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Sperwan Ghar et Masum Ghar

Des héros se racontent

Sperwan Ghar et Masum Ghar

Transcription
Quand vous parlez du camp, est-ce que vous pouvez m’expliquer un petit peu à quoi ça ressemble, combien de monde, est-ce que vous êtes dans des tentes ou dans des hôtels avec l’air climatisé? Non, nous on n’a pas eu la chance, personnellement on n’a pas eu la chance d’avoir d’hôtel. J’oublie, il y avait également l’armée afghane qui faisait aussi la sécurité du camp avec nous, qui était présente. Moi j’ai été à deux camps principaux en Afghanistan qui est Sperwan Ghar et Masum Ghar, qui sont deux montagnes. Une qui est une grosse montagne et l’autre une est une petite montagne. Masum Ghar était plus le gros camp principal où est-ce que la majeure partie du « Headquarters » était, où les décisions se prenaient plus qu’à Sperwan Ghar. Sperwan Ghar était un autre poste un peu plus avancé. Il y avait l’artillerie qui était avec nous à Sperwan Ghar. Sinon on était souvent, le terme francophone je ne le connais pas, en « leaguer », c’est une position défensive dans le désert avec les véhicules. Si on sait, on n’était pas loin de la frontière avec le Pakistan et l’Afghanistan, on savait que souvent l’armement passait par là pour se faire ravitailler. On allait à des endroits différents. Dans le désert on peut voir vraiment loin la nuit avec des « night vision » on était capables de « scanner » une bonne partie de la zone, voir si on était capables d’intercepter des armes en provenance du sud. On couchait dehors en dessous des trucks, à côté des trucks, dans des « sleeping », des fois pas de « sleeping ». Quand on était plus sur le camp principal on dormait dans des « Sea containers » à Masum Ghar, c’était quand même bien fait, air climatisé. C’est tout petit, par contre. Je me souviens plus combien il y a peut-être 6-8 lits dans chaque, je ne m’en souviens plus. À l’autre on avait une ancienne école abandonnée, on avait transformé avec des chambres pour les sections. C’était juste une structure en béton en fait, il n’y avait rien de « fancy » ou de luxueux là. Est-ce que vous aviez l’eau courante, comment ça fonctionne pour l’hydratation, pour la nourriture? Il n’y avait pas l’eau courante, on avait notre propre système d’approvisionnement d’eau, des bassins, des choses comme ça qu’on avait notre eau. Souvent il fallait par exemple pour prendre des douches, fallait avoir notre petite douche personnelle, tout dépendamment sur quel camp on était, des douches plus luxueuses un peu, plus l’eau, pas nécessairement courante qui était « feed » en eau, des fois c’était notre petite douche personnelle qu’on laissait réchauffer au soleil, on prenait notre douche avec notre petite poche de deux litres d’eau réchauffée au soleil. Des fois c’était aux « Wet Ones », petites serviettes sanitaires pendant une couple de jours, une couple de semaines, ça m’est arrivé, sans avoir pu prendre une seule douche. Et au niveau de la nourriture? La nourriture, pareil, quand on était sur le camp principal, on avait des chefs cuisiniers qui faisaient de l’excellente bouffe pour l’Afghanistan, pour ce qu’on faisait là. Souvent on avait des « ration packs » on trainait sur nous notre ration, et quand on avait la chance de la manger, on la mangeait, entre deux attaques. Donc quand on vous envoie là-bas, est-ce que vous êtes sur les bases avancées pour la majorité de votre temps, ou il y a un va et vient entre les camps principaux? Il y a vraiment un va et vient entre les camps. Le premier camp que j’ai fait c’est Sperwan Ghar, j’ai passé peut-être un mois au début, avant de retourner à Masum Ghar, après ça j’ai retourné à Sperwan Ghar. On faisait pas mal les deux camps, on faisait des rotations. Ça s’en tenait pas mal à ça pour notre peloton à nous. Donc vous m’avez dit, ce n’est pas une journée typique, mais est-ce qu’il y a des choses qui sont répétitives, que vous faites d’une journée à l’autre? Ce qui peut être répétitif, je dirais, c’est surtout quand on est sur la garde du camp. On a une certaine routine, malgré qu’on essaie de ne pas avoir de routine dans le sens qu’on ne veut pas justement que l’ennemi sache qu’on change à toutes les 5 heures, le poste d’observation. On changeait les routines, on ne prenait pas toujours les mêmes chemins non plus. Mais oui, on avait une certaine routine par rapport à ça, mais pour le reste les opérations ça pouvait être autant de jour comme de nuit, même chose pour les patrouilles, on sortait à des heures différentes de la journée, autant de jour comme de nuit. Des fois on sortait, on rentrait, on ressortait tout de suite, justement pour briser la routine. Parce qu’on était tout le temps observés, tout le temps. Moindrement qu’on mettait le pied dehors du camp, il y a quelqu’un qui savait qu’on sortait du camp.
Description

M. Larocque décrit les deux camps où il a servi en Afghanistan, soit Sperwan Ghar et Masum Ghar. Il parle aussi de la manière de s’hydrater et de se laver dans le désert.

Dominic Larocque

Monsieur Larocque est né en 1987 à Salaberry-de-Valleyfield, au Québec. Il s’est enrôlé à 18 ans et souhaitait devenir technicien en recherche et sauvetage dans les Forces armées canadiennes. M. Larocque a servi comme fantassin avec le Royal 22e Régiment et a été déployé en Afghanistan en 2007. L’explosion d’une bombe artisanale lors d’une mission l’a blessé sérieusement, mais il a continué à servir pendant plus de 10 ans, réussissant la plupart des tests physiques, et étant impliqué dans le sport de haut niveau. Il a quitté les Forces armées canadiennes après 13 années de service.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Date d’enregistrement :
3 décembre 2017
Durée :
5:02
Personne interviewée :
Dominic Larocque
Guerre ou mission :
Forces armées canadiennes
Emplacement géographique :
Afghanistan
Campagne :
Afghanistan
Grade militaire :
Soldat
Occupation :
Fantassin

Droit d’auteur ou de reproduction

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Date de modification :