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De la musique pour Noël dans le camp de prisonniers Stalag II D

Des héros se racontent

Attention!

Cette vidéo contient des scènes au contenu graphique qui pourraient choquer, et est réservée à un auditoire averti.

De la musique pour Noël dans le camp de prisonniers Stalag II D

Transcription
Fait que là, ils nous ont envoyé sur des fermes. Quarante à la fois, nous autres on était quarante, embarqués dans un camion. On arrive sur la ferme, c'est une ferme de cinq-cents acres. On mangeait un peu mieux parce qu'on se volait des patates, on se volait des carottes, puis ça les Allemands le savaient ça. Ça les Allemands le savaient ça qu'on pouvait faire ça, voler des carottes, des patates, des choux, puis ces affaires-là. Ça c'est, ils savaient ça. Et puis notre colis de Croix-Rouge qu'on avait toutes les semaines. Le midi, on avait une bonne soupe, tu sais, une bonne soupe. Fait que là, on a été là, je pense, deux Noëls. En tout cas, le deuxième Noël là, moi j'avais fait connaissance d'une femme, elle avait cinq enfants. Mais cette femme-là, elle allait jamais travailler dans le champ avec les autres Allemandes. Les autres Allemandes ou Polonais, elle allait jamais travailler. Puis elle, elle me disait que la seule ration qu'elle avait c'était la ration allemande que les Allemands lui donnaient. Fait que moi, je volais des patates. Je mettais ça dans ma tunique. Elle avait une petite shed à côté de chez elle, puis moi j'allais porter ça, je mettais ça à terre puis je m'en revenais. Une autre fois c'était des carottes, une autre fois c'était des choux, dans ma tunique, deux choux, je mettais deux choux dans ma tunique, puis j'allais porter ça. Noël arrive. Fait que j'y demande : « As-tu un radio ? » Elle dit : « Oui. » J'ai dit : « Je peux-tu l'emprunter ? » Ça c'était défendu de faire ça, prêter un radio. Prêter un radio ou écouter la propagande anglaise, c'était défendu de faire ça pour eux autres. Fait que je dis : « Je peux-tu emprunter ? » Elle dit : « Oui. » Fait que la veille du jour de Noël, je saute par-dessus la clôture. Il n'y avait pas, on avait rien que trois gardes, fait que la veille ils étaient pas là eux autres. Saute par-dessus la clôture. Je vais dans la petite shed, prends la radio, prrrrt ! Cours. Bon. La veille de Noël, mets le radio, on met un poste anglais. Mais les postes anglais qu'on mettait, c'était seulement de la musique puis le monde avait du fun, ça dansait puis ça riait. Christ de Christ qu'ils avaient du fun ! Les gars ont dit : « Calice Fraser ! Sort ce Christ de radio-là d'icitte ! » Nous autres on pensait pas qu'on était pour recevoir ça de l'Angleterre ! Tu sais de la musique comme ça. C'est la guerre Christ ! Puis eux autres ils avaient du fun ! Fait que j'ai pris le radio, passe par-dessus la clôture, puis je vais le reporter dans la shed. Les gars pleuraient. Tout le monde pleurait. Christ ! Ils trouvaient ça épouvantable que c'était la guerre puis que le poste de radio broadcastait de la belle musique. Tu sais, puis de la danse, ces affaires-là.
Description

M. Fraser raconte comment il s'est procuré une radio pour pouvoir écouter les programmes de Noël avec les autres prisonniers de guerre et les émotions que cette écoute a suscitées.

Arthur Fraser

Enrôlé chez les Fusiliers Mont-Royal à l’âge de dix-sept ans, Monsieur Fraser monte la garde à l’aéroport de Saint-Hubert jusqu’à son dix-huitième anniversaire, car on lui interdit d’aller au front outre-mer si jeune. Puis il se retrouve en Angleterre où il participe à une formation de commando avant d’être mobilisé pour le raid de Dieppe. À Dieppe, il est fait prisonnier et se retrouve au camp de prisonniers Stalag VIII B. Là, il pratique le marché noir de nourriture afin de survivre. Il va ensuite aux travaux forcés dans des mines de charbon en Pologne, mais comme il a caché sa véritable identité, il est renvoyé en Allemagne au camp Stalag II D, où il travaille à la ferme. Il s’évade et survit en forêt quelque temps avant que les Américains et les Russes occupent l’Allemagne et qu’il puisse retourner à la maison.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
3:24
Personne interviewée :
Arthur Fraser
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Campagne :
Dieppe
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Fusiliers Mont-Royal
Grade militaire :
Soldat
Occupation :
Infanterie

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