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Quelques anecdotes

La force francophone

Transcription
QUELQUES ANECTDOTES L'expérience malheureuse que j'ai vécue – c'était la seule – c'est qu'nous sommes partis de Sète, en France, nous sommes passés à Oran, en Afrique du Nord, pour prendre du charbon et puis nous nous sommes dirigés vers St. John, New Brunswick. Et, on a eu un p'tit peu de difficultés avec l'engin, on a perdu du temps et on a manqué de nourriture. Ça, c'est la seule expérience négative que j'ai vécue et que j'ai regrettée. Y avait p'us d'pain, à bord, on mangeait des biscuits soda, y avait p'us d'pommes de terre, on mangeait toutes sortes de genre de légumes, là, pis on a manqué... Y était p'us question d'lait... On a eu d'la difficulté et, ce navire-là, y avait... 4700... y avait deux bouilloires et les chauffeurs... On voyait les chauffeurs maigrir parc'qu'y travaillaient à pelleter le charbon, et cætera, pis y étaient mal nourris, hein ? Ça duré quelques jours, ça. Ça dû durer, ça, au-d'là d'une semaine. C'est long, lorsque nous sommes habitués à bien manger, là, c'est très difficile à accepter, ça, mais on a pas l'choix, on peut pas débarquer, on est en plein milieu d'l'océan, on s'dirige vers St. John. Lorsque l'bateau est arrivé j'l'oublierai jamais, l'sam'di après-midi – pis qu'la nourriture est arrivée à bord, hé ! monsieur... Les toasts, y étaient bonnes, pis le beurre de peanut, pis... C'est ça la vie en mer. On sait jamais... Mais là, y avait eu des abus, encore une fois. Les gars, les cuisiniers avaient vendu du jambon, pis des affaires comme ça, en France, pour s'payer des bons breuvages alcooliques. Alors, c'est que tout l'monde a été pénalisé parc'qu'on pouvait pas s'équiper. Si on transportait pas les rations voulues, on avait pas la capacité de s'approvisionner, là-bas. Y en manquait, tout était rationné... tout était en rations. LES MARINS ET LES FEMMES Vous arrivez en Angleterre et puis les gens qui se souv'naient d'avoir vu les Américains danser le Jitterbug, pis ces choses-là... Alors, pour ces gens-là, pour ces jeunes filles-là, nous étions des Américains et puis, c'qui était la grande surprise, lorsque nous arrivions en France et puis que nous parlions la langue, si j'peux dire, avec un accent différent, ah ! ben là « Monsieur cause le français... » Alors, c'tait le commerce des cigarettes, pis des bas nylon. Alors, ça, avec ça, ça coûtait pas cher, pis on avait du champagne, pis on avait du plaisir, pis on s'amusait. Dans l'grand respect de tout ça... Je ne connais pas situation où y a eu des abus, réellement. Les jeunes filles que nous fréquentions, c'tait pas nécessairement des filles qui avaient peur des marins, si j'peux dire. On créait aucun scandale. On (inaudible) à l'école de la vie, quoi que les religions étaient pas tellement favorables à ça, mais, dans la religion catholique, on a la chance d'aller à la confesse, pis de s'faire pardonner nos fautes graves. Imaginez-vous, on est pas pour s'priver d'une faute grave ou deux, sachant qu'on irait au ciel pareil !
Description

Jean-Luc Dutil nous raconte deux anecdotes; l’une concernant la nourriture et l’autre la relation entre femmes et marins.

Jean-Luc Dutil

Jean-Luc Dutil est né à Alma le 7 septembre 1927. Alors qu’il était encore très jeune, sa famille et lui ont déménagé à Québec. Lorsque la guerre éclate, il a douze ans. Il est confronté aux horreurs de la guerre en croisant plusieurs blessés de guerre. C’est en 1944, à seize ans, qu’il décide de s’embarquer sur un vaisseau de la marine marchande. Il devient mécanicien et est également représentant syndical. Il quitte la marine marchande en 1949 et demeure très actif au sein de l’Association de la marine marchande canadienne.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
3:43
Personne interviewée :
Jean-Luc Dutil
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Branche :
Marine marchande
Grade militaire :
Sous-officier
Occupation :
Mécanicien

Droit d’auteur ou de reproduction

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