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Des héros se racontent

Transcription
Elle, elle avait une radio, puis le 6 juin, elle a monté le volume, puis dans ce temps-là, j'étais assez, assez bon en Allemand pour me débrouiller, j'ai pris la place de l'interprète qu'on avait. On était parti pour travailler dans le bois, planter des pins. Le chef là, l'inspecteur qu'on l'appelait, il me demande : « Qu'est-ce que t'en penses ? » Parce que je lui avais dit que les Alliés avaient, je l'avais entendu, puis j'avais donné la nouvelle aux gars. Il dit : « Qu'est-ce que t'en penses ? » J'ai dit : « Si vous jetez pas les Alliés à la mer avant quinze jours, Deutschland ist kaput. » Ah ! Il avait pas primé ça pantoute. Il est venu rouge comme une tomate. Puis le 27 janvier 1945, ça faisait presque un mois ou deux qu'on travaillait plus. On allait seulement ramasser du bois pour chauffer. Les Russes s'amènent. On était embarré dans notre, dans notre sous-bassement. Quand on a réussi à sortir, on a donné une hache aux Français pour qu'ils défoncent la porte parce qu'on était embarré, les gardes avaient été fusillés par les Russes. Quand que les Russes nous ont vus en uniforme, ils ont voulu savoir qui on était. On a dit : « Canada, Canada. » Mais ils savaient pas ce que Canada voulait dire. Éventuellement, il y a quelqu'un qui a dit : « North America. » Bien là, ils nous ont pris pour des Américains. Ils nous ont baisé les mains, ils nous ont embrassé en pleine gueule, et puis ils nous donnaient du schnaps, de la vodka quoi. Et puis éventuellement, on leur a demandé. Non, ils nous ont demandés si on voulait embarquer sur leur tank puis aller tuer des Allemands. Et puis on leur a fait demander ce qu'ils nous suggéreraient. Il dit : « La meilleure chose à faire si vous voulez pas venir vous battre, suivez nos traces. » C'est ce qu'on a fait. J'ai rencontré le patron, allemand, et puis il m'a dit : « T'avais raison, moi aussi quand j'ai appris que les Alliés avaient, j'étais sûr et certain que la guerre était finie pour nous autres. » Puis il dit : « Pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas rendu les armes plus tôt pour sauver des millions de vies ? » Ben j'ai dit : « Hitler… verrückt. » Il était fou. Et puis, là il dit : « La meilleure chose à faire, tu connais les chevaux, prenez autant de chevaux que vous voulez puis… » Il n'y avait pas de sleigh là-bas, c'était des voitures à quatre roues. Il dit : « Prenez autant que vous voulez parce que les Russes vont les prendre anyway. » Il dit : « Puis partez. » On a 49 de nous autres qui sont partis sur 69. Les autres sont restés là. Pourquoi ? Le bon Dieu le sait. Ça fait qu'on a pris les voitures, on a mis nos bagages dedans, puis on a commencé notre marche vers la Pologne.
Description

Alors qu’il était interné au camp de prisonniers Stalag II d, non loin de la mer Baltique, M. Nadeau est envoyé aux travaux forcés sur une ferme où travaillent aussi des civils allemands. C’est grâce à une d’elle qu’il apprend la nouvelle qui lui permettra d’anticiper sa libération.

Jacques Nadeau

Septième d'une famille de dix enfants, Jacques Nadeau tente de s'enrôler avec le Royal 22e Régiment dès1939, mais il est refusé à cause de son jeune âge et de sa trop petite taille. Cependant, le 6 juillet 1940, il réussit à se joindre aux fusiliers Mont-Royal. Après une période de formation à Montréal et à Valcartier, il traverse en Angleterre comme renfort pour son régiment. Il s'embarque pour Dieppe le soir du 18 août 1942, mais l'opération est vouée à l'échec et l'ordre de se rendre est donnée. Prisonnier de guerre pendant presque trois ans, M. Nadeau sera interné dans deux camps (le Stalag VIII b et le Stalag II d) et ira aux travaux forcés dans un moulin à farine du sud de l’Allemagne, un oléoducte polonais, et une ferme du nord de l’Allemagne. Au pringtemps 1945 il est libèré par l'armée russe et rapatrié au Canada après un détour en Crimée. Il est démobilisé à Montréal en septembre 1945.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
3:20
Personne interviewée :
Jacques Nadeau
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Fusiliers Mont-Royal
Grade militaire :
Soldat
Occupation :
Infanterie

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