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Journal de guerre de 1918 du soldat Charles Robert Bottomley

1er juillet 1918 -- Réveil à 6 h. Ai travaillé à l’écurie. Après le petit déjeuner, Roy Foley et moi sommes allés à pied à Lincques assister aux activités sportives du Corps canadien. Le premier ministre Borden, le duc de Connaught et M. Rowell étaient présents, de même que les généraux canadiens. Il devait y avoir 30 000 Canadiens. C’était un grand jour à tous les points de vue et la 1re Division s’est classée première avec 101 points.

2 juillet 1918 -- Ai travaillé toute la journée à proximité de la pièce et à l’écurie. Journée très tranquille.

3 juillet 1918 -- Réveil à 6 h. Sommes allés en manoeuvres à la campagne. Un de nos avions a travaillé avec nous pendant la journée et a pris des photos des pièces camouflées. Sommes revenus dans notre secteur vers 16 h 30.

4 juillet 1918 -- Pas fait grand-chose de la journée. Nous sommes occupés des pièces et des avant-trains. Ai marché jusqu’à Lincques en soirée.

5 juillet 1918 -- Ai travaillé au parc d’artillerie. Après le petit déjeuner, nous nous sommes exercés à mettre le masque à gaz et à saluer. Le reste de la journée, nous avons fait des exercices de pointage.

6 juillet 1918 -- Ai passé la matinée au parc à nettoyer la pièce et l’avant-train. Après le déjeuner, défilé des drapeaux. Suis allé à pied au Y.M.C.A.

7 juillet 1918 -- Nous avons eu un service religieux en matinée. Toutes les batteries de la 1re brigade étaient présentes. Congé en après-midi. Après le dîner, suis allé à pied à Lincque et ai rencontré Jimmy Scott de Cobourg, qui allait à Boulonge.

8 juillet 1918 -- Ai travaillé presque toute la journée dans le secteur de l’unité. Journée très facile.

9 juillet 1918 -- Occupé dans le secteur de l’unité à pointer la pièce et à nettoyer les avant-trains. Journée très facile.

10 juillet 1918 -- Occupé dans le secteur de l’unité à pointer et à nettoyer la pièce.

11 juillet 1918 -- En manoeuvres avec l’infanterie et des mortiers de tranchée. En batterie une fois. Ai vu l’infanterie mettre en place des écrans de fumée. De retour dans le secteur de l’unité vers 2 h.

12 juillet 1918 -- Occupé toute la journée dans le secteur des chevaux et à proximité de la pièce. Journée assez tranquille et très facile.

13 juillet 1918 -- Avons simplement tué le temps presque toute la journée à travailler à proximité de la pièce et des avant-trains. Suis allé à Savoy en soirée avec les gars d’une sous-section. Nous sommes arrêtés à une cuisine française, avons mangé des oeufs et de la salade. Avons vu sur la route une flotte de centaines de camions neufs qui venaient d’arriver d’Angleterre et qui étaient affectés au Corps canadien.

14 juillet 1918 -- Réveil à 4 h 30. Me suis levé et avons chargé les avant-trains en vue d’un déplacement. L’infanterie et l’artillerie de la 1re Division sont retournées en ligne. Avons de nouveau occupé le front d’Arris. Nous sommes installés à Anzin et avons établi le secteur des chevaux dans le champ. La section gauche s’est mise en batterie.

15 juillet 1918 -- Réveil à 6 h. Me suis toute la matinée occupé de la pièce. Dans l’après-midi, avons emballé le matériel afin de nous mettre en batterie dans le secteur gauche des chevaux vers 16 h. Avons relevé une batterie impériale derrière la voie ferrée sur le front gauche d’Arris. Blangy est le pire endroit. De garde pendant la nuit.

16 juillet 1918 -- Me suis levé à 4 h pour prendre mon tour de garde sur le dessus du talus de la voie ferrée. Il a plu et tonné en matinée. Les Frisés ont bombardé le secteur qui est devant nous. Pendant la journée, nous avons fait la détermination des corrections et fait notre tour de veille aérienne.

17 juillet 1918 -- Me suis levé à 9 h et ai pris mon petit déjeuner; ai flâné la majeure partie de la journée. Les gars sont allés en grand nombre se baigner dans la Scarpe. Les Frisés ont été très actifs et nous ont bombardés. Me suis blessé à la cheville en voulant me mettre à l’abri quand un obus a éclaté. Me suis couché à 21 h.

18 juillet 1918 -- Me suis levé à 3 h 30 à cause d’un branle-bas de combat. Nous croyions que les Frisés allaient venir, mais ils ont oublié de le faire. Étions de garde dans le trou du canon pendant la journée. Notre artillerie lourde, à l’arrière, a pilonné les Boches toute la journée et toute la nuit. Me suis couché vers 22 h. Nous couchions dans un grand abri creusé dans le talus de la voie ferrée.

19 juillet 1918 -- Me suis levé à 9 h. Ai nettoyé les environs du canon et ai été de garde dans le trou dans l’après-midi. Avons fait la détermination des corrections de notre pièce à l’aide de la fusée 101 jusque vers 17 h. Les Frisés ont répliqué en tirant des obus de 5,9 mais sans faire de dégâts. Notre sous-section était de garde pendant la nuit.

20 juillet 1918 -- Me suis levé à 3 h pour prendre mon tour de garde. Me suis installé sur le dessus du talus de la voie ferrée, d’où j’avais une vue splendide de la crête de Monchy, la partie du front tenue par les Boches. Ai vu des mortiers de tranchée se tirer mutuellement dessus. Pendant la journée, les Frisés ont été très tranquilles. Du courrier est arrivé du Canada pendant la nuit.

21 juillet 1918 -- Me suis levé à 8 h 30. Ai pris mon petit déjeuner et suis allé au trou pour mettre de l’ordre. Ai flâné la majeure partie de la journée. Pendant la nuit, suis allé à la route à la rencontre du chariot de vivres. Les Frisés ont terriblement arrosé les routes d’obus explosifs et d’obus à balles.

22 juillet 1918 -- Me suis levé à 8 h 30. Ai flâné la majeure partie de la journée. Il ne s’est pas passé grand-chose. Tout a été très tranquille. Ai reçu un colis du pays, mais son contenu s’était gâté.

23 juillet 1918 -- Pas grand-chose à faire de la journée. Pendant l’après-midi, la section de gauche a été relevée et a pris les pièces en charge à Ashcourt. De garde pendant la nuit.

24 juillet 1918 -- Me suis levé à 5 h en vue des exercices de tir. Avons reçu l’ordre d’emballer notre matériel et de nous préparer à partir. Avons quitté la position arrière à Blanchy à 21 h 30 et sommes passés par Arras. Arras n’est vraiment pas belle à voir. Tous les beaux bâtiments sont démolis; la ville semble avoir été un endroit très bien avant la guerre. Sommes arrivés à la position d’Ashcourt vers minuit.

25 juillet 1918 -- Me suis levé à 8 h 30. Ai pris mon petit déjeuner, me suis lavé et suis monté au trou de la pièce. Je ne crois pas avoir jamais vu de position mieux dissimulée. Pendant la matinée, ai nettoyé la pièce et fait quelques travaux ici et là. Pendant la nuit, notre sous-section était de garde et les Frisés ont commencé à tirer des obus à gaz et des obus explosifs en abondance un peu partout. Pas de pertes.

26 juillet 1918 -- Me suis levé à 8 h 30. Ai pris un bon petit déjeuner fait de bacon et de gruau. Le colonel est venu jeter un coup d’oeil à la position. Les Frisés ont très fortement bombardé notre gauche pendant l’après-midi. Pendant la nuit, notre infanterie a exécuté avec succès un raid avec l’aide de l’artillerie, vers 21 h. Très forte pluie; tout est trempé.

27 juillet 1918 -- Me suis levé à 8 h 30. Ai mangé, suis allé au trou et ai réparé diverses choses. Il a plu presque toute la journée et la tranchée était très boueuse et très glissante. Pendant la nuit, nous avons exécuté un petit tir de barrage pour appuyer un raid de la 1re Brigade devant nous. Je crois que le tout a très bien réussi. De garde à 3 h.

28 juillet 1918 -- Me suis couché vers 5 h 30 après mon tour de garde. Le front était très tranquille après le raid. Me suis levé et, après le petit déjeuner, ai nettoyé la pièce. Pendant l’après-midi, l’aumônier est venu et nous avons eu un beau service dans le trou de notre pièce. Les gars ont aimé l’office. Avons transporté des munitions pendant la nuit.

29 juillet 1918 -- Journée très tranquille. L’artillerie n’a presque pas tiré de la journée. Pendant l’après-midi, avons tiré quelques obus contre notre point de régimage. De garde pendant la nuit.

30 juillet 1918 -- Me suis levé à minuit pour prendre mon tour de garde en vue des exercices de tir. Tout est très tranquille. Les Frisés n’ont presque pas bougé. Pendant la journée, nous la sommes coulée très douce.

31 juillet 1918 -- Me suis levé à 8 h 30. Ai pris mon petit déjeuner. Avertis pendant la journée que nous serions relevés et avons reçu instruction de faire sortir les pièces de batterie. La division doit prendre le train pour aller quelque part. Pendant l’après-midi, avons fait un peu de détermination des corrections. Pendant la nuit, j’avais le premier tour de garde; c’était une nuit idéale pour regarder les feux que différents appareils utilisent pendant les bombardements.

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