Ambulancier de campagne dans l’Armée

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Description

M. St-Pierre explique son rôle d’ambulancier de campagne sur les champs de bataille. Il devait ramasser les cadavres et s’occuper de créer des cimetières…

Arthur St-Pierre

M. St-Pierre est né à Cap-Chat au Québec dans une grande famille; il a eu quatorze frères et sœurs. Lorsque la guerre éclate, il s’engage auprès des ambulanciers de campagne. Il part pour l’Angleterre le 26 décembre 1942. Il reste plus d’un an dans des camps militaires en Angleterre afin de terminer sa formation. Il traverse en France en juillet 1944, un mois après le débarquement en Normandie. Au champ de bataille, il s’occupe des blessés, récupère les soldats décédés et les enterre dans des cimetières. Atteint par un éclat de shrapnel, il revient de la guerre avec une blessure au genou. Il a aussi participé à la guerre de Corée et a servi en Allemagne.

Transcription

Ambulancier de campagne dans l’arméeMoi, mon apprentissage, comme infirmier, s’est plutôt fait à l’ouvrage parce que dans mon temps, ça se donnait pas. Ils donnaient des cours de premiers soins. Et puis on travaillait dans l’hôpital sur les bases qu’on était. Et puis, à un moment donné, l’officier médical de la région venait, puis là il nous faisait passer des tests. Et puis je prétends qu’on avait appris ben plus que ceux qui avaient été sur des cours, assis dans une salle pendant trois mois. On en revient de ça.Mon rôle sur le champ de batailleAvoir soin des blessés. Les ramasser, les envoyer. Et puis, par un bout de temps, j’étais aussi en charge de fonder un cimetière. Mais j’ai retourné en 1963 voir ce cimetière-là. Il avait été déménagé. Comme de bel, les corps sont peut-être là encore, mais ils nous ont dit, les Français nous ont dit que ça avait tout été déménagé, ça. Vous savez, quand vous arrivez dans votre cour, et puis que c’est des pierres tombales, ou des croix qu’il y a là, faut faire quelque chose pour pas les avoir pendant toute sa vie, hein…C’est une tâche difficile construire des cimetières? Faut presquement pas passer à la vie, hein? C’est, quelqu’un, ce sont des gens qui sont décédés, souvent tout défaits, enveloppés d’une couverte grise, que notre gouvernement a envoyé aux parents de ces gens-là, un compte dû. Ça, c’était supposé être le tombeau du soldat, alors, donc, ils leur donnaient ça. Là, vous nous devez tant, payez pour ça. C’était pas bien, bien bon pour les parents.Est-ce difficile de voir tous ces morts? Oui, il y en avait que c’était misérable. Et puis… Mais on, on devient qu’on est complètement indifférent à ces choses-là. On… On est là pour faire ce travail-là, puis on le fait, du mieux qu’on peut. Je me rappelle, quand je suis retourné en 1962, avec le Black Watch, je leur parlais qu’il y avait trois de leurs commandants qui avaient été enterrés dans ce cimetière-là. Eux autres m’ont dit non, ça se pouvait pas. Mais c’était la succession. Le commandant a passé, le 2IC a passé, puis l’adjudant, voyez-vous? Alors, donc, c’est des mort par succession en un mot. Et puis, en fin de compte, on les a trouvés.Est-ce qu’il y avait des cérémonies? Non, pas nécessairement. On essayait de garder le plus de respect possible. À l’ouvrage qu’on avait à faire… Mais non. Des, des, des cérémonies soit religieuses ou civiques, non, il y en avait pas, pour la raison que, ça aurait été, en un mot, perdre du temps. Si on les respectait en les enterrant, bien ça revenait à peu près au même. Je dirai pas, par exemple, que les aumôniers qui étaient là avaient pas donné un petit coup de main de bénédiction sur les corps, mais vraiment j’en ai jamais vu. Probablement qu’il faisait ça quand il les rencontrait sur le champ, là, parce que les aumôniers voyageaient pas mal.

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