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Escorter sans accoster

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Escorter sans accoster

Le navire escorte d’autres bateaux remplis de soldats en direction de l’Écosse et de l’Angleterre. Ils n’étaient pas autorisés à accoster en Écosse…

Transcript

Robert Huot

M. Huot s’enrôle volontairement à Québec. Sa mère s’y oppose fortement et va jusqu’à aller voir le premier ministre du Canada de l’époque, Louis Saint-Laurent, afin que son fils ne s’enrôle pas, mais sans succès. Il part en train de Lévis vers Halifax, il était payé 1,20$ par jour, ce qui était bien payé à l’époque. C’est à Halifax lors de sa formation sur les bateaux qu’il apprend l’anglais. Son service de guerre aura lieu sur le NCSM Saint-Laurent. M. Huot a aimé son expérience dans la Marine durant la seconde guerre, il raconte plusieurs histoires qui donnent une bonne idée de la vie d’un marin en guerre.

Transcription

Escorter sans accoster



On v’nait chercher des soldats à Halifax, dans l’port, pis on les embarquait. Y embarquaient su’le bateau. Y avait deux bateaux, Lady Rodney et pis Lady Nelson. Y embarquaient là-d’ssus. Quand qu’tout prêt à partir, à telle heure ça part, pas cinq minutes avant, pas cinq minutes après. Là on s’en va, on v’nait chercher les bateaux. On partait d’Halifax… « Envoye d’l’autre bord… » On les escortait. Pas d’lumière la nuit, pas… Quand on voyait un bateau qui avait une lumière, le hublot ouvert pis la lumière ouverte, on courait après l’bateau. On fermait la lumière… Faut pas qu’y ait d’lumière, rien. Fallait qu’personne « save » qu’on était là. C’était très, très discret, M’sieur, là.




Quand on arrivait en Irlande – nous autres, les Canadiens, on passait pas l’Irlande – on allait à Londonderry, pis là c’est la marine britannique qui v’nait chercher les bateaux. L’Irlande, c’t’un pays neutre, on n’avait pas l’droit d’débarquer… Au large… On débarque pas. Aucun débarquement. On débarquait à Halifax, à Terre-neuve… Halifax… Terre-neuve… Les autres places, j’me rappelle pas. Mais pas quand qu’on avait des convois. Quand qu’on avait des convois, non, on s’en allait au large, on s’en allait ailleurs. Nous autres, on restait là, à côté d’un… – pas un oiler – un bateau qui donnait d’l’huile : President III. C’tait tout’ des Chinois qui avait à bord de d’ça. On s’accotait là, pis on prenait d’l’huile. Y lavaient l’bateau, tout ça. C’pas nous autres qui lavait ça. Après ça, quand que… Ça pouvait durer dix jours de temps. Parc’que là on consommait beaucoup d’huile, pis après ça, là, on r’partait avec un autre convoi. Y nous emmenaient à Terre-neuve, Halifax… J’ai fait ça longtemps.




Ça brassait sur le bateau




Ah ! Beaucoup… Ah ! Ben oui… Y avait des grosses tempêtes. Fallait s’attacher. On était attaché su’ l’bateau. Quand qu’partiez d’en avant, vous en alliez en arrière, vous étiez attaché. Y avait des gros câbles en acier, parc’que si tu t’attaches pas, y arrivait une vague, elle vous prend, pis… Tu r’viens p’us [rires].




On était malade. On mangeait pas, pis on restituait pareil… S’tu veux… Malade… Des fois deux jours malade, des fois une journée, pis quand la tempête était finie, ben on était correct. Mais ça prend du temps à s’habituer, ça. On avait tout l’estomac vide, pis on mangeait pas beaucoup. Si vous buviez un verre d’eau, vous en restituez quatre. T’sais ?
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