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Mission de paix FUNU II

Des héros se racontent

Mission de paix FUNU II

Transcription
En arrivant en Égypte, c’est que… moi je suis noir, hein. Fier de l’être. On arrive en Égypte… On arrive à six heures, on va au mess et puis le général qui me dit : « Ah Pinky, le nouveau Pinky est là ! » Je… « Mon général… Pinky !? » Il dit : « Vous venez d’arriver du Canada, tout nouveau… tout nouvel arrivant du Canada est un Pinky ! » (rires) Parce que, on voit, on voit, on voit… Y’a beaucoup de soleil Oh ! Donc moi je dit : « Je viens violet. » (rires) « Pas Pinky, je suis violet ! » (rires) Dès que vous êtes le premier arrivé, c’est Pinky. Au fond, imaginez, c’est intéressant. Quand je suis arrivé en Égypte, j’étais le seul noir parmi tous les Canadiens. Alors, imaginez les Égyptiens « Quoi ?! » C’est l’époque où… je me rappelle très bien… c’était un… y’a une Jeep du contingent péruvien qui est monté sur une mine ! Comme, comme… dans le désert du… dans le désert du Sinaï. Alors le gars était venu là au… Ils étaient combien ? Quatre blessés. J’ai passé. La première fois que j’ai passé plus que vingt-quatre heures à opérer ! D’un trait. J’ai opéré près de vingt-quatre heures sans arrêt, sans arrêt. Je crois que c’était l’une des plus belles expériences que j’ai eue dans l’Armée J’écrivais à ma femme tous les soirs. Parce qu’on avait des … on appelle des… mon Dieu comment… Ils appelaient ça des aérogrammes. Donc, tous les soirs, je prenais un aérogramme, parce que (inaudible)… On n’avait pas de lumière, hein. Le soir c’était black out. Donc, je rentrais dans mon sac de couchage avec ma lampe de poche et j’écrivais à ma femme dans le sac de couchage, un aérogramme chaque soir. C’était un mardi, j’étais en train de… d’écrire à ma femme dans mon sac de couchage comme tout le monde et puis on… c’était moi qui était de garde. On vient me chercher. J’ai dit : « Qu’est-ce que… ? » Il dit : « Ah ! Y’a un gars, y’a un soldat qui veut… qui donne des problèmes. » Il était à l’urgence. Je vais à l’urgence. J’ai dit : « Qu’est-ce qui se passe ? » Il dit : « Ah. Je viens de recevoir une lettre de ma femme. » Il dit… Sa femme elle lui a dit que : « Si vous ne prenez pas l’avion… le prochain avion, je vous laisse. » J’ai dit : « Alors, qu’est-ce que vous pensez de ça ? » Il dit : « Ah, je dois prendre l’avion. » J’ai dit : « Écoutez, pas sérieux. Écoutez, un jeune gars comme vous… Je comprends, vous aimez votre femme, c’est très bien. Elle vous aime comme… nous autres aussi, nos femmes nous aiment, hein. Et puis, on fait notre travail, notre boulot. Ça fait parti de la vie ça. Il dit : « Bon, docteur, si vous ne me mettez pas sur l’avion je vais empoisonner tout le monde. » J’ai dit : « Pardon ? » J’ai dit : « Où travaillez-vous ? » Il travaillait à la cuisine. J’ai dit : « Êtes-vous sérieux ? » Il dit : « Oui, je vous jure. Si je ne retourne pas avec l’avion, j’empoisonne tout le monde. » J’ai dit : « O.K., d’accord, vous avez raison. Attendez-moi. » Je change de tente. Je vais à une autre tente. J’appelle la police militaire. Il s’est fait prendre. On l’a mis sur l’avion mais en prison ! (rires) On l’a envoyé en Alberta en prison militaire.
Description

M. Gilbert nous raconte quelques anecdotes de son séjour en Égypte, dont une particulièrement rigolote au sujet de sa couleur de peau !

Anthony Jean Gilbert

Né à Jérémie, en Haïti, M. Gilbert s'intéresse tôt à la médecine et prend des cours afin de devenir chirurgien. Avant même d'obtenir son diplôme, une rencontre fortuite avec un touriste (le docteur Loyola Peraz de l'Hôpital St. Mary's de Montréal) l'incite à émigrer au Canada. Sans visée militaire particulière, M. Gilbert postule un peu partout au pays et, encore une fois, c'est le hasard qui l'amènera dans l'armée. Après avoir passé plusieurs années comme chirurgien militaire en sol canadien, on l'envoie en Égypte en tant que chirurgien en chef du contingent canadien des forces de l'UNEF II (United Nations Emergency Force II), veillant au bon déroulement du déploiement des forces israéliennes et égyptiennes en Égypte et en l'Israël. Fier de sa carrière militaire, M. Gilbert affirme que l'armée est comme un virus qui ne sort pas du corps !

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
3:52
Personne interviewée :
Anthony Jean Gilbert
Guerre ou mission :
Forces armées canadiennes
Emplacement géographique :
Égypte
Campagne :
Égypte
Branche :
Armée
Unité ou navire :
5e Ambulance de campagne
Grade militaire :
Lieutenant-colonel
Occupation :
Chirurgien

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