C’est le deuxième porte-avion qu’on avait eu. On en avait eu un
durant la première guerre... la deuxième guerre je veux dire.
Là, j’ai embarqué sur le... le Bonaventure qui était flambant
neuf là, ils venaient de le livrer. Et puis là, il y a eu le
flare up en ‘58 de... à Suez... le canal de Suez. Ça fait qu’on
est allé là, toute le NATO. On est allé pour montrer des
forces, pour montrer qu’il fallait que les Russes arrêtent de...
de pousser, tu sais de brasser des affaires. Ça fait qu’on n’a
pas fait grand chose. Ils ont arrêté , ils ont reculé. Quand
ils ont vu qu’on était là, ils ont reculé, ils ont arrêté. Ça
fait que ça a été un petit peu... mais j’ai trouvé ça vraiment
intéressant là parce que là on a appris beaucoup de choses. On
a appris... je pourrais pas rentrer dans les détails parce que
c’est trop long là tu sais. Mais on a appris beaucoup de choses
vraiment intéressantes, ça rentre dans l’histoire, fascinant.
Après ça, là on a revenu de là, C’était... on a été là-bas
quatre mois. Et puis, bon, on est revenu puis on a fait
d’autres patrouilles. Bien, avec un porte-avion, tu fais plus
vraiment des grosses patrouilles, tu fais des exercices. Là on
était avec les Américains (inaudible), pis il y avait le U.S.S.
Enterprise à ce temps-là qui était deux fois la grosseur de
notre porte-avion, tu sais. Mais quand même, on faisait
beaucoup d’exercices en mer. Et puis c’était extrêmement
fascinant. Moi je volontairais pour du travail sur le flight
deck, que je sais pas, aujourd’hui je pense plus que ça se
ferait, parce que tu sais tu as plus le droit, faut que tu
(inaudible) vraiment ton métier son métier. Moi je finissais
mon travail pis j’allais sur le flight deck, je volontairais
là-dessus. Je volontairais pour le radar, je volontairais pour
le flight deck, je volontairais partout. Ça fait que ça m’a
intéressé moi. C’est pour ça que je suis devenu pilote après.
Ça m’a toujours fasciné ce côté-là. Mais jamais dans la marine
là, dans le civil, ça fait que c’est ça que c’était. Go.
Interviewer: Quand vous avez été près du canal, c’était... qui
est-ce qui était avec vous, les autres pays ?
On avait... on était sept pays quand qu’on est allé au golfe...
il y avait, bon O.K., la marine américaine, t’avais les
Italiens, t’avais la France... qui d’autres ? Ben t’avais le
Canada c’est sûr là. Bien je me souviens pas... on était sept
pays, je sais qu’on était sept pays. Oh bien l’Allemagne avait
quelques bateaux et puis le Japon, justement, il y avait je
pense deux bateaux qui étaient là, des petits bateaux, mais
quand même ils étaient là, ils étaient présents. Je sais pas
qu’est ce que c’est qu’ils faisaient là parce qu’ils n’étaient
pas partie de NATO. Mais ils étaient présent là, à ce
moment-là. Parce que je me souviens des Japonais qu’on a
rencontrés des Japonais mais... encore à ce temps-là, ça faisait
pas longtemps que la guerre était fini, on avait toujours un
petit... tu sais dans notre tête à nous autres c’était pas tout
à fait clair, c’était pas tout à fait fini cette affaire de
guerre-là. On avait rien eu a faire avec la deuxième guerre, on
était pas de l’époque nous autres. Mais ça avait été
intéressant. Tu vois, tu me mentionnes ça... ça avait vraiment
été intéressant cette affaire-là. Les autres... comme je te dis
là, tu vois... l’Allemagne, le Japon... je me souviens pas le
septième pays là.
Interviewer: Est-ce que ça se parlait comme ça à propos du Japon
puis de l’Allemagne ?
Oui, oui. On a eu... on a été basé à Malte pour deux semaines
parce que c’était notre point de repère qui était Malta là,
Malte, les îles de Malte. Et puis, parce qu’on allait, on allait
passer deux, trois jours près de l’Égypte là, Alexandra (sic)
pis tout ça. Pis on allait là, et puis là on revenait. Quand
qu’on revenait à terre, on rencontrait des Allemands pis des
Japonais, pis on avait des conversations, bien, ceux qui
pouvaient parler anglais. Et puis ça chauffait des fois.
C’était pas toujours bien accepté. Moi j’ai vu des affaires
que... ça aurait pas dû pas arriver. J’ai vu des batailles qui
auraient pas dû pas arriver, à cause que c’était encore...
c’était conçu encore comme l’ennemi.