Joseph Dreaver

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Déploiements

  • Première Guerre mondiale
  • Seconde Guerre mondiale

Joseph Dreaver

Le chef Joseph Dreaver était un vétéran des Première et Seconde Guerres mondiales. Il a apporté de remarquables contributions à titre de soldat, de vétéran et de leader au sein de la communauté autochtone.

Mistawasis Nêhiyawak (Saskatchewan)

Une famille fière

Joseph Dreaver est né le 2 juin 1891 au sein de ce que l’on appelle aujourd’hui Mistawasis Nêhiyawak, une Première Nation crie du centre de la Saskatchewan.

Il était le petit-fils du chef Mistawasis, un important leader des Cris des plaines. Chef Mistawasis a signé le Traité no 6 avec la Couronne britannique en 1876. Le père de Joseph, George Dreaver, a également été le chef de sa Première Nation pendant plusieurs décennies.

Se porter volontaire

Dans sa jeunesse, Joseph a fréquenté la Regina Indian Industrial School, située à des centaines de kilomètres de chez lui. Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, il s’est porté volontaire en mars 1916 pour s’enrôler dans le Corps expéditionnaire canadien à Prince Albert, en Saskatchewan. Les documents d’enrôlement de Joseph indiquaient qu’il était agriculteur et qu’à 24 ans, il mesurait 5 pieds 9 1⁄2 pouces (177 cm). À cette époque, il était marié à Evelyn (Cardinal) Dreaver et était père de deux jeunes fils.

Les frères de Joseph, Frank et William, ont eux aussi servi pendant la Première Guerre mondiale. Frank Dreaver a été tué au combat près de la crête de Vimy au mois d’avril 1917. William Dreaver a été blessé sur le champ de bataille et est mort peu de temps après son rapatriement au Canada.

Sur les lignes de front

Joseph a servi en tant que sapeur, c’est-à-dire un soldat qui aide souvent à construire des tranchées, des routes et des ponts. Il a d’abord fait partie du 107e Bataillon de pionniers, qui était spécialisé dans les travaux de construction sur le champ de bataille. Cette unité était surnommée le « Timber Wolf Battalion ». Environ la moitié de ses membres étaient des soldats autochtones de l’Ouest canadien.

Joseph a quitté le Canada pour le Royaume-Uni en septembre 1916. Il est arrivé en France en février 1917 et a été promu au grade de caporal en juillet de la même année. En janvier 1918, il a été affecté au 3e Bataillon du génie canadien. Dans le cadre de ses fonctions, Joseph devait notamment superviser les estafettes de son unité (des soldats qui couraient à travers les champs de bataille pour livrer des messages importants en mains propres). Il a continué son service en tant que sapeur sur le front de l’Ouest jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, le 11 novembre 1918, et est retourné au Canada en avril 1919.

Bravoure pendant la Première Guerre mondiale

Médaille militaire de la Première Guerre mondiale

Joseph a reçu la Médaille militaire pour la bravoure dont il a fait preuve au cours de la guerre. Les dossiers militaires ne sont pas explicites, mais on croit que ce sont les gestes courageux qu’il a posés en octobre 1917, lors de la bataille de Passchendaele en Belgique, ou en septembre 1918, lors de la traversée du canal du Nord en France, qui lui auraient valu la médaille.

Les ingénieurs militaires devaient parfois accomplir leurs tâches sous le feu ennemi : c’est peut-être la raison pour laquelle Joseph a été décoré pour son courage.

Contributions lors de la Seconde Guerre mondiale

La Seconde Guerre mondiale a éclaté en septembre 1939. À 48 ans, Joseph était trop âgé pour servir outre-mer, mais ceci ne l’a pas empêché de contribuer à l’effort de guerre. Peu après le début du conflit, il a conduit 17 membres de Mistawasis Nêhiyawak à Saskatoon pour qu’ils puissent s’enrôler dans l’armée.

Joseph a lui-même rejoint la Garde territoriale des anciens combattants, une unité militaire principalement composée de soldats ayant servi pendant la Première Guerre mondiale. La Garde territoriale des anciens combattants a assumé d’importants rôles de soutien sur le front intérieur, dont celui de surveiller les prisonniers de guerre ennemis. C’était le rôle de Joseph pendant quatre ans dans un camp à Medicine Hat, en Alberta.

Les enfants de Joseph ont perpétué la tradition militaire de la famille Dreaver. Deux de ses filles et deux de ses fils ont servi pendant la Seconde Guerre mondiale. L’un d’eux, le sergent Harvey Dreaver, a combattu au sein du Regina Rifles Regiment. Il a participé au débarquement du jour J à Juno Beach (6 juin 1944), mais a plus tard été tué au combat, en Belgique, au mois d’octobre 1944.

Un leader au sein de sa communauté

Joseph portant ses médailles (vers 1946).

Après la Première Guerre mondiale, Joseph est devenu chef de Mistawasis Nêhiyawak. Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que Joseph servait au sein de la Garde territoriale des anciens combattants, l’un de ses fils a assumé le rôle de chef intérimaire.

En plus d’être à la tête de sa communauté pendant plusieurs décennies, Joseph a activement participé à d’importantes initiatives politiques autochtones. Il a été nommé chef honoraire de la Federation of Saskatchewan Indians en 1969. Il a également siégé au sénat de cette influente organisation autochtone pendant de nombreuses années.

Surmonter la discrimination

Joseph a toujours été un ardent défenseur des droits des Autochtones et du respect des traités. Il s’est battu pour mettre fin aux politiques injustes et améliorer l’éducation, la santé et le bien-être des membres des Premières Nations.

La façon dont le gouvernement canadien et d’autres autorités traitaient les vétérans des Premières Nations constituait l’une de ces injustices flagrantes. Malgré leur service militaire impressionnant, les Autochtones faisaient souvent l’objet de discrimination à leur retour au pays. Par exemple, ils étaient autorisés à voter pendant qu’ils servaient dans les Forces armées, mais ont perdu ce droit à leur retour au Canada. Les membres des Premières Nations qui vivaient dans une réserve n’ont pas eu le droit de vote aux élections fédérales avant 1960.

En outre, la plupart des vétérans autochtones ne bénéficiaient pas du même accès aux avantages liés au service ou de la même qualité d’avantages. Ils vivaient aussi d’autres formes de discrimination. Dans la première moitié du 20e siècle, par exemple, les membres des Premières Nations de certaines régions du Canada avaient besoin d’un laissez-passer pour quitter leur propre communauté.

Joseph a personnellement fait l’objet de cette pratique discriminatoire. Un jour, alors qu’il se rendait à un rassemblement dans une autre Première Nation, il a été arrêté par un membre de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). L’agent lui dit qu’il aurait dû demander la permission de se déplacer. Joseph lui a répondu que personne ne lui avait demandé d’aviser les autorités lorsqu’il est parti se battre en Europe pendant la Première Guerre mondiale. À cause de son service, il a donc conclut ne plus avoir besoin de permission pour quoi que ce soit. Déterminé, il a alors poursuivi sa route jusqu’à sa destination.

Souvenir d’un homme remarquable

Mike Holden et son puissant portrait de Joseph.

Le chef Joseph Dreaver est décédé le 10 février 1978. Il est enterré au cimetière presbytérien de Mistawasis, au sein de la Première Nation qui comptait tant pour lui.

Sa famille et sa communauté gardent de lui des souvenirs chaleureux et admiratifs. Ses réalisations ont également été honorées au-delà de sa communauté.

Mike Holden, de la Première Nation de Cote en Saskatchewan, est un artiste visuel et un acteur qui vit aujourd’hui à Edmonton. L’artiste saulteaux-cri a peint le portrait de Joseph en 2010. Cette œuvre dotée d’une puissance symbolique fait maintenant partie de la collection du Musée canadien de la guerre, un témoignage remarquable du dévouement et de la fierté de servir de Joseph.

 

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