont 5 000. Nous autres on avait un bataillon de 1 000 hommes, un « squadron » de tanks, un « squadron » de « field engineers », ça fait du monde ça. Est-ce qu'il y a eu des moments difficiles quand vous étiez là? Non, pas pour moi. Des incidents avec les troupes? Non. Il y a eu des morts, mais ça, ça me dérangeait pas trop. Sur des accidents ou c'était pendant des échanges de feu? Non, des échanges de feu, jamais, c'était plutôt des accidents. Est-ce que vous deviez enquêter sur ces décès-là? Oui, mais dans ce temps-là on passait à un autre niveau. Il y a quelqu'un d'autre qui s'occupait de ça, plus haut que toi. On faisait la base et ça passait ailleurs. Généralement, c'est nous autres qui les faisait. Donc vous êtes resté combien de temps en Allemagne? On a été là la première fois de 1956 à 1958, deux ans et demie.
Description

M. Labelle parle de son premier déploiement à Verl, en Allemagne, entre 1956 et 1958, dans le contexte de la guerre froide, où il y avait parfois des Russes qui s’aventuraient en territoire interdit.

Marcel Labelle

Monsieur Labelle est né en 1933 à Montréal. Son père a servi lors de la Seconde Guerre mondiale et M. Labelle a donc dès son jeune âge été exposé à la vie militaire. Il s’est enrôlé en 1949 à 16 ans et a ensuite joint le Corps de prévôté canadien. Il a servi au Japon durant la guerre de Corée, ensuite en Allemagne, au Congo et à Chypre, durant sa carrière militaire de 27 ans avec les Forces armées canadiennes.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Date d’enregistrement :
11 août 2017
Durée :
5:41
Personne interviewée :
Marcel Labelle
Guerre ou mission :
Forces armées canadiennes
Emplacement géographique :
Allemagne
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Corps de Prévôté canadien
Grade militaire :
Caporal
Occupation :
Infanterie

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