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Mon hôpital de campagne

La force francophone

Mon hôpital de campagne

Transcription
MON HÔPITAL DE CAMPAGNE C'était des grands huttes, deux p'tits lits par case, c'tait comme des sections, là, vous savez, et puis... J'ai des photos. On mangeait... On s'faisait d'la soupe en env'loppes que nos parents nous envoyaient, qu'on r'cevait du Canada. Nos paquets, qu'on r'cevait du Canada, on mangeait ça, dans nos chambres. Le soir, on s'faisait d'la soupe en env'loppes. C'était bien populaire. Et puis, on était vraiment bien. On avait... J'vous dis, dans c'temps-là, y avait des bombardements... Moi, j'suis arrivée, le Battle of Britain v'nait d'finir, mais y avait encore beaucoup d'bombardements en Angleterre. Y avait beaucoup de... Vous savez, on était toujours sur le qui-vive, par exemple... C'tait pas la grande liberté. D'abord, les Anglais avaient peur qu'y soient envahis avec [inaudible]. C'était bien, mais... Après ça, y avait beaucoup de mouvements de troupes. J'pense qu'en Angleterre, y déplaçaient les troupes tout l'temps pour... peut-être pour pas donner d'indications à l'ennemi et puis... Non, nous autres, on était dans des grandes huttes, pis y avait, comme j'vous dis, dehors, ils avaient construit des air raid shelter, des espèces de... en ciment. Ça, j'suis jamais entrée, j'peux pas vous dire comment c'était. Moi, j'suis claustrophobe, pis j'allais pas dans les abris. Mais si on allait au cinéma, ailleurs, on était obligés d'y aller. Vous savez, si on était dans un endroit public, on était obligés d'descendre. Les sirènes... On entendait les sirènes tout l'temps. Moi, les sirènes, les alertes, on en avait beaucoup. Le gros d'la bataille... Battle of Britain, là, ça j'pense que... les plus gros bombardements. Évidemment, on en voyait beaucoup de maisons qui avaient été détruites, pis d'édifices qui étaient détruits, puis de choses comme ça. Mais... Pis y en a eu beaucoup encore, de bombardements comme... C'tait pas à Birmingham qu'y avait eu beaucoup d'bombardements. Ça c'était terminé. Mais y en avait encore ailleurs... Vous savez, on avait toujours... Si on allait sur la côte... On pouvait pas aller sur la côte comme on voulait, on pouvait pas aller où on voulait. Y avait l'black-out... On pouvait pas sortir non plus. COMBIEN DE PERSONNES TRAVAILLAIENT À L'HÔPITAL ? Quatre-vingt-quatre infirmières, pis on devait être, oh ! certainement, une trentaine de méd'cins. On avait des chirurgiens, on avait deux padre. On vait un catholique et puis un protestant et puis ce sont eux qui nous donnaient des nouvelles. Quand on avait pas d'nouvelles, vous savez, c'qui s'passait, là, ce sont eux qui v'naient nous donner des nouvelles. Rendus en Italie, ben... On pouvait toujours se renseigner en Angleterre, y avait des journaux. Mais... Vous savez, y avaient toutes les nouvelles, tout c'qui s'passait. Fait que quand nous sommes arrivés en Italie, on avait pas d'communications avec rien. Mais c'était l'padre qui avait des nouvelles, par soit des sans fil, ou n'importe quoi... qui v'nait donner les nouvelles dans les départements. Ils avaient gardé leur rôle. Mais nous, y nous t'naient au courant, même si on avait des journaux, on avait des choses, si on était pas au courant, y nous donnaient des nouvelles de comment la guerre déroulait, tout l'temps. Ils étaient très, très présents. Pis là, on... y opéraient. On avait toujours des... Y avait beaucoup d'cas de... en « oto-rhino-laryngo », pis y avait beaucoup de... pas tellement d'blessés, mais quelques blessés, des accidents d'route, des accidents, On avait des salles d'opération, mais pas de gros blessés. on était bien équipés... On était bien équipés. Mais... J'ai des exemples, des grandes salles, vous savez, les patients étaient dans des grandes salles, peut-être de vingt. Ils avaient des p'tits lits militaires et puis avec leurs casque de fer, pis leur masque à gaz attachés après le pied du lit. Parc'que tout l'temps... y avait toujours... si un bombardement... Pis c'était que si on était bombardés, fallait mettre les patients en-d'ssous des lits. C'était leur protection. Fallait qu'les patients aillent en-d'ssous des lits. Et puis... Mais c'était très, très bien organisé. On avait des hôpitaux tellement bien structurés, là. C'était vraiment bien. Même après, en Italie, là – on avait perdu beaucoup de notr' équipement, de tout c'qu'on avait besoin - mais on s'est... Ça a bien été après. Les hôpitaux fonctionnaient très, très bien. Mais, en Angleterre, on avait tout c'qu'y fallait... tout c'qu'y fallait pour opérer... tout c'qu'y fallait pour opérer. Après Dieppe, là, on a eu beaucoup, beaucoup d'blessés, mais ça... C'était la fine pointe.
Description

Jeanne Caron-D’Orsonnens nous décrit son environnement de travail au 15e hôpital de campagne.

Jeanne Caron-D'Orsonnens

Jeanne Caron-D’Orsonnens est née à Montréal le 4 août 1916. Elle fit ses études d’infirmière à l’Université de Montréal. Ses études terminées, elle s’enrôle peu de temps après le déclenchement de la guerre. Elle part en Angleterre en 1941. Elle sera affectée à un hôpital de Aldershot. Puis, elle suivra les troupes lors du raid sur Dieppe. Elle sera décorée par Buckingham Palace pour son rôle important dans les soins qu’elle a apporté aux blessés. Par la suite, elle sera envoyée en Italie avec son unité. Cependant, le bateau qui les transporte sera coulé dans le Détroit de Gibraltar. Elle sera rescapée par un destroyer américain, le US Tilman. Après cette mésaventure, elle sera tout même déployée en Italie avec son unité. Jeanne Caron-D’Orsonnens rencontrera son future mari, un officier du Royal 22 ième Régiment. Après la guerre, ils se marièrent au Canada et quittèrent l’armée.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada et Témoignages d'honneur
Durée :
4:14
Personne interviewée :
Jeanne Caron-D'Orsonnens
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Italie
Campagne :
Italie
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Corps médical militaire royal du Canada
Occupation :
Infirmière

Droit d’auteur ou de reproduction

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Date de modification :