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Résumé du rapport final de la tâche 23

Réalisée en sous-traitance par l’intermédiaire de l’Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans

Avec cette étude, nous avons voulu mieux comprendre comment les membres des Forces armées canadiennes en voie de libération vivent la transition de la vie militaire à la vie civile au fil du temps. Nous avons interviewé 80 militaires qui devaient être libérés dans les 6 mois, puis nous avons pu suivre 72 de ces participants entre 6 et 12 mois après leur libération du service. Les participants à notre étude ont été libérés pour diverses raisons médicales ou volontaires, ou parce que leur service était terminé. Il n’y avait pas de corrélation claire entre les types de libération et les expériences vécues par les militaires. Les problèmes de santé ne se limitaient pas à ceux qui étaient libérés pour des raisons médicales. Les personnes libérées volontairement ou en raison de la fin de leur service ont décrit des problèmes liés au milieu de travail, des priorités familiales, un désir de quitter le mode de vie militaire ou une possibilité d’emploi civil comme étant le catalyseur de leur libération. De nombreux participants ressentaient un mélange d’émotions négatives et positives concernant leur libération et la transition à venir. Le fait d’avoir un sentiment de contrôle semblait être un élément central de l’état d’esprit des participants avant leur libération et était souvent lié à la fois à leur type de libération et à leur capacité à se préparer. Certains participants ont exprimé des émotions négatives telles que le choc, la peur de l’inconnu et un sentiment d’accablement; d’autres ont exprimé des émotions positives telles que l’enthousiasme, l’optimisme et l’espoir pour cette prochaine phase de leur vie.

Avant la libération, les participants ont pu déployer un certain nombre de stratégies pour gérer les étapes préalables à la libération et élaborer des plans après leur libération. Les personnes capables d’accéder à des renseignements pertinents, de planifier, d’éprouver un sentiment d’identité en dehors de la vie militaire et de rechercher un soutien social en cas de besoin ont déclaré se sentir bien préparées à la transition. En revanche, les participants ont signalé plus de difficultés lorsqu’ils ne se sentaient pas familiers avec la vie civile, qu’ils percevaient un faible soutien institutionnel pendant la libération, qu’ils manquaient de temps pour se préparer ou qu’ils avaient du mal à abandonner la vie militaire. Ces différents facteurs potentiellement convergents amplifiaient les difficultés d’accès au soutien. Ces défis étaient encore plus compliqués lorsque les participants connaissaient des problèmes de santé ou se disaient moins certains et moins confiants dans leur préparation. De plus, divers facteurs, tels que les finances, la santé, l’identité, les obstacles bureaucratiques et les circonstances familiales, ont influencé le processus de libération, façonnant ainsi l’expérience globale des participants avant leur libération. Les participants sont passés par différents canaux formels et informels pour accéder à des soutiens et à des services afin de se préparer à la transition. Bien que de nombreux soutiens et services auxquels les participants avaient eu accès avant leur libération aient été considérés comme utiles, certains enjeux ont également été évoqués, dont un processus bureaucratique difficile associé à un manque de temps et d’inclusion de la famille.

Les participants libérés depuis 6 à 12 mois ont décrit un large éventail d’expériences et de situations personnelles. Bien que le type de libération ait eu des répercussions sur le déroulement de la vie après la libération, le sentiment d’avoir la capacité d’agir et de prendre leur vie en main semble avoir eu des répercussions substantielles sur leur perception de l’expérience de transition, y compris leur préparation à la libération et les progrès réalisés pour atteindre leurs objectifs dans la vie après le service. Indépendamment de la nature des circonstances de la transition, les participants ont vécu la transition de la vie militaire à la vie civile comme un événement majeur de leur vie qui continue à générer une gamme et une combinaison d’émotions. Bien que peu de participants aient fait état d’un parcours de transition entièrement sans heurt correspondant à leurs plans et à leurs attentes, ceux qui ont perçu leur transition comme généralement positive semblent avoir eu l’occasion de développer et de mettre en œuvre un plus large éventail de stratégies pour se préparer à la libération. Les participants ont décrit des visions de l’avenir qui étaient, pour certains, encore floues et, pour d’autres, claires et ciblées. Selon leur situation particulière, les participants ont fait part de leurs progrès dans le cadre des processus liés à la transition et de leur adaptation à leur nouvelle situation.

Aucun facteur unique n’est ressorti comme déterminant clé de la santé mentale et du bien-être des participants pendant la transition. Au contraire, de multiples facteurs tels que le bien-être financier, la santé, la famille, les liens sociaux, le sentiment d’identité et la participation à des activités utiles étaient fortement interdépendants et couvraient un large éventail de possibilités. Les participants ont continué à accéder aux soutiens et aux services par l’entremise de divers moyens formels et informels mis à leur disposition. Les individus partagent souvent une certaine forme de « choc culturel » alors qu’ils s’adaptent à de nouveaux systèmes de santé et marchés du travail. Le volume et la complexité des tâches administratives qui accompagnent le processus de libération sont généralement décrits comme accablants, une expérience rendue encore plus complexe par des problèmes de santé et des blessures liés au service. Les participants ont fait part de leur désir de disposer d’un plus grand nombre de mesures de soutien à la transition centrées sur la personne et accessibles à différents moments de la transition.

Bien que les résultats s’appliquent à la fois aux hommes et aux femmes, le grand nombre de femmes participant à notre étude met également en évidence les défis propres au sexe et au genre rencontrés pendant la transition. Aux deux moments de l’étude, 28 % des participants se sont identifiés comme des femmes, dont la moitié attendaient une libération médicale. Comme les hommes, de nombreuses femmes de notre étude ont passé une grande partie de leur vie dans l’armée, et leur identité était donc étroitement liée aux forces armées, ce qui a eu des répercussions sur leur transition vers la vie civile. Pour les femmes avec ou sans libération pour raisons médicales, la santé – tant physique que mentale – a été un domaine prioritaire pendant leur transition. Certaines participantes à notre étude ont fait état d’une amélioration de leur santé mentale et de leur bien-être à la suite de leur libération et de la fin d’un environnement de travail difficile et, dans certains cas, toxique. D’autres ont rencontré de nouveaux problèmes de santé mentale et physique après leur libération. Les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à se déclarer célibataires, et le pourcentage de femmes mariées est plus faible que celui des hommes. Ce schéma a des conséquences pour les femmes militaires lors de leur passage à la vie civile : elles sont moins susceptibles de bénéficier du soutien financier et affectif d’un conjoint pendant leur transition. Certaines soutenaient elles-mêmes un conjoint militaire ou en transition. Les femmes de l’étude étaient moins susceptibles d’avoir un revenu familial élevé et plus susceptibles d’avoir un revenu familial faible, ce qui est lié à la proportion considérablement plus élevée de femmes qui ont déclaré être célibataires. Une proportion similaire de femmes et d’hommes ont bénéficié d’une libération pour raisons médicales, mais moins de femmes que d’hommes ont eu recours aux services d’ACC. Cela reflète une tendance genrée plus large de l’utilisation des avantages et des services destinés aux vétérans. Comme pour l’échantillon plus large de participants à l’étude, beaucoup de participantes à notre étude ont fait état d’un manque de clarté des critères d’admissibilité et mentionné des difficultés à naviguer dans la bureaucratie liée à la transition de la vie militaire à la vie civile et à obtenir les services de soins de santé nécessaires. Ces résultats soulignent la nécessité d’intégrer une approche du sexe et du genre dans la recherche sur la transition de la vie militaire à la vie civile, ainsi que la nécessité d’une étude plus approfondie et ciblée des expériences de transition des femmes ex-militaires au Canada.

Source

Financé par : Anciens Combattants Canada
Rapport préparé par : Maya Eichler, Heidi Cramm, Linna Tam-Seto, Kimberley Smith-Evans et Kimberly Ritchie
Contributeurs : Deborah Norris, Ashley Williams, Shannon Hill, Alyson Mahar, Megan Edgelow, Dave Blackburn et Fanny Robichaud