Parc de l'Officière-d'Escadre-Willa-Walker

Ottawa, Ontario
Type
Parks

Wilhelmina « Willa » Magee naît à Montréal le 3 avril 1913, l’une des quatre enfants d’Allan et Madeline Magee. Après avoir terminé ses études, Willa se rend à Paris pour apprendre la langue et la culture françaises. À son retour au Canada en 1933,  comme maîtresse de poste à bord du célèbre paquebot Empress of Britain du Canadien Pacifique.

De retour à Montréal, travaillant pour une agence de presse, Willa accompagne les photographes qui prennent des photos de débutantes et de célébrités locales. Cependant, apprenant l’accession de sir Herbert Marler au poste de ministre canadien à Washington, D.C., Willa s’offre comme secrétaire sociale de sa femme, lady Beatrice Marler, et passe les deux années suivantes à Washington avant de revenir au Canada.

En 1939, Willa est invitée à une fête à la résidence du gouverneur général du Canada, à Ottawa, où elle rencontre David Walker, jeune capitaine écossais de la 51e division des Highlands du Black Watch britannique. Les jeunes gens se marient le 27 juillet 1939 et quelques jours seulement après leur lune de miel dans l’Écosse natale de David, la guerre éclate, forçant le mari à rejoindre sa division.

Lorsque David part en guerre avec son régiment en France en 1940, Willa reste chez ses beaux-parents à Cupar en Écosse. Peu avant l’évacuation des soldats alliés à Dunkerque, en juin 1940, toute la division de David se retrouve coincée à Saint-Valery, en Normandie. David passe les cinq années suivantes dans un camp de prisonniers. Il réussit à s’échapper trois fois, mais il est recapturé. Finalement, on l’incarcère au tristement célèbre château de Colditz, en Allemagne, une forteresse qui accueille des détenus incorrigibles qui se sont échappés à plusieurs reprises d’autres camps.

Lorsque Willa découvre qu’elle est enceinte elle rentre au Canada pour y accoucher de son fils Patrick en novembre 1940, mais celui-ci meurt au berceau en février 1941, à l’âge de trois mois. En juillet 1941 que le Parlement adopte un décret autorisant les femmes à s’enrôler et l’Aviation royale du Canada forme immédiatement le Service féminin. Son mari en prison, Willa décide de se joindre elle-même à l’effort de guerre. En octobre 1941, elle obtient son diplôme avec le premier groupe de recrues de la force aérienne et récolte les meilleures notes à la formation des officiers. Trois mois plus tard, en janvier 1942, elle se voit confier la responsabilité des nouvelles recrues féminines au Canada, qui sont toutes arrivées au 7e Dépôt des effectifs, à Rockcliffe, en Ontario, pour suivre l’instruction de base. En février 1943, Willa assume le commandement du Service féminin au Canada. Portant désormais le grade d’officier d’escadre, les militaires ont surnommé Willa « The Wing » (escadre se traduit par « wing » en anglais).

Willa a un talent inné de chef. Elle est responsable non seulement de l’établissement de centres de formation partout au Canada, mais aussi de la discipline et de l’efficacité du Service féminin. Il lui incombe également d’inciter davantage de femmes à s’enrôler, et son enthousiasme convainc sans aucun doute de nombreuses jeunes femmes de suivre ses traces. Pendant deux ans, elle sillonne le pays par voies terrestre et aérienne, s’adressant à des groupes et à des organisations, même à des congrégations religieuses, afin de changer la perception du public à l’égard des femmes en uniforme.

C’est encore un monde d’hommes, mais, en privé, Willa mène une guerre pour l’égalité des femmes. Par exemple, dans tous les centres de formation, le mess des officiers, ou salle à manger, est réservé aux hommes, de sorte que Willa n’a pas le droit de manger avec les officiers masculins. Frustrée par ce règlement, elle ordonne un jour à son chauffeur de se garer devant le mess des officiers. Malgré une température sous le point de congélation, elle reste assise dans le véhicule pendant une tempête de neige, mangeant ses biscuits froids, jusqu’à ce que les officiers masculins aient tellement honte qu’ils l’invitent à entrer.

En novembre 1943, Willa accepte une coupe en or massif au nom du Service féminin, un cadeau de la British Women’s Auxiliary Air Force, offert par la princesse Alice, duchesse de Gloucester. Pour son travail de guerre, Willa est reçue membre de l’Ordre de l’Empire britannique à Londres, en Angleterre, en janvier 1944, par la reine Elizabeth, femme du roi George VI.

Pendant les longues années d’incarcération de David, Willa n’abandonne jamais l’espoir qu’il puisse s’échapper. Elle trouve un code pour communiquer des nouvelles importantes dans ce qui semble être de simples lettres à son mari, qui passent inaperçues aux yeux des censeurs canadiens et allemands. Elle réussit également à faire passer des cartes d’évasion à David dans les semelles d’une paire de chaussures contenues dans un colis de la Croix-Rouge. Cette fois-ci, des officiers militaires canadiens interceptent le colis et trouvent les cartes. L’ingéniosité du plan finit par les séduire; ils remballent donc les chaussures et envoie le colis.

Malheureusement, personne ne réussira à s’échapper du château de Colditz, pas même David. Willa quitte son poste en octobre 1944, après trois ans de service, mais ce n’est qu’en mai 1945 que la guerre prend fin et qu’ils sont réunis. Willa Walker a ouvert la voie aux femmes dans l’Aviation royale canadienne pendant la Seconde Guerre mondiale. Le Parc de l'Officière-d'Escadre-Willa-Walker on inaugure en son honneur le 16 juin 2018.

Inscription

[park sign/enseigne du parc]

Wing Office Willa Walker Park
305 Lysander Place

Parc de l'Officière-d'Escadre-Willa-Walker
305, place Lysander

Location
Parc de l'Officière-d'Escadre-Willa-Walker

305, place Lysander
Ottawa
Ontario
Coordonnées GPS
Lat. 45.4495263
Long. -75.6361791
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