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J’ai tenté de m’évader trois fois

La force francophone

J’ai tenté de m’évader trois fois

Transcription
J'AI TENTÉ DE M'ÉVADER TROIS FOIS Moi, j'déclarais que j'étais fermier. Cétait mon... mon but, c'était d'travailler su' la ferme, dehors, pour avoir l'avantage de m'sauver quand arrive le temps. Et puis, là, y m'avaient envoyé à la récolte de la bette à sucre. La première, c'était pendant... on était dans un box car, un char de... un char où on pouvait loger dix... quatr' chevaux, ou cinquante hommes. Fait qu'on était cinquante dans un... on'n avait plusieurs, peut-être une dizaine de train et pis on avait été bombardés par l'aviation anglaise, les Spitfire, là. Fait qu'là... y était supposé avoir, su' le ch'min... su' le train, excusez-moi, un drapeau d'la Croix-Rouge, mais y en avait pas. C'est la raison pourquoi qu'l'aviation avait attaqué. Tu comprends, les morceaux de shrapnel, ça r'volait partout. C'est là qu'j'en ai profité pour me sauver. Là, j'ai parti à la belle aventure, avec un type d'Ottawa, icit', on s'était arrangés, tous les deux, pour partir, pis on est partis. On a marché pendant trois jours, on s'cachait dans les fossés, dans des endroits où on pouvait pas... où c'était pas visitable, t'sais. Mais, c'est le chiens qui nous ont r'trouvés. Eux, les chiens, là, y ont du flair, c'est épouvantable. Y pouvaient dénicher n'importe quoi... Où y passaient, y faisaient leur chemin. MA PUNITION On portait le costume d'évadeur. On avait un target, dans l'dos, grand comme ça, pis un su' la cuisse. Si y t'voyaient en-dehors de ton parcours, y t'tiraient là. Y avait pas d'pardon. MA DEUXIÈME ÉVASION Mais ça s'voit quelqu'un qui veut rester ou qui veut pas rester. T'es capable de juger ça dans son visage, dans sa... Quand tu vois un type qui te r'garde en plein dans les yeux, y a besoin d'savoir que'que chose, lui. Là, tu l'approches, pis tu poses la question. Comment est-ce que tu parles pas sa langue, on finit toujours par se comprendre. Fait que, j'voyais c'type-là, pis y s'prom'nait. Y était un peu dans l'idée d'moi... Fait que, j'y ai d'mandé : « Est-ce que ça t'tentes-tu d't'évader ? » Y dit : « Criss... J'comprends ! » Pis y m'parle tout suite en français, j'pensais pas qu'y parlait français, j'pensais qu'c'était un autre nation, je n'sais trop quoi. C't'un gars du Nouveau Brunswick, icit', un nommé Savoie. Fait qu'on a partis le soir, après le lights-out, là. On s'tait fait un trou en-d'ssous d'la clôture, pis on a passé... Pendant la journée, on avait fait le trou, on avait tout' préparé ça. Quand le soir est venu, passé tout' les deux. Salut [inaudible]. Fait que, sont r'venus, encore avec les chiens, pis y nous ont r'trouvés. T'avais beau changer d'direction pour les faire changer d'idée, les chiens, y ont du flair. Y sentent ton linge, pis y te r'joignent dix miles après. MA DEUXIÈME PUNITION Ah ! ben, c'est là qu'y nous ont attachés [rires], c'est là qu'y nous ont attachés pour pas qu'on s'évade davantage. Toujours avec le target dans l'dos, pis su' la cuisse. MA TROISIÈME ÉVASION La troisième fois, là, là j'étais seul, comme un homme seul. Là, j'me dirigeais par moi-même, j'attendais pas l'idée d'l'autre... J'partais. Pis j'ai été quasiment une semaine parti. À VOTRE RETOUR, L'OFFICIER ALLEMAND ÉTAIT-IL FÂCHÉ ? [rires] Non... non... Y m'a donné la main. Même, je l'ai revu, ici, au Canada. Y est ici, au Canada, depuis la fin d'la guerre.
Description

M. Roy a tenté de s’échapper trois fois de son camp de prisonniers. Il nous donne les détails de ses péripéties.

Benoît Roy

Benoît Roy est né à Ste-Hénédine le 7 août 1923. Il s’est enrôlé à Québec en 1942. Sa formation militaire eut lieu à la Citadelle de Québec et à Chicoutimi. Puis, il s’embarqua sur le Queen Élisabeth en direction de l’Écosse. Il alla rejoindre les Fusiliers Mont-Royal où il se spécialisera en mortiers. Il prit part aux batailles de Carpiquet et Falaise en Normandie. C’est d’ailleurs à Falaise, le jour de ses dix huit ans, qu’il fût capturé par les Allemands. Il a tenté de s’échapper trois fois du camp où il était prisonnier. Il fût libéré par les Américains et fêta la fin de la guerre à Londres.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
5:04
Personne interviewée :
Benoît Roy
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Allemagne
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Fusiliers Mont-Royal
Grade militaire :
Soldat
Occupation :
Fantassin

Droit d’auteur ou de reproduction

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