Le soldat Fred Tancrède Victor Savard (1910-1992) s’est enrôlé dans l’Armée canadienne et a rejoint l’unité Argyll and Sutherland Highlanders of Canada (Princess Louise’s) en 1944. En raison de ses aptitudes artistiques, il passe d’une compagnie de fusiliers aux services du renseignement. En 1945, alors qu’il est en train de dessiner (au fusain) la cathédrale en ruine de Kleve, en Allemagne, il est abordé par un officier d’artillerie qui lui demande s’il peut le photographier en train de dessiner. L’officier prend une ou deux photos et reprend son chemin.
Des années plus tard, Fred enseigne à l’école technique Danforth à Toronto. Lors d’une réception, un nouveau membre du personnel demande à Fred s’il a déjà été dans l’armée et à Kleve. Il s’avère que c’est l’officier qui avait pris la photo. L’esquisse du soldat Savard accompagnée de la photographie se trouve maintenant ensemble dans la salle Savard, avec ses autres œuvres réalisées pendant la guerre : de nombreuses esquisses à l’huile, plusieurs aquarelles qui s’en inspirent, des dessins au fusain et des portraits au fusain.
Il est possible d’admirer certaines des autres toiles de Fred dans l’auditorium de l’école technique Danforth – il a peint les portraits de quelques directeurs de l’école. Le portrait de George Stephen, peint à l’huile sur toile vers 1950, a été signé et daté par l’artiste en 1953. Fred est décédé en 1992.
De 1909 à 1987, l’antichambre du mess des officiers de l’Argyll and Sutherland Highlanders of Canada (Princess Louise’s) était connue sous le nom de « salle de cartes », « antichambre » ou « salle de jeux ». En 1986, dans le cadre du projet Black Yesterdays (une initiative de récits oraux avec les vétérans de la Seconde Guerre mondiale du régiment), le soldat Fred Tancrède Victor Savard est interviewé, à la demande du capitaine Claude Bissell, CC, qui est l’officier de renseignement pendant la guerre. Le soldat Savard, un artiste, vient en renfort à une compagnie de fusiliers Argyll et rejoint ensuite la section I, qui dispose de véhicules et, donc, d’endroits pour stocker les peintures, les pinceaux et le charbon de bois que les Hollandais lui avaient donnés. Fred avait conservé la plupart de ses esquisses à l’huile, de ses portraits au fusain et de ses dessins du temps de la guerre et souhaitait leur trouver un endroit pour les conserver. Il rencontre le régiment au mess et est satisfait de l’endroit qu’on lui propose. Il fait don de la plupart de ses œuvres. Il y avait un prix nominal pour la collection et l’argent a été recueilli par les officiers du 1er Bataillon (en temps de guerre). On l’a appelée « la collection Savard ». Cette étonnante collection prend rapidement possession de la salle elle-même et les gens commencent à l’appeler « la salle Savard » en raison de la notoriété de la collection elle-même.