Monument commémoratif de la Bataille de Bloody Creek

Bridgetown, Nouvelle-Écosse
Type
Autre

En 1932, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada a érigé une plaque afin de souligner l’importance historique nationale de deux affrontements militaires dans la région de Bloody Creek.

Les relations entre les administrateurs et la garnison britanniques occupant le fort à Annapolis Royal (anciennement Port?Royal) et les Acadiens vivant aux abords de la rivière Annapolis sont tendues durant l’hiver 1710-1711. Une superficie dans un rayon de trois milles du fort est cédée, laissant les Acadiens à l’extérieur de la zone désignée dans une posture ambiguë. Pour décourager les Acadiens d’aider la garnison britannique, Bernard-Anselme d’Abbadie de Saint?Castin est nommé chef des forces autochtones et françaises. Saint-Castin et les guerriers autochtones, surtout des Abénakis et des Malécites, passent l’hiver 1710-1711 à lancer des attaques contre le fort et à menacer les Acadiens collaborant avec les Britanniques.

Au printemps 1711, le fort est en mauvais état et on demande aux Acadiens le long de la rivière de fournir 2 000 poteaux et 400 poutres pour la construction des murs du fort. Coincés entre les demandes émanant du fort, les risques de représailles des guerriers autochtones et menacés d’excommunication par l’Église catholique, les Acadiens se trouvent en bien mauvaise posture. 

Le 10 juin, un détachement britannique de 70 hommes avait l’intention d’exposer une force pour démontrer aux harceleurs des Acadiens que les Britanniques les obligeaient à fournir du bois d’œuvre. Des guerriers autochtones attaquent un bateau et tous les hommes à bord sauf un sont tués. Les hommes à bord des deux autres bateaux sont quant à eux tués, blessés ou faits prisonniers. Les blessés sont échangés contre des rançons tandis que les prisonniers entreprennent un long périple vers le Québec. Les agresseurs sont composés d’une quarantaine d’Abénakis et de leur chef Simhouret. Il semblerait qu’aucun Acadien n’ait pris part à cette action.

Le père Antoine Gaulin, missionnaire auprès des Abénakis, affirme que les Britanniques ont prévu d’attaquer les familles micmaques sur le cours supérieur de la rivière, d’enlever les principaux habitants français et de brûler les colonies. La résistance acadienne se mobilise contre les troupes de la Grande-Bretagne et de la Nouvelle?Angleterre occupant le fort, ce qui entraîne une augmentation des tensions durant plusieurs semaines, lesquelles s’écoulent sans incident majeur.

En 1755, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse déporte les Acadiens d’Annapolis Royal et d’autres établissements acadiens d’importance. Les Acadiens ayant réussi à fuir lors de la déportation forment des groupes de résistance. Ceux-ci gardent la garnison confinée au fort. Elle n’est donc pas en mesure de s’aventurer en dehors de la ville sans un détachement de couverture.

Le 6 décembre 1757, un groupe part du fort pour couper du bois de chauffage. Une petite force de « français » tue un grenadier et fait plusieurs hommes prisonniers. Un détachement envoyé à la rescousse de ces derniers rentre bredouille. Un détachement de plus grande envergure est envoyé en mission le soir même. Le détachement britannique parcourt le côté sud de la rivière Annapolis, à la recherche d’un point pour traverser sur l’autre rive, là où les Acadiens et les prisonniers se trouvent. Après trois tentatives infructueuses, le détachement commence le voyage de retour vers le fort. Le matin du 8 décembre, vers onze heures, au moment de traverser le pont de rondins sur la rivière René Forêt (aujourd’hui Bloody Creek), les Britanniques subissent l’assaut des forces françaises et l’officier de commandement est tué. Les derniers hommes arrivent à traverser de l’autre côté où ils essuient de nouveau le feu ennemi. Les assaillants fuient ensuite et sont poursuivis brièvement par les soldats. Craignant une nouvelle attaque plus en avant, les Britanniques battent en retraite vers Annapolis Royal en laissant derrière la plupart des soldats morts et blessés.

Voici les détails des agressions, tels que racontés par les prisonniers : Les agresseurs du 6 décembre étaient au nombre de 15 environ, tandis que ceux du 8 décembre étaient au nombre de 56 environ. Sept des assaillants ont été tués et neuf blessés. Aucun des blessés laissés derrière par les Britanniques n’a été fait prisonnier et ils ont apparemment été tués. William Johnson (Guillaume Jeanson), dont le père était dans la garnison britannique d’Annapolis Royal et dont la mère était acadienne, agissait apparemment à titre de chef des assaillants.

Inscription

BLOODY CREEK

COMMEMORATING TWO COMBATS
BETWEEN BRITISH GARRISONS OF ANNAPOLIS
ROYAL AND ALLIED FRENCH AND INDIANS
IN THE HALF CENTURY OF CONFLICT FOR
POSSESSION OF ACADIA : ON THE NORTH BANK
OF THE ANNAPOLIS RIVER, 10th JUNE 1711

AND, HERE, 8th DECEMBER, 1757

MONUMENT COMMÉMORATIF DE DEUX
COMBATS ENTRE LES GARNISONS ANGLAISES
D’ANNAPOLIS ROYAL ET LES FRANÇAIS. AIDÉS
DE LEURS ALLIÉS LES INDIENS, DANS LA LUTTE
D’UN DEMI – SIÈCLE POUR LA POSSESSION
DE L’ACADIE. L’UN EUT LIEU SUR LA RIVE
NORD DE LA RIVIÈRE ANNAPOLIS LE 10 JUIN 1711
L’AUTRE, IÇI MÊME, LE 8 DÉCEMBRE 1757

ERECTED 1932

Location
Monument commémoratif de la Bataille de Bloody Creek

3879, NS-201
Bridgetown
Nouvelle-Écosse
Coordonnées GPS
Lat. 44.8224636
Long. -65.309709

surroundings

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plaque

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Bloody Creek Memorial

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