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Profil de femmes vétérans : Marie-Claude Gagnon

Profil de femmes vétérans : Marie-Claude Gagnon

L’ancien matelot de 1re classe Marie-Claude Gagnon a servi dans la Réserve navale pendant sept ans avant d’être libérée en 2005.

« Je servais à l’époque où un navire était seulement une affaire d’hommes », explique-t-elle. Vivre dans l’ombre des hommes a été quelque chose que Marie-Claude a dû affronter à la fois dans sa carrière militaire et dans sa transition vers la vie après le service. « L’un des plus grands défis que j’ai dû relever pour m’adapter à la vie civile a été que mon mari est aussi militaire. Je suis donc passée de militaire à épouse de militaire », précise-t-elle.

Mais un changement de perspective était tout ce dont Marie-Claude avait besoin pour voir le positif dans toute cette période difficile.

Recommencer à zéro

Marie-Claude admet que les déménagements fréquents après sa libération ont été difficiles, mais maintenant elle se rend compte qu’il y avait des avantages cachés. Le fait de vivre dans différents endroits lui a donné des possibilités de carrière qu’elle n’aurait pas eues autrement. Les emplois à court terme lui ont permis de prendre des congés entre les contrats. Elle a souvent pu passer des vacances de Noël ou d’été avec ses enfants.

Marie-Claude dit qu’elle était plus disposée à prendre des risques en postulant des emplois que les personnes à la recherche d’un emploi à temps plein auraient laissés passer. « J’ai reçu une formation dans divers domaines, et chaque fois je l’ajoutais à mon CV. »

Son expérience de travail diversifiée a fini par susciter une passion pour l’accessibilité au Web. Elle a appris à coder toute seule et est fière d’être une experte dans un domaine spécialisé. « C’est agréable d’avoir cette expertise, dit-elle. Je me sens valorisée et j’ai un but, soit d’aider les gens qui n’ont pas un accès facile à l’information en ligne. C’est une autre façon de servir son pays. »

Trouver une carrière qui la passionnait l’a aidée à composer avec le ressentiment qu’elle éprouvait parfois à regarder son mari avoir la carrière de ses rêves. « Je repense à la carrière de mon mari et je suis heureuse pour lui, dit-elle. Je n’ai pas ce sentiment aigre-doux à mon égard parce qu’en fin de compte, le résultat a été un succès. »

Une championne de l’accessibilité

Marie-Claude a des conseils à donner aux employeurs qui veulent embaucher des vétérans : soyez ouverts à tous. « On croit que tous les vétérans sont des fantassins », explique-t-elle. C’est faux. L’idée voulant que l’embauche d’un vétéran signifie l’embauche d’un homme d’un certain âge aux prises avec un état de stress post traumatique (ESPT) ou qui a perdu un membre est dépassée. Les vétérans sont libérés pour toutes sortes de raisons et leurs besoins sont variés.

« Les militaires sont libérés pour différentes raisons qui ne sont pas nécessairement liées au combat, explique-t-elle. Et une libération médicale peut être attribuable au diabète ou au fait d’avoir des problèmes de genoux ou des problèmes de dos. » Dans ce cas, les mesures d’adaptation en milieu de travail pourraient être aussi simples que de permettre des pauses pour se lever de temps à autre.

It’s Just 700 (Il y en a juste 700)

Marie-Claude est aussi une porte parole des victimes d’abus sexuels. « J’ai été touchée par un traumatisme sexuel militaire, dit elle. Pendant longtemps, j’ai pensé qu’il fallait faire quelque chose, et j’ai toujours espéré que quelqu’un règlerait le problème, mais je ne voulais pas vraiment être cette personne. »

Cela a changé lorsqu’un examen externe a été réalisé et qu’elle s’est rendu compte que 700 militaires ont avoué avoir été victimes d’inconduite sexuelle.

Encore une fois, Marie-Claude s’est servi des compétences qu’elle a apprises pour créer un site Web sécuritaire et sans jugement qui permet aux hommes et aux femmes souffrant d’un traumatisme sexuel militaire de se regrouper et de communiquer avec leurs pairs.

« J’ai créé un espace, mais ce qui le fait fonctionner, ce sont les contributions de chacun », indique Marie Claude.

Le groupe It’s Just 700 s’adresse aux membres actuels et passés des Forces canadiennes qui ont survécu à un traumatisme sexuel lié au travail. Le groupe est dirigé par des bénévoles canadiens qui ont aussi vécu un traumatisme sexuel. Il offre un soutien confidentiel et positif par les pairs et informe les membres sur les outils, les activités et les services qui leur sont offerts. It’s Just 700 espère apporter la guérison, l’inspiration et la sensibilisation à ses membres.

Anciens Combattants Canada offre également du soutien à toute personne ayant subi un traumatisme sexuel militaire. Tout vétéran peut demander des prestations d’invalidité pour traumatisme lié au service, comme l’ESPT ou la dépression et l’anxiété. Les membres de la famille peuvent également communiquer avec le Service d’aide d’ACC en tout temps pour parler à un professionnel.

Pour toute personne en transition, en particulier les femmes, Marie Claude insiste sur l’importance de la pensée positive. « Rétrospectivement, je peux dire que ce nouveau cheminement de carrière non planifié m’a permis d’avoir un meilleur équilibre travail vie personnelle que celui que j’aurais pu avoir si j’étais restée dans l’armée, dit-elle. J’ai l’impression que ma vie s’est enrichie de bien des façons grâce à ces expériences. »

Date de publication : 2020-01-10


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