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Éducation, choix de carrière et engagement

Des héros se racontent

Éducation, choix de carrière et engagement

Transcription
Gilles Turcot. Je suis Québécois. Mon père était médecin. Je viens d’une famille de médecins : mon grand-père était médecin, et il avait une couple d’oncles qui étaient médecins. Un de mes frères - mon frère aîné - est devenu médecin. Mon père s’attendait un peu, je pense, que peut-être que je prendrais la médecine. Mais quand j’étais au séminaire, je voulais joindre le COTC puis le directeur voulait pas. Ça prenait la permission du directeur, et il m’a refusé. Un soir à la maison, un cousin de mon père, Julien Chouinard, qui était dans les Voltigeurs, était venu dîner chez nous, puis il était en uniforme. Il s’en allait au manège militaire après pour sa parade. Je lui ai dit : « Est-ce que je pourrais joindre, moi, les Voltigeurs? » Il dit : « Si tu veux. Si ton père veut t’acheter un uniforme, tu pourrais... tu pourrais faire la demande, puis je suis certain que tu vas être accepté. » J’ai dit à papa : « Veux-tu m’acheter un uniforme? » « Bien, il dit, si ça t’intéresse, oui. » C’est comme ça que je suis rentré aux Voltigeurs. Puis le soir, quand je montais au manège pour les parades, moi je montais puis les prêtres, mes professeurs revenaient de leur marche sur la Grande Allée. Je leur disais bonsoir, puis c’est resté comme ça. Tous les étés, je passais mes étés dans un camp militaire à prendre des cours, à passer avec les brigades leurs périodes d’entraînement puis j’offrais mes services aux autres brigades sans paye pour les aider pendant leurs semaines de brigades. Puis ça marchait ça, ça faisait mon affaire. En 1938, il y a eu les plus grandes manoeuvres pour la Force permanente depuis la première Grande guerre au Camp Borden. J’ai fait une demande, moi, pour être attaché au 22 pour ces manoeuvres et puis ç’a été approuvé. Alors je suis parti pour passer l’été au Camp Borden avec le 22. Puis c’est là que j’ai décidé, ça c’est ma carrière. J’adorais ça commander des hommes et gagner leur confiance, etc. J’ai dit, ça ça me plaît, j’vais faire une carrière militaire. Quand je suis revenu à Québec, je me suis informé; il me restait un an pour avoir mon B.A. à Laval, au séminaire. Quand je suis revenu à Québec j’étais une semaine en retard. Je descends - on demeurait sur la rue Ste-Ursule nous autres, tout proche de la Citadelle - alors je descends la Citadelle, je m’en vais chez nous, je me change, puis je m’en vais au séminaire me rapporter; il devait être vers 8 h du soir. Le directeur me dit : « Allez voir Monsieur le Supérieur. » Je vais voir Monsieur le Supérieur et puis je m’excuse... « J’étais en voyage. - Où étiez-vous? - J’étais en Ontario. - Où ça en Ontario? - J’étais au Camp Borden. C’est un camp militaire ça, n’est-ce pas? - Oui. - Pourquoi n’avez-vous pas demandé la permission? - Monseigneur, je n’ai pas demandé la permission parce que vous m’auriez dit non. Je serais allé quand même. - Dans ces circonstances-là, on ne peut pas vous accepter au séminaire. » Alors je retourne chez nous et je dis à papa : « Il m’a mis à la porte. » Il dit : « Demain matin, va t’enrôler à l’université. » Ah, il était en maudit contre le séminaire. Comme question de fait, le lendemain matin moi je suis allé m’enrôler à l’université, à la faculté des arts. Moi, j’aimais ça comme je vous l’ai dit, ça coûtait plus cher à mon père que le séminaire. Mais seulement le lendemain matin, il vient un de mes professeurs de l’année précédente se faire soigner chez mon père - papa était médecin - mon père l’a engueulé comme du poisson pourri. Alors il a dû retourner au séminaire pour aller voir Monseigneur Gagnon pour lui compter ça. Puis là Mgr Gagnon a téléphoné à mon père puis il a dit : « J’ai peut-être été un peu... » - je ne me souviens pas du mot là mais - «... été trop loin. » Il dit : « Monseigneur, ça sert à rien. Il est allé s’enrôler à Laval, puis c’est là qu’il va finir son cours. » Ç’a fini là. Moi, j’aimais ça, je devenais universitaire, plus d’uniforme de Suisse là, plus de note si je manque un cours. Alors ça faisait mon affaire. Alors j’ai fait mon année, puis avec mon B.A., je rentrais directement au 22 comme lieutenant.
Description

M. Turcot raconte qu’il vient d’une famille de médecins et que son père le voyait médecin, mais quand il s’est joint aux Voltigeurs, il a eu l’occasion, pendant l’été, de participer à un camp militaire avec le Royal 22e Régiment, au Camp Borden. C’est à ce moment qu’il a décidé de faire une carrière militaire. Après avoir obtenu son B.A. de l’Université Laval, il s’est joint au Royal 22e Régiment, où on lui a conféré le grade de lieutenant.

Gilles Turcot

Gilles-Antoine Turcot est né à Québec le 8 décembre 1913. Il a fait ses études au Séminaire de Québec et à l'Université Laval. En 1935, il s'est enrôlé dans la milice avec les Voltigeurs de Québec. En 1938, il était attaché au Royal 22e Régiment. En 1939, quand la guerre a éclaté, il a décidé de s'enrôler dans l’Armée parce qu’il avait aimé son expérience avec le Royal 22e Régiment. Il a servi en Angleterre, en Sicile et en Italie, où il était commandant de compagnie. M. Turcot a été blessé en Sicile. Lors du transfert de son régiment dans le Nord-Ouest de l'Europe, il a été promu lieutenant-colonel et nommé commandant, poste qu'il a occupé jusqu'à la fin de la guerre. À son retour au Canada, il a formé un nouveau régiment. Après la guerre, M. Turcot a joint les rangs du Collège d’état-major de l'Armée canadienne, à Kingston en Ontario. Par la suite, il a occupé divers postes de haut rang au Quartier général de l'Armée de terre à Ottawa et a passé 3 ans à Londres, en Angleterre, à titre d'agent de liaison pour l'Armée canadienne dans le cadre de l'Organisation de défense de l'Union européenne occidentale. Durant son séjour en Angleterre, il s’est joint au Collège d'état-major interarmes, à Latimer. M. Turcot a été le premier officier canadien à occuper le poste de commandant du Grand quartier général des Puissances alliées en Europe (OTAN), à Seckenheim, en Allemagne. Enfin, M. Turcot est retourné à la Citadelle de Québec pour prendre une seconde fois le commandement du Royal 22e Régiment. En 1952, le lieutenant-général Turcot a été promu au rang de colonel et nommé directeur des Opérations et Plans militaires au Quartier général de l'Armée. Entre 1956 et 1957, il a servi au Collège de la Défense nationale à Kingston. En août 1957, il a été promu au grade de brigadier et nommé à la Commission internationale de surveillance de la trêve au Laos. À son retour au Canada en octobre 1958, il a été nommé colonel chargé de l'administration du Commandement du quartier général du Québec, situé à Montréal. En septembre 1959, il a été promu de nouveau au grade de brigadier et nommé commandant du Groupe-brigade d'infanterie canadienne, à Calgary. En août 1962, il a été nommé directeur général de la formation militaire de l'Armée canadienne. En octobre 1964, il a été promu au rang de major général et nommé officier général commandant du Quartier général de l'Est, qui regroupe les quatre provinces atlantiques. Le 8 août 1969, il a été nommé commandant de la Force mobile (forces terrestres et armée aérienne tactique). Il était en charge des opérations d'aide au pouvoir civil durant la Crise d'octobre 1970. M. Turcot a pris sa retraite des Forces armées le 9 janvier 1973. En mai 1974, il a été nommé colonel du Royal 22e Régiment, poste qu'il a occupé jusqu'en 1978. Après sa retraite des Forces, M. Turcot a été invité à se joindre à l'équipe du Comité organisateur des Jeux olympiques de Montréal à titre de directeur des services généraux. Entre 1973 et 1976, il y a dirigé un personnel de 13 000 employés. M. Turcot est aussi ancien président national du Fonds du Souvenir et ancien président national du Corps canadien des commissionnaires. M. Turcot garde de nombreux bons souvenirs de la guerre. Bien qu'il ait voyagé en Italie, il n'est jamais retourné en Sicile. M. Turcot et son épouse, feu Hélène Mitchell, ont eu 2 filles ainsi que 4 petits-enfants et un arrière-petit-fils. M. Turcot demeure à Magog au Québec, où il pratique la marche, joue au golf et garde des chevaux.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
04:49
Personne interviewée :
Gilles Turcot
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Amérique du Nord
Branche :
Armée
Grade militaire :
Lieutenant

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Date de modification :