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Facteurs de risque de sans-abrisme chez les vétéranes : Examen de la portée

Facteurs de risque de sans-abrisme chez les vétéranes : Examen de la portée

Année de publication
2023

Les vétéranes canadiennes sont plus susceptibles de se retrouver sans abri que leurs homologues masculins. Pour comprendre pourquoi et trouver les meilleurs moyens d’aider les vétéranes et de prévenir le sans-abrisme à l’avenir, le Comité permanent des anciens combattants a demandé que des recherches supplémentaires soient menées dans ce domaine.

Sur quoi portent ces activités de recherche?

Ces activités de recherche examinent de plus près les expériences vécues par les vétéranes sans abri, telles qu’elles sont décrites dans la littérature existante. Il s’agit de la première étape d’un projet de recherche plus vaste visant à cerner les facteurs associés au sans-abrisme chez les vétéranes canadiennes et à réagir en offrant des soutiens ciblés pour aider ces vétéranes.

Comment les chercheurs ont-ils procédé?

Les chercheurs ont procédé à un examen approfondi des études publiées entre janvier 2000 et janvier 2022 qui incluaient au moins un facteur de risque potentiel pour le sans-abrisme. Sur plus de 930 articles et rapports recensés, 15 études répondaient aux critères d’inclusion et ont été analysées dans le cadre de ce projet de recherche. Les 15 études ont été menées aux États‑Unis, avec des échantillons allant de cinq vétéranes sans abri à 601 892 militaires.

Quelles sont les conclusions des activités de recherche?

Selon les études publiées, de nombreux facteurs intervenant à divers moments de la vie d’une personne peuvent contribuer au sans-abrisme. Chez les vétéranes, des facteurs ont été cernés pour les quatre périodes suivantes :

  1. Avant le service militaire (avant le service)
    Les expériences négatives de l’enfance (ENE), telles que la violence, les bouleversements familiaux ou le décès d’un parent, d’un frère ou d’une sœur, étaient les facteurs préalables les plus courants chez les vétéranes sans abri. Celles qui ont vécu une expérience négative de l’enfance ont déclaré que cette expérience les avait marquées à vie et nombre d’entre elles :
    • se sont engagées dans l’armée pour s’en sortir;
    • ont le sentiment que ces expériences ont contribué à leur situation de sans-abrisme
  2. Pendant le service militaire
    Le traumatisme sexuel en milieu militaire, y compris le harcèlement sexuel et le viol pendant le service, était le thème le plus courant chez les vétéranes sans abri, figurant dans sept des 15 études. Une étude a montré que les vétéranes ayant subi un traumatisme sexuel en milieu militaire étaient 4,4 fois plus susceptibles d’être sans abri. Les vétéranes ayant subi un traumatisme sexuel en milieu militaire :
    • ont été « hantées » par ces expériences;
    • ont déclaré que ce traumatisme a conduit à la toxicomanie, à des maladies mentales, à des problèmes médicaux et à un manque de soutien social, ce qui a finalement contribué à leur sans-abrisme
  3. Après le service militaire (après le service)
    Certaines expériences survenues après que les vétéranes ont quitté l’armée ont augmenté leur risque de sans-abrisme :
    • Diagnostic de troubles physiques et mentaux : certaines études ont montré que les vétéranes souffrant de troubles physiques et/ou mentaux étaient 2 à 3 fois plus susceptibles d’être sans abri que celles ne souffrant pas de problèmes de santé.
    • Consommation de substances et toxicomanie : plusieurs études ont rapporté que les vétérans sans abri étaient plus susceptibles d’avoir des problèmes de consommation de substances et de toxicomanie que ceux qui ne sont pas sans abri. De plus, ces vétérans ont reconnu que leur toxicomanie était un facteur important de leur situation de sans-abrisme.
    • Violence entre partenaires intimes (VPI) et relation : plusieurs études ont examiné comment la violence d’un partenaire de confiance ont contribué au sans-abrisme des vétéranes, certaines choisissant le sans-abrisme plutôt que de rester dans une situation dangereuse. Une étude a montré que les personnes ayant subi des VPI au cours de l’année précédente étaient deux fois plus susceptibles de connaître une situation instable en matière de logement que celles qui n’avaient pas subi de VPI.
  4. Tout au long de leur vie (toute la vie)
    Deux thèmes se retrouvent tout au long de la vie des vétéranes sans abri :
    • Race et racisme : Les vétéranes se déclarant afro-américaines étaient plus susceptibles de se retrouver sans abri que les vétéranes blanches. Les expériences de racisme ont eu lieu à la fois dans leur enfance et au cours de leur carrière militaire, où les plaisanteries racistes étaient « la norme ».
    • Sexisme et discrimination fondée sur le genre : de nombreuses études ont montré que la prévalence et le risque de sans-abrisme étaient plus élevés chez les vétéranes que chez leurs homologues masculins.

Que signifient ces résultats?

Les conclusions de l’analyse documentaire ont révélé ce qui suit :

  • il est nécessaire de mener des recherches au Canada sur le sans-abrisme des vétéranes;
  • Les vétéranes peuvent se heurter à plusieurs facteurs de risque tout au long de leur vie susceptibles de les conduire au sans-abrisme, tels que des expériences négatives de l’enfance, de la violence, des bouleversements familiaux, des traumatismes sexuels en milieu militaire, la violence entre partenaires intimes, la toxicomanie, des problèmes de santé physique et mentale, la race et le racisme, et la discrimination fondée sur le genre.
  • Les recherches futures devraient prendre en considération l’ensemble du parcours de vie et utiliser l’analyse fondée sur le sexe et le genre.

Source

Michael Short, Stephanie Felder, Lisa Garland Baird, & Brenda Gamble. Female Veterans’ Risk Factors for Homelessness : A Scoping Review. Journal of Military, Veteran and Family Health. sept 2023. https://doi.org/10.3138/jmvfh-2022-0069