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Journal de guerre de 1918 du soldat Charles Robert Bottomley

1er novembre 1918 -- Nos pièces ont beaucoup tiré en matinée à droite de Hasnon. Les troupes impériales ont attaqué et avancé de quatre milles au cours de l’après-midi. Plusieurs prisonniers sont passés dans le village.

2 novembre 1918 -- Nous sommes occupés des pièces dans la matinée. Nous la coulons plutôt douce. En congé pendant l’après-midi.

3 novembre 1918 -- Réveil à 6 h. Avons seulement fait l’entretien de l’écurie pendant la journée. Avons entendu dire que les hostilités allaient cesser à la fin de la semaine. Me suis promené à Hasnon. Ai vu le canal et le pont de chemin de fer que les Boches ont fait sauter.

4 novembre 1918 -- Nous sommes occupés des pièces et du secteur des chevaux toute la journée.

5 novembre 1918 -- Nous sommes occupés des pièces et des avant-trains. Il a plu toute la journée. Avons reçu l’ordre de tout préparer pour partir le lendemain matin.

6 novembre 1918 -- Sommes partis à 9 h. Avant le départ, le commandant a inspecté la batterie. Il a jugé que la pièce et les avant-trains de notre sous-section étaient les plus propres. Sommes partis de Grand Bray et avons traversé Raismes. Avons été cantonnés dans une grande ville appelée Anzin, dans une grande maison avec un piano et un mobilier neuf. Tout est parfait. Bon repas de patates. Rencontré le capitaine Hinds et le 116e Bataillon. Avons eu un beau petit concert. Ai passé la nuit par terre, sur le tapis.

7 novembre 1918 -- Avons quitté Anzin vers 9 h. Avons traversé Valeberas, sur la Shelat. Il ne reste vraiment rien de la place. La gare et les ponts ont été détruits. Ai rencontré Harry Ring et ai vu le capitaine Hinds à la tête du 116e Bataillon, en route pour Mons. Ai dormi dans une grande maison de la route de Mons, à St-Saulve.

8 novembre 1918 -- Avons quitté St-Saulve vers 9 h et avons suivi la route de Mons jusqu’à un endroit appelé Quaropible. Des chevaux morts et des pièces et des avant-trains allemands sont sur la route de Mons là où ils ont été pris dans notre tir de barrage. Avons dormi dans une maison de la route de Mons. Les civils rentrent chez eux; il est dur de les voir marcher péniblement avec leur charge.

9 novembre 1918 -- Avons passé la journée à Quaropible. Nos colonnes ont défilé sans arrêt pendant deux jours et suivent les Boches. Il y a des troupes, des pièces de tous calibres, des camions et toutes sortes de matériel militaire. C’est quelque chose à voir. Des civils rentrent chez eux avec leurs biens de tous les jours dans un véhicule à deux roues. Presque toutes les maisons ont été bombardées par les Boches.

10 novembre 1918 -- Nous reposons à Quaropible pendant la journée. Des troupes, de l’artillerie, des camions et du matériel militaire défilent en un flot continu depuis deux jours. Les civils affluent dans l’autre sens avec leurs charrettes à bras. Un Français a laissé tomber un message d’un avion. Nous avons une journée bien remplie.

11 novembre 1918 -- Bonne nouvelle : les hostilités sont finies. C’est trop beau pour être vrai. Pendant l’après-midi, Percy Boyce et moi allons à pied à la frontière belge sur la route de Mons. Sommes entrés dans la cathédrale. Sur le chemin du retour, nous avons aidé deux civils à transporter leur charge. La colonne continue d’avancer.

12 novembre 1918 -- Nous reposons toujours à Quaropible et nous nous amusons. Avons nettoyé les pièces, les avant-trains et les harnais avant d’entreprendre la marche en direction de l’Allemagne. Les réfugiés passent toujours devant la maison en direction de leur ville respective. Ils ont l’air vannés et affamés.

13 novembre 1918 -- Nous reposons toujours dans la même ville. Les réfugiés défilent toujours. Il doit en être passé des milliers. Une colonne continue d’artillerie et de troupes se dirige vers la frontière allemande.

14 novembre 1918 -- Flânons à Quaropible à polir et à astiquer les harnais et à graisser et à nettoyer les pièces et les véhicules. Nous nous préparons en vue de notre grande marche, à entrer en Allemagne. Pendant la journée, la 1re Division d’infanterie a traversé la ville en route pour l’Allemagne. Les réfugiés continuent de rentrer chez eux. C’est triste à voir.

15 novembre 1918 -- Avons eu l’ordre de partir. Avons quitté le secteur des chevaux vers 10 h afin de poursuivre notre route vers l’Allemagne. En chemin, nous avons vu des officiers allemands se présenter sous un drapeau blanc. Nous sommes entrés en Belgique à un endroit appelé Quieviam; la fanfare de la ville était rassemblée et une garde d’honneur belge nous a salués de façon magnifique. Nous nous sommes arrêtés dans une ville appelée Boussu et avons dormi dans un hôtel.

16 novembre 1918 -- Nous reposons à Boussu. Les routes sont trop encombrées par les troupes et les civils qui y circulent. Nous avons marché en ville dans la matinée et en après-midi. Nous sommes bien installés dans la chambre avant d’un hôtel. En soirée, Brown et moi avons marché jusqu’à la ville suivante. Ed Wright est revenu à la batterie.

17 novembre 1918 -- Réveil à 6 h. Nous continuons de nous reposer à Boussu. Suis entré dans la cathédrale catholique en matinée. Pendant l’après-midi et en soirée, nous avons flâné.

18 novembre 1918 -- Avons reçu l’ordre de partir. Avons quitté Boussu vers 9 h 30. Avons traversé Hornu, Gemappes, Mono, Vimy et Mauierea et nous sommes arrêtés un jour ou deux dans un village appelé Casteau, qui est une très jolie petite place. Cinq d’entre nous ont obtenu une chambre dans un hôtel; je suis le chanceux qui a couché dans le lit.

19 novembre 1918 -- Nous reposons à Casteau. Nettoyons les avant-trains et les pièces. Nous la sommes coulée douce pendant l’après-midi.

20 novembre 1918 -- Nous reposons à Casteau. Pendant l’après-midi, nous marchons jusqu’à un village appelé Oboury, où le 116e est cantonné, et nous trouvons une cantine du Y.M.C.A.; j’achète un fruit et un biscuit. McGinnis est revenu pendant l’après-midi et nous avons toutes sortes de bonnes choses à manger.

21 novembre 1918 -- Avons eu l’ordre de partir. Avons quitté le secteur des chevaux vers 9 h. Passons par les routes secondaires et traversons le village de Thrieusues Muast; nous sommes arrêtés dans le village d’Eccuassines. Suis très bien logé. C’est un très joli village.

22 novembre 1918 -- Suis logé à l’étage dans la rue principale d’Eccuassines. Le secteur des chevaux et le parc de l’artillerie sont sur la place, devant l’église. De garde pendant la nuit et la journée. Les gens avec qui nous vivons sont des personnes très sympathiques. Pendant l’après-midi, nous marchons jusqu’à une carrière.

23 novembre 1918 -- Toujours logé dans le même village. Avons nettoyé les véhicules en matinée. Pendant l’après-midi, me suis promené ici et là. En soirée, les gars de la batterie sont allés danser au cinéma.

24 novembre 1918 -- Avons reçu l’ordre de partir. Avons quitté le secteur des chevaux vers 7 h. Avons tout astiqué. Avons traversé Tuchu, Teley et Marbuis au cours d’une marche de 20 kilomètres. Les gens ne comprenaient pas pourquoi nous avions astiqué les cuivres. Arrivés dans un village appelé I'rssmes St. Gossuicl, où la fanfare nous attendait et a joué différents airs nationaux. Sommes allés à l’église.

25 novembre 1918 -- Avons quitté le village vers 8 h pour une marche de 12 milles. Avons vu beaucoup d’avant-trains et de matériel militaire allemands en route vers Namur. Avons remonté la route de Wamur en passant par Soubrelle et sommes arrivés à un village appelé Corry Le Château. Ai dormi dans une ferme.

26 novembre 1918 -- Nous reposons à Corry Le Château. Pendant la journée, avons nettoyé les harnais, les pièces et les véhicules en prévision d’une marche de quatre jours jusqu’à la frontière allemande. Notre secteur des chevaux est installé près d’un couvent catholique.

27 novembre 1918 -- Avons quitté Corry Le Château vers 6 h. Avons contourné Namur en passant par la campagne. Quand nous traversons les villages, les cloches des églises sonnent et les enfants nous acclament. Entrés dans la vallée de la Meuse pendant l’après-midi. Notre secteur des chevaux est installé près de la Meuse. Ai couché dans un grenier. Les gens sont sympathiques. La ville s’appelle Selayn.

28 novembre 1918 -- Avons quitté Selayn vers 8 h. Avons franchi la Meuse près d’une fonderie et de mines de fer, de chaux et de charbon. Avons franchi les Ardennes. Le paysage, dans la vallée, est beau. Avons traversé Andenne et Gives. Nous sommes arrêtés pour la nuit dans un village appelé Grand Marchin.

29 novembre 1918 -- Avons quitté Grand Marchin sans petit déjeuner véritable pour les chevaux autant que pour le personnel. Les soldats ont protesté. Currie et McDonnell sont passés sur la route. Avons été retenus deux heures de temps. Nous sommes arrêtés à un endroit appelé Mosdave. Ai dormi chez une famille belge. Des gens très sympathiques.

30 novembre 1918 -- Avons repris la marche à partir de Grand Marchin. Avons traversé une belle partie du pays dans une vallée qui est à la frontière. Avons été inspectés par Currie et son état-major quand nous nous sommes arrêtés pour manger. Nous sommes arrêtés à un endroit appelé Tohogne. Ai dormi dans la chambre avant d’un estaminet.

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